Coups de coeur

Donjon !

Qu’est-ce que Donjon ? un des projets les plus fous qu’un éditeur puisse publier, le genre qui va laisser ses lecteurs dans un état d’attente, d’angoisse, de stress pour des siècles et des siècles, d’où mon énorme déception cette année: pas le moindre album à me mettre sous la dent alors que l’année dernière à Saint-Malo, la direction de Delcourt nous affirmait que nous en aurions deux en 2011.

En quoi ce projet est-il démentiel ? La série, ou plus précisement l’ensemble des séries qui composent l’univers de Donjon raconte l’histoire de cet édifice qui regorge de trésors aussi bien que de monstres. Son histoire, depuis l’événement qui a fait jaillir l’idée, le concept du Donjon, jusqu’à la chute de celui-ci. De l’année (du tome) -99 à 105 (pour l’instant ! comme dirait Homer Simpson).

5 séries:

Donjon Potron-Minet, le début de l’histoire ou comment Hyacinthe de Cavallère, jeune homme issu d’une famille provinciale désargentée, dont le patrimoine n’est plus qu’un château rempli de récits de batailles épiques, se rend à la ville, chez son oncle. Il découvre la vie, ce vent nouveau de modernité qui souffle sur la cité, mais également la corruption, le vol, le meurtre, …l’amour. Il s’avère qu‘Alexandra est une tueuse, et plutôt douée, mais Hyacinthe se dit que tout espoir n’est pas perdu pour la faire changer, et sa soif de justice va l’amener à revêtir son Habit de justicier masqué: sa chemise de nuit car c’est lui La chemise de la nuit! Les événements et les rencontres conduiront Hyacinthe à trouver refuge pour lui et ses amis dans le château familial qui grâce aux petits lutins va commencer à s’agrandir.

Donjon Zénith, tout va bien dans le meilleur des mondes, quoique, si tout se déroulait normalement il n’y aurait pas d’aventure. Dans tous les cas, le Donjon est majestueux, les coffres des salles de trésors sont pleins, les monstres gardiens sont nombreux, et en règle générale bien nourris. Cette période faste donne lieu à une des séries dérivées, nous narrant les exploits de deux des champions de Hyacinthe qui répond désormais au nom de Gardien.

Donjon Parade, c’est le nom des aventures de Herbert de Vaucanson (le canard) et Marvin (le dragon), nous sommes pendant la période Zénith, tous deux sont parmis les personnages principaux de l’histoire de Donjon. C’est un duo d’enfer, Herbert est un lâche, un couard, un peureux, un opportuniste : un personnage attachant quoi ! Marvin est un draconiste, entendez par là que malgré ses airs farouches, son talent pour tuer, … si vous avez le temps de placer une insulte vite fait avant qu’il ne vous en colle une, sa religion lui interdit de lever la main sur vous (attention, vous n’êtes pas immunisé Ad vitam eternam, votre prochaine rencontre pourrait être la dernière, seuls ceux qui sont ateints du syndrôme de Tourette échapperont à une attaque surprise). 

Donjon Crépuscule, rien ne va plus, tout fout le camp, même la planète a explosé, c’est vous dire si plus rien ne tourne rond. Le Donjon n’existe plus ou presque, Herbert et Marvin ne sont plus trop ceux qu’ils étaient. Heureusement, du sang neuf annonce une relève toute aussi héroïque en la personne de Marvin le rouge (c’est un lapin).

Donjon Monsters est dédiée à tous les personnages secondaires de l’univers de Donjon, chaque album se voit dessiné par un auteur différent, qui accepte l’immersion dans l’aventure. Les actions des uns ont des répercussions dans les aventures des autres, c’est un des nombreux autres intérêts que Donjon peut éveiller chez ses lecteurs.

Il  existe une autre petite perle: Donjon Bonus, clefs en mains, cet album est un livre de base afin de pouvoir faire du jeu de rôle au sein de l’univers de Donjon.

Bien entendu, si votre curiosité s’éveille, vous pourrez également découvrir que Donjon s’étend grâce à ses fans.

A bord avec l’équipage qui n’à de cesse de s’aggrandir: Joann Sfar, Lewis Trondheim, Christophe Blain, Manu Larcenet, Mazan, Jean-Christophe Menu, Andreas, Blanquet, Jean-Emmanuel Vermot-Desroches, Yoann, Blutch, Carlos Nine, Killofer, Bézian, Stanislas, Kéramidas.

 

 

La Fantasy d’Ankama

Ce mois de septembre Ankama est très présent avec notamment le tome 5 de Maliki qui fut très attendu. Pour fêter ça, une super version collector est sortie avec une couverture alternative, un vernis selectif de toutes beauté, un ex-libris et un suplement d’illustrations en hommage à Maliki. Et le must chic et branché : la tranche des pages dorée, bref un vrai objet de collection.

Mais Ankama a aussi sorti d’autres titres très fantasy :

Luminae – Livre I – La dame perdue (dans la collection Kraken) :

Dans tout monde (aussi magique soit-il) il doit y avoir un équilibre. Le Bien le Mal… Au lendemain d’une grande bataille,  les guerrières et protectrices de Luminae doivent panser leur plaie car le mal gronde et l’affrontement ne fait que commencer. Nos 5 guerrières devront user de toute leur magie pour protèger le bien absolu que représente Luminae surnommée parfois « la Sainte ».

Beaucoup de mystères dans ce premier album, si l’histoire paraît simpliste, il se cache derrière tout ça une véritable narration graphique. Bengal (le dessinateur de Naja et Meka) nous offre un album pour le plaisir des yeux. Il maîtrise à la perfection son trait épuré et ses silences éloquent parlent bien plus qu’un long discourt. On notera au passage des clins d’oeil à Dragon Ball que ce soit dans le combat ou sur le personnage qui incarne le mal absolu.

Donc foncez, ne réfléchissez pas et contemplez avec grand plaisir

 

La saga d’Atlas et Axis – tome 1 (dans la collection étincelle) :

Aussi bien pour nos charmantes têtes blondes que pour tous ceux envie de ce faire plaisir découvrez Atlas et Axis deux chiens peu ordinaire. Leur village à été pilliers par des chiens vikings et les survivants du massacre on été enmener comme esclaves parmis eux la soeur d’Atlas. Nos deux compères afronterons vents et marées pour retrouver et liberé les leurs, mais tous n’est pas toujours aussi simple ils l’aprendrons à leur dépens. Derière cette quête bien simpliste ce cache un dénoument des plus étonnants. Car nos héros ne vécurent pas heureux et nurent pas d’enfant  enfin pas encore… Mais ,peut importe la destination c’est le chemin qui compte et ils vont croisé pas mal de monde sur leur route comme des moutons qui aurai peu leur faire un bon repas mais une légende prétant que les moutons explosent avant de mourir ??? Myhte ou non le seul moyen de le savoir lire l’album…

Ara – tome 1 – Le cercle de pierre (dans la collection kraken) :

Ara une guerrière d’élite qui va répondre à un appel étrange l’entrainant dans un foret remplie de magie et de mystère, la ligue des sorcière va gardé un oeil sur elle à distance car il ce peux que Ara est un destin bien plus que que ce qu’elle peut imaginer. Magie et foret hanchanté son au rendez vous de cette album signé de la main de Tim Mcburnie qui avant déjà fait 7 pirates chez delcourt dans la collection des 7. Encore une fois le graphisme est à l’honneur de cette histoire qui puise sa force dans les décors et les personnages fantastiques du peuple de la foret. notre jeune héroine ne fait que commencé sont périple vers l’inconnu…

De belles images pour enfants (presque) sages

Qu’il est agréable de voir fleurir de jolis recueils d’illustrations sur notre beau meuble du fond ! Et il y a de tout , du talent foisonnant à la pelle.

Romain vous a déjà  parlé de Magnitude 9 et de ses hommages graphiques aux victimes japonaises. Ankama met un point d’honneur a éditer de beaux objets, de beaux art-books. Ici pour la bonne cause, bien souvent, pour le simple plaisir des yeux.

C’est le cas avec « La Dynamo », affublée par son auteur des étiquettes suivantes « bandes dessinées et fratras cérébral » ou « catalogue paradoxal« . La Grenouille Noire, autre nom d’Igor-Alban Chevalier, nous propose effectivement une bonne grosse dose d’un peu de tout, des croquis, de la BD, des illustrations, des petits bonus. Comme les « Hey » parus chez le même éditeur (eux aussi en format à l’italienne), les « Dynamos » vise une parution régulière et un éclectisme assumé. Sauf que là, ce ne sera que les oeuvres de La Grenouille Noire.

Autre ouvrage, autre ambiance, même éditeur, « Xa Color » rassemble les différents travaux et illustrations de Xa, principal designer de Dofus et Wakfu. A travers les différents chapitres consacrés aux deux séries phares d’Ankama (déclinées en jeu vidéo, série TV, papier,…), on suit en définitive le parcours tant de l’auteur que de la maison d’édition multibranding.

Je suis très content de vous présenter le dernier ouvrage du très talentueux James Jean. Cover artist acclamé sur Fables, il dévoile dans cette monographie très justement baptisée « Rébus » ses peintures éclatantes, parfois un poil dérangeantes mais surtout envoûtantes. L’éditeur Huginn & Munnin joue sur la tentation pour un très bel objet à la présentation – tout en sobriété – soignée.

N’oublions pas le noir et blanc :  Yannick Corboz, Tanxx et Nicolas de Crécy ont jeté leur dévolu sur des petits formats, plus ou moins denses, mais tous avec une ambiance marquée. Pour les deux premiers (respectivement auteurs de « L’Assassin qu’elle mérite » et « Esthétique et filature« ), c’est aux éditions Charrette qu’ils ont jeter l’encre(!) avec des oeuvres éponymes. Pour de Crécy, les éditions Barbier et Maton publient ses oeuvres sous le titre « 500 Dessins« .

De biens belles images pour nos jolies têtes blondes…

 

O.V.N.I (Objet Visiblement N' Indispensable)

Mais qu’est-ce qu’un O.V.N.I dans « mon » jargon qui n’engage que moi…

C’est un Objet Visiblement N’ Indispensable ! Vous vous dites : cela ne veut rien dire. Et vous avez raison, mais ceux qui me connaissent le savent que je ne sais ni écrire ni parler correctement. Alors avec le temps, je m’approprie des choses qui ne veulent rien dire. Donc, d’après le Dico-Selon-Moi, un O.V.N.I est plus qu’un livre : c’est un objet, c’est une chose étrange mais magnifique et indispensable pour toutes les personnes ayant bon goût ( encore une fois selon moi).

Magnitude 9 (image pour le Japon) :

Les éditions CFSL ink nous livre un recueil d’illustrations en hommage au Japon. Suite à la catastrophe du 11 mars 2011, un grand nombre d’auteurs, à leur manière, ont rendu hommage aux victimes. Si les chanteurs prennent le micro, les dessinateurs prennent leur stylo et leur peinture. Et la suprise fut au rendez-vous puisque de nombreux auteurs, connus ou non, ont posté sur un site leur vision de ce drame. Plus que de simples dessins, un message d’espoir. Ce livre recueille donc une partie de ces nombreuses illustrations. Riche en styles, chaque illustration est une merveille à contempler. Que ce soit par des héros tels que Goldorak, Astro… ou l’achitecture , la vague, les dragons, les samourais ou simplement par un rond rouge,  chaque artiste nous livre sa vision du Japon.

Un must pour tous les amateurs de bel objet.

 

Victoire :

Voilà un O.V.N.I parfait, tantôt un BD tantôt une encyclopédie et tantôt un recueil d’illustrations de propagande. Entrer dans cette univers Steampunk auw cotés de Lord Cockswain. Notre homme ne se sépare jamais de sa pipe, pas même lorsqu’il va dans l’espace. Amis explorateurs, exploratrices, n’attendez plus, partez à la conquête d’autres planètes, tuez des extra-terrestres à tous va et n’oubliez pas de lire le mode d’emploi de votre pisto-laser avant usage, si ce dernier ressemble aux armes des monstres verts de « Mars Attack ».

Vous l’aurez compris, déjanté, farfelu mais bigrement bien

 

Icons de Jim Lee :

Si aujourd’hui le nom de Jim Lee parle à tous les bons lecteurs de comics, sachez que l’auteur avait commencé une carrière beaucoup plus sérieuse en tant que médecin. Heureusement pour vous et pour moi, il a sombré du côté obscur pour notre plus grand plaisir. Dans cette énorme bouquin, vous retrouverez tout le travail de l’artiste sur Batman, Superman, DC et Wildstorm. Croquis et illustrations pleine page sont au rendez-vous.

Aujourd’hui Jim Lee fait son grand retour avec Justice League #1 chez DC en VO, mais il fut l’illustrateur du Batman Hush la plus grande des saga Batman (hors univers alternatif comme Dark Knight return de Miller) et de Superman for Tomorow. Vous trouverez également son travail pour Wildstorm dont il est la papa. Un bien bel hommage à ce super « cover artist ».

Pour conclure, si vous aimez le comics et surtout Superman et Batman, il vous le faut absolument !

 

 

 

Eros et Oniros

Trois titres (parmi tant d’autres) ont ces dernières semaines étanché ma soif de calme et de volupté : une réédition, un diptyque et un « one shot ».

A tout seigneur, tout honneur, c’est « Le Cahier Bleu » qui ouvre le bal. Dans mon panthéon personnel d’auteurs de bande dessinée, André Juillard tient une place privilégiée. Classicisme du trait, élégance de ses personnages féminins, finesse de ses décors, retenue dans ses couleurs,… tout concourt à me séduire. En 1993, après les « 7 vies de l’Epervier« , André Juillard s’affranchit de tout scénariste pour s’incarner en auteur « complet ». Sa première tentative est une réussite : « Le Cahier Bleu » paru dans le défunt magazine (A suivre) s’inscrit pour longtemps dans les albums must have.

A cause d’une panne du métro parisien dans sa portion aérienne, Louise, jeune femme indépendante au caractère bien trempé va faire la rencontre d’un homme fougueux et amoureux… puis d’un deuxième plus réservé mais tout aussi mordu. Ce triangle amoureux pourrait rapidement tomber dans le drame classique si l’apparition d’un mystérieux cahier bleu ne venait changer la donne. Romance, rebondissement, richesse, cette histoire vaut son pesant d’or. Dans cette réédition, a été accolée « Après la Pluie » qui n’est pas une suite directe -bien qu’on y retrouve des personnages communs-. Cette histoire, graphiquement toujours impeccable, connaît néanmoins quelques faiblesses sur son scénario. En effet, si la force du « Cahier Bleu » résidait dans son réalisme et sa vraisemblance, on a du mal à adhérer aux déboires des héros de  « Après la Pluie ». Enfin, près de 16 pages de croquis et documents enrichissent l’album (éd.Casterman). Faisant presque regretter de le posséder déjà.

Si la collection « Secrets » dirigée par Frank Giroud possède de nombreux tomes, certains se hissent au-dessus des autres et ce, largement. Après Samsara et L’Ecorché, voici que l’on peut à présent rajouter « L’Angélus », dessiné par Homs (éd.Dupuis). Dans cet album, Clovis, père de famille sans histoire, proche de l’apathie dont le mal-être est le lot quotidien voit son existence changer radicalement. Comment ? En se rendant au musée d’Orsay par hasard et découvrir L’Angelus de Millet. Totalement bouleversé, ce tableau va devenir une véritable obsession. A tel point que cela va ravager les repères habituels de son existence. Il va découvrir, non seulement que d’autres personnes ont connu une telle fascination (dont Dali), mais que cela fait écho à un drame familial bien personnel… Dans ce deuxième tome, les langues se délient enfin, les choix deviennent de plus en plus affirmés et la couleur est au rendez-vous. Une bien belle fin.

Pour finir, « Un Enchantement » de Christian Durieux aux éditions Futuropolis appartient à cette illustre collection liée au musée du Louvre. De Crécy, Marc-Antoine Matthieu ou Yslaire avaient, entre autres, apporté leur contribution à ce cahier des charges simples : réaliser un album au thème et ton libres mais mettant en scène des œuvres du musée. Ici, un homme politique au faîte du pouvoir observe avec cynisme et tristesse les préparatifs de la fête que l’on organise pour lui. Las de l’hypocrisie et de la fatuité de ses convives, il s’éclipse avant le début. En errant dans les couloirs du Louvre, il découvre une jeune femme qui elle aussi a souhaité s’éloigner du brouhaha de la société et se redécouvrir. Tous les deux vont alors arpenter nocturnement les couloirs illustres et s’abandonner dans la contemplation d’œuvres éternelles… Poésie, onirisme, fantastique évanescent, tout est là pour que cet album vous procure ce qu’évoque son titre : un enchantement…