Coups de coeur

Back to the 10’s ! Episode 2

Que ce soit à la télé, dans les magazines, ou les réseaux sociaux, vous n’y échapperez pas : vous aurez une rétrospective de ce qui a marqué la décennie 2010. Hé bien, nous avons beau être libraires, nous sommes humains, nous aussi. Voici donc un petit florilège des 10 années écoulées et cela tombe bien puisque, peu ou prou, cela correspond aux années d’activités de la librairie !

Alors coupons court à la polémique. Oui, la prochaine décennie ne démarre qu’en 2021, mais tant pis ! Fusionnons nos 10 années civiles et les 10’s !

Enfin, rendons à César ce qui est à César. J’emprunte le concept global de ce best-of au magazine Première dont le hors-série a eu la bonne idée de mêler palmarès, box-office et coups de cœur. Donc moi aussi !

Vous trouverez donc le Grand Prix du Festival d’Angoulême (décerné fin janvier), le Prix de la Meilleure BD des Utopiales (décerné fin octobre), le Grand Prix de la Critique de l’ACBD (décerné début décembre), notre meilleure vente à la MLN (en nombre d’exemplaires jusqu’au 31 décembre) et mon coup de cœur subjectif de l’année écoulée.

 

 

 

2011

Grand Prix du Festival d’Angoulême :

5000 km par seconde / M.Fior / Atrabile

Allez, un petit moment d’ego-trip ! La sortie discrète de ce petit album chez Atrabile ne m’avait pas empêché de le repérer et de grandement l’apprécier à sa sortie. Alors quelle sensation de fierté (déplacée, certes) lorsque, sur place au festival d’Angoulême, les hauts parleurs annoncent les résultats et que des confrères se posent la question « Mais qu’est-ce que c’est que cet album ? ». « Moi, je sais… ». Et j’aime toujours cette étrange histoire d’amour…

Prix de la Meilleure BD des Utopiales :

Château de sable / P.O.Lévy & F.Peeters / Atrabile

Premier paragraphe d’honnêteté : j’étais passé à côté de cet album. Il avait pourtant tout pour plaire, un auteur qui trouve ses marques graphiques définitives, un scénario déroutant… Je ne l’ai lu que beaucoup plus tard. L’aurai-je primé ? On ne le saura jamais…

Grand Prix de la Critique de l’ACBD :

Polina / B.Vives / Casterman

La rareté des BD sur la danse le plaçait déjà dans un cadre bien particulier. Mais la grâce avec laquelle Vives retranscrit les mouvements chorégraphiés ou naturels, la musique, le tempo, place cet album au-dessus de la mêlée. Enfin, l’ambiguïté et l’âpreté des rapports humains entre élèves, professeurs et amis étaient les derniers arguments pour que cette histoire soit marquante. Et, non, je n’ai pas vu l’adaptation cinéma.

Meilleure vente à la MLN :

Portugal / C.Pedrosa / Dupuis

Entre la librairie et Cyril, c’est une longue histoire d’amour ! Alors qu’il était encore à travailler sur ses planches, Cyril Pedrosa sentait déjà que son album serait hors du commun. Nous aussi ! Il nous a donc fait confiance pour notre premier événement king size ! Exposition, chorale, dédicace, rencontre VIP, ex-libris… Portugal a eu droit à tous les égards. Normal pour un album d’exception !

Coup de cœur :

Les Ignorants / E.Davodeau / Futuropolis

Pourquoi celui-ci ? Parce que c’est une ode à la passion ! C’est un modèle d’engagement. C’est l’album qu’il faut offrir à ceux qui ne connaissent pas la BD, à ceux qui ne savent pas reconnaître deux bouteilles de vin. C’est un album qui se laisse siroter lentement doté d’une liste de suggestions à suivre les yeux fermés.

Back to the 10’s ! Episode 1

Que ce soit à la télé, dans les magazines, ou les réseaux sociaux, vous n’y échapperez pas : vous aurez une rétrospective de ce qui a marqué la décennie 2010. Hé bien, nous avons beau être libraires, nous sommes humains, nous aussi. Voici donc un petit florilège des 10 années écoulées et cela tombe bien puisque, peu ou prou, cela correspond aux années d’activités de la librairie !

Alors coupons court à la polémique. Oui, la prochaine décennie ne démarre qu’en 2021, mais tant pis ! Fusionnons nos 10 années civiles et les 10’s !

Enfin, rendons à César ce qui est à César. J’emprunte le concept global de ce best-of au magazine Première dont le hors-série a eu la bonne idée de mêler palmarès, box-office et coups de cœur. Donc moi aussi !

Vous trouverez donc le Grand Prix du Festival d’Angoulême (décerné fin janvier), le Prix de la Meilleure BD des Utopiales (décerné fin octobre), le Grand Prix de la Critique de l’ACBD (décerné début décembre), notre meilleure vente à la MLN (en nombre d’exemplaires jusqu’au 31 décembre) et mon coup de cœur subjectif de l’année écoulée.

 

 

 

2010

Grand Prix du Festival d’Angoulême :

Pascal Brutal T.3 / R.Sattouf / Fluide Glacial

Première entrée de Riad Sattouf dans ce classement et pas la dernière, le jury d’Angoulême a décidé de couronné le Riad Sattouf moqueur et impertinent. Nul ne le sait encore vraiment, mais l’auteur va aller bien au-delà de ce récit humoristique…

Prix de la Meilleure BD des Utopiales :

Derniers Jours d’un Immortel / F.Vehlmann & G.de Bonneval / Futuropolis

SF oblige, ce récit parle tout autant de notre société contemporaine que de notre futur. Dans un monde où la mort où ne recouvre plus les mêmes réalités, où plusieurs peuples coexistent, comment envisager une cohabitation harmonieuse. Sobre, touchant, profond, cet album impose son rythme et son indispensable présence dans vos bibliothèque.

Grand Prix de la Critique de l’ACBD :

Asterios Polyp / D.Mazzuchelli / Casterman

Le très grand et trop rare Mazuchelli ! Celui de Batman Year One, de Daredevil Born Again mais aussi de Big Man ! Le parcours d’Asterios tant physique que mémoriel, avec ses soubresauts, ses accélérations, son intériorité, capte le lecteur pour ne pas le lâcher. Et que dire des trouvailles graphiques pour exprimer la vision de chaque protagonistes ? ! Non, vraiment un gros gros coup de cœur.

Meilleure vente à la MLN :

Troll de Troy T.14 / C.Arleston & JL.Mourier / Soleil

Malgré des rayonnages quasi-vides et des piles modestes (on regrette presque cet instant de frugalité éditoriale à présent), les lecteurs sont au RDV pour notre premier Noël d’indépendants. Et c’est une valeur sûre du divertissement qui arrive en tête des ventes !

Coup de cœur :

Lydie / Zidrou & J.Lafebre / Dargaud

C’est avec cet album que Zidrou s’est révélé en tant que scénariste complet. Jusqu’ici remarqué pour ses histoires humoristiques et jeunesses, il avait déjà commencé à titiller ma curiosité avec La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien. Avec Lydie, il va bien au-delà et parvient à émouvoir le lecteur par un récit émouvant, si tendrement humain, optimiste mais qui n’a pas peur d’aborder le deuil, la tristesse, la perte… J’entrevoyais alors de possibles pépites à venir : le futur allait me donner raison.

Toujours plus beau !

Le vagabond des étoiles tome 1, Riff Reb’s d’après Jack London, éditions Soleil collection Noctambule.

C’est avec un plaisir immodéré que nous retrouvons l’auteur Riff Reb’s pour une nouvelle adaptation littéraire dans la collection Noctambule de chez Soleil. Il sévit précédemment avec des récits maritimes, Le loup des mers, A bord de l’Etoile Matutine et Hommes à la mer (recueil d’histoires courtes parsemé d’extraits des grands classiques illustrés sur une pleine page). A savoir que pour cette fin d’année, ces trois oeuvres bénéficient d’une publication en intégrale, grand format, mettant en valeur le travail graphique de l’auteur.  

Ce nouvel album est une première partie d’un récit en deux tomes, qui m’a fait découvrir un texte de Jack London que je ne connaissais pas, pour un genre de récit qui m’était inconnu de sa part.

Darrel Standing interpelle le lecteur, c’est à dire vous, il se présente et vous explique quel événement l’a amener à se retrouver dans la prison de St Quentin, dans la baie de San Fransisco (rendue célèbre notamment grâce au concert que Johnny cash y a donné). Responsable d’un assassinat, il est condamné à perpétuité, mais l’ombre de la potence qui plane sur lui vient d’une toute autre affaire. Darrel est ce genre de personne qui croît à cette impression de « déjà-vu », lorsqu’une situation ou une discussion vous semble familière, vous avez l’impression de connaître la suite des événements avant même qu’ils s’enchaînent, vous anticipez la réaction ou les mots de votre interlocuteur.

Mais cela va plus loin, il évoque également les réminiscences de vies antérieures, lorsque l’on est persuadé que l’on a vécu à une époque passée, être contemporains de  certains grands événements de l’Histoire. De plus on va s’intéressé à la vie d’incarcération pour les prisonniers enfermés à long terme, qui voient défiler leurs congénères les uns après les autres, les matons par la même occasion. 

On prend un tel plaisir à lire ce premier tome, de retrouver un maître tel que Riff Reb’s avec ses personnages aux trognes truculentes, que l’on va devoir s’armer de patience, cela tombe bien j’en ai des tonnes à revendre, pour terminer cette histoire très prometteuse de surprises et rebondissements: un délice.

La ballade du soldat Odawa, Cédric Apikian & Christian Rossi, éditions Casterman.

Son dernier album en date, le coeur des amazones, était un chef-d’oeuvre d’une beauté inouïe, Rossi revient sur le devant de la scène avec une nouvelle histoire à l’atmosphère très particulière.

La ballade du soldat Odawa se passe pendant la première guerre mondiale, au coeur des batailles, avec parfois une ambiance oppressante. Parmi les belligérants de cette guerre, la plupart des nations étaient représentées. Les canadiens n’étaient pas en reste, et l’on retrouve chez ceux-ci des indiens, des hommes chargés d’opérations bien spéciales au coeur des tranchées, que ce soit au combat au corps à corps, où bien dans le cas du soldat Odawa en dehors d’un maniement expert du tomahawk, il est également un tireur d’élite hors pair.

L’histoire n’est pas sans rappeler le fameux duel de snipers du film Stalingrad, avec le combat de propagande qui allait avec, tout comme dans le film Unglorious bastard. Si il était courant d’entretenir la communication de par les médias afin de soutenir l’effort de guerre et le soutien populaire, il était d’usage de déstabiliser le moral de l’adversaire, et le genre de légende entretenue sur les prouesses d’un combattant hors norme et sans pitié suscitait la peur chez l’adversaire et était sensé le plongé dans l’effroi et faire baisser le moral des troupes.

Voici comment Rossi et Apikian nous dévoile un récit haletant, alliant une écriture captivante et une mise en images renforçant l’atmosphère pesante. Ils entretiennent la légende du soldat Odawa, tout le mystère qui l’entoure, les longs moments de patience qu’il faut à ce tireur embusqué d’attendre la bonne opportunité pour un maximum d’efficacité.

Ce récit complet en ravira plus d’un, et c’est toujours un réel plaisir de retrouver Christian Rossi au dessin, je citais plus haut Le coeur des Amazones publié chez Casterman, mais je vous conseille tout aussi bien Deadline aux éditions Glénat, que nous avions adoré, un one-shot des plus original qui se déroulait en grande partie pendant la guerre de sécession, la série en collaboration avec Fabien Nury, W.E.S.T. chez Dargaud, mixant avec subtilité, une Amérique sortant de la grande période du Far West avec une part de fantastique, ou encore vous pouvez toujours lire les extraordinaires collaborations RossiLe Tendre disponibles en intégrale reprenant l’histoire de Tirésias et La gloire d’Héra aux éditions Dargaud.

Le boiseleur tome 1 – Les mains d’Illian, Hubert & Hersent, éditions Soleil collection Métamorphose.

Si vous avez aimé Les ogres dieux du scénariste Hubert, il y a fort à parier que vous soyez séduit par son nouvel univers développé encore un fois dans la collection Métamorphose qui n’a de cesse d’offrir des ouvrages étonnants.

Si c’est un premier tome, Les mains d’Illian est un récit complet. Ce qui vous laissera à loisir d’imaginer après lecture, si ce sont ses aventures que nous suivrons dans la suite de la série, ou bien comme dans Les ogres dieux, de découvrir les péripéties des autres résidents de Solidor, la ville où se déroule cette première histoire.

Solidor est une ville isolée géographiquement, une avancée dans la mer, qui lui donne tout de même l’opportunité d’avoir un commerce florissant avec les navires de passage, et qui a la particularité de s’être fait remarquer par sa spécialisation d’oiseaux exotiques. 

Illian est un jeune apprenti sculpteur, en tant que tel, il est hébergé par son maître qui lui offre le couvert, il ne bénéficie pas d’un salaire qui lui permettrait comme tous les habitants de s’acheter un oiseau de compagnie. Il se cantonne donc à son travail, remarquable par ailleurs, qui consiste à réaliser les cages pour les nombreux clients de la boutique, mais toute la gloire et la reconnaissance sont attribuées à son patron. 

Lors de ses rares moments de liberté, il aime à flâner dans les rues de Solidor qui lui offre en spectacle les merveilleux ramages de tous les oiseaux que l’on peut apercevoir ainsi que toute la diversité des chants qui emplissent l’air ambiant.

C’est alors que lui vient l’idée de réaliser avec une chute de bois vouée à être jeter au rebut, une sculpture d’oiseau. La fille de son maître est enchantée par son travail de sculpture, et son père ne manque pas l’occasion pour s’attribuer une nouvelle l’ingéniosité de son apprenti et offre à sa fille la nouvelle création.

S’en suivra alors une suite d’événements qui vont bouleverser la vie des habitants de Solidor et en particulier celle d’Illian. La qualité d’écriture d’Hubert reste sans appel, il sait développer des mondes oniriques, des personnages attachants, et il continue à ponctuer ses histoires par des questions de fond qui renforce tout l’intérêt que l’on peut lui porter. Quant au dessin et à la mise en page d’Hersent met en valeur l’univers que les auteurs vous incitent à découvrir, à n’en pas douter, cette nouvelle histoire va mettre votre patience à l’épreuve.

Un rêve de renard, Minna Sundberg éditions Akiléos.

L’une de mes agréables découvertes de cette année restera l’oeuvre de Minna Sundberg publiée par les éditions Akiléos: Stand Still Stay Silent; un projet de grande envergure dont les deux premiers tomes sont parus en 2019, un récit de Science-Fiction, mêlant la culture nordique et l’ésotérisme (le chamanisme plus précisément) au profit d’une histoire post bouleversement écologique.

Et bien pour cette fin d’année, si vous souhaitez vous offrir un gros pavé de lecture associant culture suédoise, rêverie et humour Akiléos récidive avec ce One-Shot de la même auteure: Un rêve de renard.

Hannu est un adolescent d’un petit village perdu dans les confins de la Suède. Alors qu’une soirée est en préparation et que tout le monde est invité à mettre la main à la patte, la vie en communauté nécessitant que chacun y mette du sien, lui a décidé d’aller flemmarder avec son chien au coeur de la forêt.

Pendant ce temps, certains des esprits de la forêt, les renards en l’occurrence,  sont en grand conciliabule pour une de leur réunion qui se déroule comme chaque dans un désordre bien organisé, tant qu’il y a de quoi manger. Mais bébé renard n’est pas convié, trop turbulent et maladroit, ils lui ont tout de même confié la supervision des aurores boréales, histoire qu’il se sente important et en mesure d’assurer un tâche à responsabilités, et puis de toute manière, il n’y a rien à faire en particulier, les aurores boréales ça roule tout seul. Eh ben il a quand même trouvé le moyen de foirer le coup et de provoquer une nouvelle boulette.

Hannu s’étant absenté, il se trouvait hors du village lorsque celui-ci s’est retrouvé frappé par un éclair, et tous les habitants se retrouvent coincé dans un entre-deux monde. Ce qui lui met la puce à l’oreille que quelque chose ne va pas, c’est lorsque son chien se met à lui tenir conversation. Du coup, bébé renard voit en sort une opportunité de se déchargé de ses responsabilité, et il charge Hannu de réparer ses conneries. Le jeune homme  va devoir enchaîné les missions afin de rétablir l’équilibre et ramener chacun chez soi, sous le péril de voir tout le monde disparaître dans les limbes. C’est une ode onirique, pleine de poésie et d’humour, avec des gags récurrents, permettant de découvrir des pans de la culture suédoise, mis en images d’une manière extraordinaire (rien que ça).

Bon c’est très certainement ma dernière chronique pour cette année 2019, bonne fêtes à vous et bonne lecture.

 

Vous allez vibrer, frémir, pleurer, rire…

Nous continuons à recevoir plein de nouveaux titres et les surprises s’enchaînent, il y a de quoi s’en prendre plein les mirettes, de découvrir ou redécouvrir certains des sujets abordés, bref de passer de sacrés moments de lecture encore une fois.

Les temps retrouvés, Kei Fujii & Cocoro Hirai éditions Ki-oon collection Latitudes

Un premier tome pour une histoire en 2 parties, de quoi faire vibrer votre petit coeur, une belle histoire d’amour entre deux retraités au pays du soleil levant. 

Lui c’est Ippei, il est veuf, son fils aîné vit chez lui et tient une supérette de quartier avec sa femme, la situation n’est pas aussi florissante qu’ils l’espéraient ce qui entraîne quelques petites tentions au sein de la famille. Les enfants ne comprennent pas que le grand père ne veuille pas sacrifier son plan retraite pour les aider financièrement, lui de son côté trouve qu’il est déjà bien généreux de les héberger gracieusement, même si c’est une habitude courante au Japon que le fils aîné d’une famille s’installe dans la maison familiale ou bien reprenne l’activité paternelle.

Elle, c’est Kotoko, veuve également, elle vient d’arriver au centre Gin, un lieu d’activités et de rencontres pour personnes retraitées, pour y donner des cours de chants. Une idylle va naître entre les deux protagonistes, de façon malhabile, les sentiments seront mis à nus, mais leur âge avancé les laisse perplexes quant à se lancer dans une nouvelle vie amoureuse. Il s’en suit des rencontres et sorties variées qui vont leur permettre d’échanger leurs souvenirs de la vie de chacun, et pas seulement sur leur parcours personnel, mais leur vie amoureuse passée.

Là où le bas blesse, c’est que c’est de leur entourage que viendront les problèmes, n’y voyant là que les caprices de personnes âgées se comportant avec la désinvolture d’un enfant. Outre cette histoire touchante, on retrouve le duo Kei Fujii & Cocoro Hirai, les auteurs de Sous un ciel nouveau aux éditions Ki-oon également, mais le fait de le publier en couleurs et dans le sens de lecture occidental, permettra peut-être de lui trouver un nouveau lectorat.

Dracula, Bess adapte Bram Stoker aux éditions Glénat.

Une énième adaptation de l’un des plus grands classiques de la littérature et pas spécialement de la littérature Fantastique. Il y peu de temps les éditions Delcourt ont publié la version de Mike Mignola, l’auteur de Hellboy, à savoir que c’est à cette occasion qu’il développa son style graphique devenu une référence avec ses grands à-plats de noir. Mais pour l’heure Georges Bess est le maître aux commandes.

Georges Bess a déjà une belle carrière d’auteur, mais pour le grand public, ce sera sa collaboration ace Jodorowsky pour la série Le lama blanc qui risque fort de vous parler.

C’est avec une grande maîtrise du Noir & Blanc, des doubles pleines pages dès le début de l’album que vous vous en prenez plein les mirettes. L’adaptation est parfaite, respectant l’oeuvre originale et la mettant en valeur visuellement, le simple fait de jouer avec la polymorphie du comte Dracula renforce la terreur dans laquelle le personnage de Jonathan Harker va plonger.

Je ne vais pas vous faire l’affront de vous poser les bases de l’histoire tout de même, si ?! Un clerc de notaire, Jonathan est envoyé au coeur de l’un des territoires les plus isolés et les plus effrayants, la Pennsylvanie, (ah non ça c’est dans les Simpsons), la Transylvanie, les Carpates quoi. Sa tendre fiancée, Wilhelmina Murray, l’attend auprès de son amie Lucy, jeune fille de noble famille qui se trouve harcelée, et ce n’est pas pour lui déplaire par toute une ribambelle de prétendants.

Le client de Jonathan est un noble Slave, le comte Dracula, souhaitant venir s’installer en Angleterre et sur Londres en particulier. Nous sombrerons dans le milieu de l’aliénisme car l’on ne ressort pas indemne d’une telle rencontre, le prédécesseur de Jonathan Harker, le sombre Renfield en a subit les conséquences et est soigné par l’un des prétendants de Lucy.

Si après ça vous souhaitez continuer à lire du grand classique dans le genre de l’Horreur et du Fantastique, enchaînez avec Frankenstein de Mary Wollstonecraft Shelley illustré par Bernie Wrightson, un autre grand maître du Noir & Blanc édité en France aux éditions Soleil.

Miles et Juliette, Salva Rubio & Sagar, éditions Delcourt.

Même pour les néophytes Miles Davis est connu pour être une référence en matière de Jazz, on sait que c’est particulier et qu’on l’entend moins souvent que les autres grands noms. 

Il les a côtoyés Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Billie Holiday, il leur doit ses premières armes, mais sa rigueur et sa droiture dans son approche de la musique ne va pas de paire avec le monde du Jazz où bien des musiciens sont tombés. Alors qu’il fait bande à part, à la recherche de son Son, une sonorité nouvelle, hors du commun, ne se rattachant à aucun des genres l’ayant précédé. On lui reproche de ne pas avoir su prendre soin de son mentor Charlie Bird Parker, trop défoncé pour assurer la tournée, ses sets sur scène, c’était trop pour le jeune Miles, il ne peut assumer d’être spectateur de la déchéance de son maître ainsi que son manque de rigueur professionnelle.

C’est dans ce contexte, alors qu’il regroupe atour de lui des musiciens capables de le suivre dans son génie créatif, qu’il prépare enregistrement et tournée, qu’il se voit proposé un séjour à Paris lors d’un festival de Jazz, et que les organisateurs se battent comme de beaux diables afin de l’avoir sur scène.

Tous les musiciens, noirs faut-il le préciser, noirs et américains, ayant connu, et aujourd’hui encore la ségrégation, tous tombent des nus de l’accueil qui leur est réservé, ils découvrent une liberté de mouvements qu’ils ne connaissaient pas, et ils n’ont pas à subir le poids du regard et du jugement des gens qu’ils croisent dans la rue.

Derrière cette frénésie musicale et artistique se cache une drôle de bande de zouaves, ou de zazous en particulier.

Miles Davis croise Boris Vian, le trublion l’entraîne jusqu’à St Germain-des-Près, là il croise Marguerite Duras, Jean Paul Sartre, Pablo Picasso… et tant d’autres, la liste n’en finit plus, mais une apparition change tout dans l’univers de Miles Davis, elle incarne sa Lady Bird, Elle, c’est Juliette Gréco.

C’est une rencontre intense de quelques jours à peine, des certitudes qui s’effondrent, des promesses échangées, une course à la vie d’une intensité folle, ce sont toutes possibilités qui s’offrent à ceux qui vivent leur amour comme si c’était le premier et le dernier. P***** c’est beau ce que j’écris, je me ferais chialer. Non, en revanche ce qui est beau c’est l’approche du dessin offrant une intensité visuelle à la musique, et se permettant également des scènes drôles comme celle du téléphone (et oui pour la connaître celle-là il faudra lire l’album).

Chaplin en Amérique, Laurent Seksik & David François, éditions Rue de Sèvres.

Un premier tome d’une trilogie consacrée à Charlot, à savoir qu’un autre album est paru chez chez Dupuis par Bruno Bazile et Bernard Swysen, en un seul tome.

Mon coeur penche tout de même pour celui de Selsik et François, car il offre au lecteur une mise en images qui sert proprement et admirablement une retranscription du cinéma muet pour la bande dessinée. Il y a des prouesses d’ingéniosité, un mouvement en action, en bref il est terrible.

De son arrivée aux Amériques, en passant par ses débuts à Hollywood, du choix de son costume à sa première prestation, tout y passe. Alternant le ton de l’humour avec le soucis professionnel de bien monter sa carrière, nous suivons Charlie Chaplin devenir le grand Charlot.

Je le disais plus haut, le dessin de David François (David le prénom et François le nom), sert magistralement le personnage de Charlot, comme au cinéma, il crève l’écran, il joue avec les cases, avec la planche, cinéma et bande-dessinée ne font qu’un et on en redemande. Le fait que cette histoire soit prévue en 3 tomes laisse présager de s’attarder sur des moments intéressants de la vie du grand petit homme.

The Kong Crew #1- Manhattan Jungle, Eric Hérenguel, éditions Ankama.

Alors là ! C’est la grande surprise pour nous trois. La couverture est chouette, c’est sûr. Elle envoie du lourd, on sent une ambiance cinématographique, un gorille badass, comme le disait Franck Cho, auteur de comics et créateur de la série Liberty Meadows, « de toute manière mettez un singe, ça marche toujours et cela fait toujours plaisir« .

Amateurs de Road Runners, de Pin Ups, de pilotes et leur chien mascotte, de gorille géant (ben oui il n’y en a qu’un) et de tas d’autres bestioles, soyez les bienvenus.

Imaginez un peu, c’est facile il faut faire appel à votre mémoire, et quelque soit la version du film que vous ayez pu voir, du moment que King Kong finissait par débarquer à New-York. Apparemment on nous a pas montré la bonne fin du film, ils lui ont pas la pâtée, il est pas tombé du haut de l’Empire State Building et la belle n’a pas pleuré dans le creux de sa mimine, pas du tout ma bonne dame. 

C’est plutôt l’inverse, Kong est devenu le King, il s’habille en costard pattes-d’eph à paillettes, et chante Be bop a lula. King Kong domine Manhattan, il n’y a plus d’humains sur son territoire, les habitants ont fui l’île, et il est dorénavant interdit de s’y rendre.

La frontière est gardée par des pilotes émérites de l’armée américaine et leur virtuosité du pilotage n’a d’égale que leur indiscipline.

Un hydravion vient de braver l’interdit et s’est glisser aux abords de Manhattan, à son bord, un aventurier aguerri à l’exploration des territoires les plus hostiles, et affronter les plus grands prédateurs connus. L’autre passager est un scientifique qui tient à voir par lui-même l’évolution de la faune et de la flore de l’île depuis que Kong en a pris possession, il a une théorie et redoute d’avoir raison. Le tout sur un air de Rock & Roll, on lit à tombeau ouvert, la capote est relevée et on ne s’arrêtera qu’une fois en enfer.

Une petite histoire, l’air de rien.

Entrez dans la danse, les soucis n’ont pas de chances, la musique commence, ça c’est Fraggle Rock ! Que de souvenirs, mais que de souvenirs mes aïeux. Ah, il faut bien être quarantenaire pour avoir connu les Fraggle Rock, mais pour le coup, de puis que le dernier Richard Guérineau est arrivé en librairie, dès que je vois la couverture, je ne peux m’empêcher d’avoir cet air en tête. 

Entrez dans la danse, Richard Guérineau d’après Jean Teulé, éditions Delcourt, collection Mirages

Les éditions Delcourt présentent dans leur catalogue plusieurs adaptations des oeuvres de Jean Teulé: Le magasin des suicidés, Le Montespan, Je, François Villon, mais trois autres titres ont émergés sous les coups de crayons de Richard Guérineau, Charly 9, Henriquet et aujourd’hui… Entrez dans la danse.

Bien évidemment que l’on peut ne pas adhérer au style littéraire de Jean Teulé ou bien encore ne pas avoir de curiosité sur les sujets qu’il a abordé, mais pour ma part, après y avoir pis un oeil une première fois, j’y retourne allègrement.

Reprendre la destinée d’un personnage historique, un moment de sa vie, ou dans le cas qui nous intéresse, revenir sur des faits complètement improbable, voilà la démarche singulière de l’auteur. Dans Entrez dans la danse, grand nombre de lecteurs vont certainement découvrir, tout comme moi, ce phénomène qui toucha la ville de Strasbourg au début du XVI ème siècle. Cela vous est -il déjà arrivé, qu’au cours de votre journée, tout se déroule normalement, quand tout à coup… vous vous levez et vous mettez à chanter, à danser, vous êtes pris d’une inextinguible frénésie qui vous fait décrocher le contact avec votre entourage. Non ? Et bien que diriez vous si l’on vous apprenait que c’est ce qui est arrivé à plusieurs centaines de personnes en Juillet 1518 à Strasbourg, et qu’ils ne se sont pas lever comme ça, pour la déconne, qu’ils ont entamés une chenille, autour de la place de l’hôtel de ville et qu’au bout de 3 tours, tout le monde est rentré chez soi, non, non, pas du tout, cette danse frénétique à duré 2 mois.

Les dirigeants de la cité, les religieux, les médecins… comment tout ces braves gens ont-ils décidé de gérer la détresse de leur concitoyens ?

Richard Guérineau nous offre encore un très chouette livre, j’aimais ses variations graphiques présentent dans Charly 9 et Henriquet qui servaient l’histoire, effectivement ici, cela ne s’y prêtait guère, mais son style dynamique, avec les trognes qu’il a distribuées au casting et l’humour tant narratif que visuel vont donneront l’occasion de passer une nouvelle fois une très bon moment de lecture.

Prince of cats, Ronald Wimberly, éditions Dargaud.

Que vous en ayez lu ou non, je ne pense pas que vous soyez en mesure d’ignorer qui William Shakespeare, ne serait-ce que par l’adaptation cinématographique avec Léonardo Di Caprio, dit « le beau Léo ».

Prince of cats, ou Le prince des chats, n’est autre que le personnage de Tybalt issu de Roméo & Juliette, sur les bancs de l’église, Tybalt s’assoit du côté de la mariée. Dans cette adaptation, vous allez sentir le dépaysement au même titre que le film que je vous mentionnait à l’instant, Prince of cats vous propulse au coeur des années 80′.

Sortez les Ghettos Blasters !! Pas ces petites merdes hyper boostées qui, pas plus grosses qu’une trousse d’écolier débordent de puissance, vous savez bien, la plupart des livreurs à vélo se ballade avec. Non moi je vous parle du vrai Ghetto Blaster, celui de 20 kilos minimum, qui vous déboîte l’épaule, qui prend plus de place qu’un pilier de rugby quand vous le posez à côtés de vous, et qui, lorsque vous pousserez le volume à fond, fera sauter les plombages de mémé.

L’idée est vraiment bien sentie, remarquez plutôt, une ville comme New-York peut largement rivaliser avec la Vérone de Shakespeare. Entre la multiplicité d’ethnies, de mouvements identitaires, communautaires, artistiques et bien d’autres encore que recèle New-York en son sein, y projeter la rivalité qui uni les familles Capulet et Montagüe était des plus judicieuse, notamment dans un contexte de culture Hip Hop.

La défense de ses couleurs, de son gang ou de sa famille, les battles de break-danse ou les conquêtes de territoires via l’apposition de tags bien sentis, voilà le genre d’ambiance que Ronald Wimberly nous balance dans la gueule. Non seulement ses idées sont superbement mises en scène, mais son dessin est une tuerie, avec une dynamique… on a vraiment l’impression d’avoir Public Ennemy ou N.W.A. à fond à côté de soi. Le choix de couleurs pétantes en alternance avec ses à plats de noirs, tout dans cet album est là pour me plaire.

L’amirale des mers du Sud, Carlos Nine & Jorge Zentner, éditions de la Cerise, collection La cerise sur le gâteau.

Qui n’a jamais souhaité voir le soleil souverain guidé ses pas, au coeur du pays Inca, vers la richesse et l’histoire des Mystérieuses Cités d’Or… non je déconne. Si vous souhaitez du dépaysement, vous allez être servis, mais pas dans la recherche de l’Eldorado, on va laisser cela à Guarnido & Ayrolles. Carlos Nine & Jorge Zentner évoquent eux aussi des aventuriers avides de rêves, de richesses et d’aventure, mais qui, après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb vont aller par au-delà du continent pour partir à l’exploration de l’immensité de l’océan Pacifique.

Une mission d’exploration, les premiers contacts avec les autochtones, les promesses de fortunes à venir, nous allons suivre cette flottille parti après 20 de tractation afin de trouver les fonds nécessaires pour lancer cette aventure et tenter de retrouver un archipel sur lequel ils s’étaient arrêtés avant, et grâce à l’autorisation du roi, en revendiquer la possession, pour les « sauvages » qui vient sur place, on trouvera bien un arrangement.

Mais, même si cela se passait ce de nos jours avec toute la technologie à notre disposition, retrouver une île au coeur de la plus grande surface maritime du globe et qui peut être la plus hostile. Ce récit épique digne des plus grands romans d’aventures fut la première collaboration des deux auteurs et d’après la petite introduction du livre Carlos Nine qui était en pleine recherche créative graphique ne reconnait pas la paternité de L’amirale des mers du sud. Et pourtant il n’y a vraiment pas de quoi avoir honte tellement c’est Beau.

The red rat in Hollywood, Osamu Yamamoto, éditions Véga

La maison d’éditions Véga continue d’agréablement me surprendre avec entre autre Peleliu, mais aujourd’hui je souhaite vous présenter une perle: The red rat in Hollywood, où la chasse aux sorcières pendant la période du Maccarthysme dans le milieu Hollywoodien.

A compter du tome 2, vous bénéficierez d’un dossier en fin de volume d’explications afin de déterminer quels sont les documents officiels sur lesquels l’auteur se base, quelles sont les parts de liberté qu’il prend.   

Dans un contexte de Guerre Froide, l’histoire des Etats-Unis s’est auréolée d’une sacrée réputation avec sa chasse aux communistes. Avec l’hégémonie du monde du cinéma à cette époque (déjà) et d’Hollywood en particulier. le gouvernement avait bien mis en tête, de la même manière que l’on pouvait le constater de l’autre côté du mur de Berlin, la suspicion de l’autre et ce quel qu’il soit. Alors dans un cadre phobique, quoi de plus naturel de penser que si les communistes essayent de « laver » le cerveau des « honnêtes » citoyens, ils ont investi le milieu du cinéma, regroupant comme tout le monde le sait: des dépravés, des pervertis, des drogués… les raccourcis sont faciles.

La mise au ban du personnel d’Hollywood va commencer. Pour les idées subliminales qui seraient glissées dans les films, les premiers ciblés seront donc les scénaristes, puis les réalisateurs. 

De cette première présentation devant la commission, la solidarité du milieu Hollywoodien afin de soutenir leur dix confrères entendus, le premiers des nombreux jalons qui vont constituer la chasse aux sorcières vient de se clore: s’exposer publiquement, c’est s’afficher politiquement, et qu’importe l’argumentaire de l’amendement de la constitution qui protège leur droit. Les délations vont suivre, les vies personnelles et professionnelles vont se briser, mais envers et contre tout, certains ne baisseront pas les bras et continueront de lutter. Une docu-fiction hyper/super/méga intéressante et très bien documentée, avec un dessin semi réaliste qui permet d’apprécier encore plus le casting Hollywoodien. La série est en cours de parution et le quatrième tome vient de sortir.

La fin du monde en trinquant, Krassinsky, éditions Casterman.

Un gros délire autour du phénomène qui frappa (et c’est peu de le dire) la région de Toungouska à la fin du dix-huitième siècle: une météorite.

Une histoire anthropomorphique, au casting, un cochon, savant de son état et astronome en particulier. Un chien jeune apprenti arrivé aux côtés du maître, par obligation, jeune noble mais totalement crétin. Le casting recèle encore nombre de protagonistes hauts en couleur. 

On pourrait penser qu’astronome, c’est un boulot ou une activité pépère, le cul dans son fauteuil on observe les coins les plus reculés de l’univers, on spécule sur les origines de la création et on en discute autour du feu. Seulement quand dans son champ de vision apparaît un phénomène qui pourrait finir sa trajectoire en plein dans votre tronche, vous voilà bien obligé de vous extirper de votre cocon.

Dans le cas de notre astronome, il se soucie de son prochain et après maints calculs, arrive à déterminer quelle région risque de pâtir des conséquences, et il se rend au gouvernement afin que les moyens nécessaires soient déployés. La région en question n’est autre que l’endroit ou l’on envoie en goulag, les opposants au régime, les meurtriers, les voleurs… la lie de la société, donc quel intérêt de se préoccuper de leur sort, si cela lui tient tant à coeur, il n’y a qu’à aller tout seul les prévenir, les aider à s’organiser. Vous vous doutez bien que tout ne se déroulera pas exactement comme il l’espérait. 

Léonard2Vinci, Stéphane Levallois, éditions Futuropolis/Louvre éditions

Je termine par la tuerie de la semaine, un album magistral, rien que ça. Originalité scénaristique! Dominance graphique ! Mister bombastic (ah tient, cela n’a rien à faire là). 

Stéphane Levallois n’est pas un inconnu pour les lecteurs des éditions Futuropolis et il a déjà eu l’opportunité de mettre en avant le monde de la peinture avec Le modèle ainsi que Les disparues d’Orsay.

Léonard2Vinci.

Le partenariat entre les éditions du Louvre et Futuropolis a ceci de particulier de toujours faire appel à un auteur à l’approche graphique et narrative originale, lui offrant l’opportunité de s’approprier le thème abordé, en l’occurrence Léonard de Vinci, Stéphane Levallois décide donc de nous offrir une réalisation généreuse.

La générosité commence par le choix de son histoire: non content de pouvoir présenter une biographie de l’illustrissime peintre, celle-ci serait tellement dense que nous aurions un tout autre ouvrage entre les mains. Du coup, vous aurez en partie une biographie par morceaux choisis, dans un contexte particulier, un récit de Science-Fiction se met en place.

L’humanité a quasiment disparue, erre à travers l’univers à bord d’un navire conservant en son sein les vestiges de notre Histoire. Alors que « quelque chose » poursuit les hommes et tente d’éradiquer l’humanité, on décèle sur un tableau de Léonard, une empreinte de doigt avec une trace d’ADN du maître. L’idée qui émerge de leurs réflexions: cloner Léonard de Vinci, peintre de génie certes, mais également inventeur des plus avant-gardistes. Serait-il en mesure de trouver une arme permettant de les sauver et d’éliminer le péril qui les menace.

Si vous avez déjà l’eau à la bouche par les éléments que je vous ai dévoilés, sachez que la générosité de Stéphane Levallois ne s’arrête pas là, l’auteur dévoile également l’étendu de la palette de ses techniques de dessins, de peintures… C’en est presque une leçon. Dans tous les cas, il est présentement l’un des plus beaux albums de cette fin d’année 2019.