Coups de coeur

diversité

le cirqueCommençons par un appel à la rêverie avec Le cirque, journal d’un dompteur de chaises de Ileana Surducan aux éditions Makaka. Manu travaille à l’usine, une fabrique de chaises de bureau, dans une ville ou plutôt une société aseptisée et industrialisée. Vous le comprenez rapidement, la liberté et l’imagination n’y sont pas à l’honneur, et Manu lui n’aspire qu’à une chose, redonner une seconde chance à ces chaises, fauteuils et autres tabourets qui ont fini à la décharge pour qu’ils s’expriment pleinement. Il y voit une âme qui ne demande qu’à s’exprimer pleinement, et pourquoi pas dans un spectacle de domptage. Cela tombe bien un cirque donne des représentations à l’extérieur de la ville, mais bien évidemment on a pas le droit de sortir la nuit en dehors de l’enceinte de la cité et surtout pas pour aller voir une abbération telle que le cirque. Pourtant une campagne d’affichage sauvage s’impose au moindre coin de rue, y compris sur les automates policiers qui n’ont de cesse de vous rappeller à respecter toutes les lois, ou plus précisément toutes les interdictions mises en place.

cirque extraitPeu importe, Manu bravera l’interdit et se rendra au cirque avec la ferme intention de s’y faire engager avec son spectacle de dompteur de chaises. Il y rencontrera les autres protagonistes qui animent le spectacle, se laissera émerveiller par ces numéros somptueux et découvrira bien d’autres mystères. Un appel au merveilleux et à l’imaginaire mis en image et en couleur par toutes ces nuances de pastels. Ileana Surducan fait partie de ces auteurs qui participent au site: www.30joursdebd.com où chaque jours ils rajoutent une planche de BD inédite et gratuite; mais vous pouvez également vous rendre sur son site perso: http://ileanasurducan-blogspot.fr/ .

chaos teamChangement de rythme, changement de style avec Chaos Team de Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, la nouvelle série du duo d’auteurs de Block 109, toujours aux éditions Akiléos.

Cette fois ce n’est pas une uchronie qu’ils nous proposent mais une série s’attachant à un groupe de mercenaires dirigée par John « chaos » Clem, et composée d’éléments au fort caractère. Vous y découvrirez que le monde est sans dessus-dessous, et après un grand ravage divers groupes essayent de restructurer tout ça. Conflits d’intérêts aussi bien politiques que religieux, financiers comme territoriaux, l’Homme dans toute sa splendeur a tendance a s’affirmer à grand coups de flingues. Du coup, ceux qui sont doués pour ce genre d’expression sont sollicités et des groupes comme la Chaos Team voient le jour et se voient offrir des ponts d’or pour défendre les intérêts de ceux qui ont les moyens et qui souhaitent en avoir un peu plus que les autres. C’est exprès que je ne vous révèle pas pourquoi tout est ravagé sur terre et les auteurs savent garder pas mal d’éléments de suspens pour vous tenir en haleine.

Cette histoire est dans la lignée de tous ces jeux « ultra-violents » qui font le plaisir des petits et grands qur leur console de jeux vidéos ces derniers temps, l’action et le rythme sont soutenus et vous offrent un dynamisme dans le récit. Chaque chapitre est une mission différente, et permet également d’en apprendre un peu plus sur les membres de l’équipe. un trombinoscope en début de chaque histoire vous rappelle quels sont les personnages que vous aller suivre, ce qui n’est pas rappeler Walking Dead mais surtout Queen & Country de Greg Rucka qui vient de bénéficier d’une réédition et d’une nouvelle présentation aux éditions Akiléos, donc ne criez pas « Aux génies », mais même si l’histoire n’est pas si originale que cela, il faut admettre aue les auteurs ont font du beau boulot et on a hâte de lire la suite.

mabuiJe ne fais pas de forcing, mais il est vrai que je tiens souvent à vous montrer la diversité existante du Manga qui est toute aussi riche que dans la Bande Dessinée Franco-Belge et qu’il n’existe pas seulement que Dragon Ball, One piece et autre Naruto.

Mabui, les âmes d’Okinawa de Susumu Higa aux éditions Le Lézard Noir en est encore un parfait exemple. L’auteur est originaire de cette province célèbre pour son régime, certes, mais également pour les conflits qui s’y sont déroulés pendant la seconde guerre mondiale, et ne croyez pas que s’en est fini pour autant car la présence de la plus grande majorité des bases Américaines sur le territoire Japonais depuis toutes ces années écoulées, est là pour se rappeler à leur « bons » souvenirs.

Ces nouvelles qui se succèdent dans cet ouvrage ne sont pas là pour envenimer le débat, mais pour montrer comment les habitants vivent au quotidien entre une vie simple et traditionnelle et la présence des Américains et leurs baese d’entraînement. Une partie des terres sont louées à prix d’or, ce qui permet à certains de vivre de cette rente sans le moindre effort, mais d’autres préfèrent continuer à cultiver la terre et faire perdurer les traditions, ce qui implique différentes discussions et poits de vue entre les habitants. Comme beaucoup de ces régions reculées, ils ont vus les jeunes générations quittées leur île, mais il ne sent dégage pas moins une certaine fierté de vivre ici. Le paradoxe est que le développement des bases militaires ont créées des emplois administratifs permettant aux jeunes de revenir dans leur région natale, mais parfois au détriment de l’écosystème. Voici une nouvelle fois l’occasion de découvrir une partie de la culture Nippone au fil de ces petites histoires, d’agriculteurs, d’échanges inter-générationnels ou culturels… une véritable bouffée de simplicité et de vie.

mamoruEt pour finir, un petit rappel à propos de la sortiede cet essai consacré à l’un de ces monstres du Manga qui ont également donné lieu à l’un des plus grands phénomènes de la Japanimation: Mamoru Oshi, celui qui adapta Ghost in the shell, le chef-d’oeuvre de la Science-Fiction.

Mamoru Oshi, rêves, nostalgie et révolution de Julien Sévéon aux éditions Imho, une biographie et retrospective de ce génie qui nous a également proposé des oeuvres comme Blood the last vampire, Avalon, Kerberos, The sky crawlers, Tachiguishi Retsuden… la liste est si longue de toute sa carrière, qui n’est pas finie, que je pourrais vous en écrire des pages. Il a collaboré avec les plus grands et participé à une grande partie des projets qui se sont le mieux exportés et qui ont marqué plusieurs générations. Cet ouvrage est indispensable pour en (re)découvrir plus sur cet homme qui s’amuse a placer à chacune de ses oeuves, le portrait de son chien préféré.

chienmamoru1mamoruchien2

mamoruchien3Bonne lecture et à bientôt.

 

 

 

 

Et si L’homme de l’année était la série de l’année…

Et si « L’homme de l’année » était la série de l’année…

J’avoue l’accroche est un peu facile, mais pas loin de la vérité. Le premier coup de coeur que l’on peut avoir pour cet album est incontestablement sa couverture: on peut bien se le dire chez Série B, ils savent faire des couvertures qui en jettent, il faut dire que le duo Manchu/Fred Blanchard a déjà fait mintes fois ses preuves, je pense à L’histoire secrète et Jour j de véritables chocs visuels sur chaque couverture.

Mais je sens votre air septique, ce n’est pas une bonne couverture qui fait un bon album, non mais cela donne toujours envie de l’ouvrir, et là, c’est le « deuxième effet Kisscool »: un dessin irréprochable et sans même le lire, certaines cases accrochent notre regard et nous plongent en plein coeur de l’action. La mise en scène est parfaite et les couleurs nous transcendent. On a déjà pu voir Mr Fab sur plusieurs albums, dont Spyder et  Jour J -6- L’imagination au pouvoir ?, si le dessin était déjà d’un grand niveau, ce sont indiscutablement les mises en scène et les plans choisis pour chaque case qui font de cet album une petite merveille, le plaisir de s’exctasier devant de somptueux  décors qui ont pour but de nous plonger dans l’aventure avec un grand A. Donc coté dessin et mise en ambiance c’est un 20/20 on aimerait voir ça dans chaque album.

L'Homme de l'Année 2

Il me reste donc l’histoire. Et cette fois c’est le duo Fred Duval (Travis, Carmen…) et Jean-Pierre Pécau (Golden City, Artica, L’histoire secrète…), un duo que l’on aime déjà beaucoup dans la série Jour J, puisque c’est pour Jour J que ces deux génies du scénarios ont pour la première fois croisé leurs plumes. Et bien avec ce premier album de L’homme de l’année ils frappent très fort. Mais avant de vous en dire plus, petit rappel sur le principe de cette nouvelle série concept (7, Le casse, La grande évasion, WW2.2, Jour J…). Les séries concepts, c’est  simple: une idée déclinée dans plusieurs albums, des histoires a chaque fois différentes avec des scénaristes et des dessinateurs différents sur chaque album. en tant que lecteur, c’est l’occasion de ne prendre que les bon albums et pour le savoir il suffit de faire confiance a un bon libraire, moi… si j’ose dire. Les mauvaises langues diront « une série concept de plus »… et bien vous avez tout faux. L’idée est simple mettre en avant des hommes de l’ombre qui ont fait la grande Histoire, ex : Le soldat inconnu, L’homme qui a trahit Jeanne d’arc, L’homme qui a dit merde à Waterloo, L’homme qui tua Che Guevara… vous voyez un peu l’idée ! Donc dans cet album, il s’agit du soldat inconnu le scenario vous réserve bien des surprises et comme je ne veux rien vous gacher de cette aventure humaine dans l’un des plus grand bain de sang de notre ère, je ne vous en dirai pas plus. Chaque phrase, chaque case a son importance au moment précis. Il existe un grand nombre de bon scénaristes, mais pour moi cet album est une consécration scénaristique dans l’écriture. Voilà un pépite de BD, pour le grand public, pour aussi bien les grands amateurs de BD que les lecteurs occasionnels.

Juste une petit chose pour respecter le travail des scénaristes et pour que la magie de cet album opère sur vous, ne regardez surtout pas la dernière page. Il s’agit d’une seconde fin qui consacre pour moi cet album comme un trésor de la BD. mais si vous trichez la surprise ne sera pas au rendez-vous.

Donc si vous avez bien compris il ne vous reste plus qu’à venir le 16 Février 2012 à partir de 15h pour rencontrer ce trio.

Et foi de librairie cet album est un immanquable…

5 titres que l'on pourrait très bien associer pour donner naissance à un nouveau récit.

Le roi des mouches – Les idoles malades – L’ours le chat et le lapin – Le crime de Lord Arthur Savile – Pornographie et suicide.

Tout un programme me direz-vous, mais c’est vraiment un pur hasard qui les réunit parmis les titres du côté du rayon des indépendants que j’ai pu lire cette semaine.

roi de mouches couvEn premier lieu, le tant attendu troisième et dernier tome de la série Le roi des mouches de Mezzo et Pirus aux éditions Glenat. Nous l’attendions pour la fin d’année 2012, ils ont préféré reporter la sortie afin d’éviter la cohue des fêtes et pour le coup on risque effectivement de ne pas passer à côté de cet album.

roi des mouches extraitPour ceux qui ne connaissent pas Mezzo et Pirus, sachez que leur série Le roi des mouches peut vous faire penser à:

Du coté de la bande-dessinée indépendante américaine à des auteurs comme Daniel Clowes, Charles Burns.

D’un point de vue cinéma je verrais plus David Lynch, Gregg Araki, Robert Altman ou encore des délires comme U-Turn, Gridlocked, Magnolia

En ambiance musicale je vous conseille Tom Waits, le genre de chanteur à la voix si particulière et aux ambiances musicales aussi sombres que grotesques.

Bon en ce qui concerne la BD elle même, vous vous retrouvez avec ces portraits croisés, ces jeunes gens désabusés, ces soirées étudiantes alcoolisées, l’ambiance malsaine de ce que l’on cache derrière son masque d’Halloween où l’on exagère le mystère qui s’en dégage. Un vrai bonheur jouissif de lecture pour les amateurs du genre polar lancinant.

ours chat couvL’ours le chat et le lapin de Maria Rostocka et Michal Rostocki, cet album sort chez Michel Lagarde et il fait partie des albums comme Là où vont nos pères, Au pays de la mémoire blanche… ou la beauté graphique de l’album ne nécessite pas spécialement du texte pour comprendre et apprécier l’histoire.

 

Voici un album curieux doté d’une grande maitrise artistique vu le choix technique choisit par les auteurs. En Décembre 2011, Maria Rostocka a reçu le prix de la meilleure bande-dessinée, l’un des plus important en Pologne, décerné par le Musée de l’Insurrection de Varsovie.

 

 

Des indigestions de fondue Galloise au pastiche de batman, Sourdille joue avec l’apparence de son personnage, avec sa personnalité (à dominance lubrique) et sa moralité. Voici un album des Requins Marteaux comme je les aimes, savoureux avec une touche d’acidité qui a des goûts de « reviens-y ».

crime de lord couvUne autre petite maison d’éditions, Roymodus nous propose Le crime de Lord savile, une oeuvre d’Oscar Wilde adaptée par Marc Salet et Philippe Nauher, un classique de la littérature sombre mis en images en noir & blanc.

crime de lord extrait

Lord Arthur Savile erre dans les rues, il est à l’affut, à l’affut de celle qui est responsable de la tournure désastreuse qu’a prise sa vie ces deux derniers mois. Il compte assassiner celle qui fût son hôtesse ce soir-là, quand toute la haute-société londonnienne s’égayait. Il fit la rencontre de celui qui captait l’attention de ceux avident de fantastique et de frisson en la personne de Mr Podgers, capable de lire l’avenir dans les lignes de la main.

L’homme prendra la poudre d’escampette après avoir jeter un oeil à la paume de Lord Arthur Savile, mais celui-ci retrouvera l’homme un peu plus tard afin de connaître ce qu’il a vu.

Voici bien le genre d’histoire à suspens classique et toujours efficace tout comme les histoires de Maupassant ou d’E.A. Poe.

pornographie & couvUn nouvel album dans la collection Eprouvette de L’Association, un nouveau Malheur, non un nouveau Mahler ! Pornographie et suicide.

Non ce n’est pas un album à l’humour douteux mais bel et bien, un bon Mahler ! Avec son regard, son humour et son trait, fins tous les trois, Mahler nous fait partager ses souvenirs et ses réflexions d’expériences professionnelles ou personnelles. De la programmation d’un musée national d’une expo sur les jouets à une conversation chapardée sur la table d’à côté à la terrasse d’un café, du souvenir de ses voisins de siège au cours d’un voyage en avion aux coneils de son grand-père lui enseignait.

Un mélange de genre cette sélection de lectures, mais des petits bonheurs assurés.

graphiquement différents

colere fantomas couvCette fois je vais faire la part belle aux diversités graphiques avec pour commencer La colère de Fantomas, les bois de justice de Olivier Bocquet et Julie Rocheleau aux éditions Dargaud. C’est une des séries en lesquelles la maison d’édition croit au fort potentiel et il faut bien reconnaître qu’ils ont du flair sur ce coup là. Bon il faut dire que le personnage de Fantomas est l’un des rares personnages littéraires à avoir été enscensé par des noms aussi glorieux que: Jean Cocteau, Robert Desnos, Pablo Neruda, Blaise Cendrars, Max Jacob, André Malraux, René Magritte, Guillaume Appolinaire, Raymond Queneau, Alexandre Vialatte…

fantomas extraitDu coup voici une histoire en trois actes mettant en scène le fameux maître du crime mais également ses éternels adversaires: l’inspecteur Juve et le journaliste Fandor. Vous allez comprendre ce qui unit ces hommes et découvrir que même mort, Fantomas sévit encore. Non je ne vous ai pas dévoilé le dénouement de l’histoire car Fantomas meurt par décapitation presque au début de l’histoire. Comment ça je viens de dire la façon dont il passait l’arme à gauche ?! Attention hein, si vous me vexer je peux en raconter encore plus. En tout cas je ne peux dire qu’une chose, j’aime sans concession le dessin de Julie Rocheleau et ses couleurs donnent un charme fou à cet album.

Si je dois continuer à faire l’éloge de la gente féminine dans l’invers de la bande dessinée et de l’illustration, voici deux noms à garder dans un coin de votre mémoire:

mini aventure extrait1Violaine Briat qui est passée par l’école des Gobelins nous a fait l’honneur de venir nous dire un petit bonjour et de laisser en dépôt vente son ouvrage auto-édité miniaventure. Comme les heureux veinards qui l’ont feuilleté l’ont également acheté, je n’en ai plus en magasin mais je vous invite à aller jeter un coup d’oeil sur son blog: allbigadventures.blospot.com

C’est un travail minutieux et certainement très long qui donne pour résultat des histoires rafraichissantes et divertissantes déclinées sous différentes formes d’aventures. Une artiste à découvrir donc.

virus tropicalAutre artiste féminine que je souhaitais vous présenter: Power Paola, elle est sud-américaine, née en Equateur et résidant maintenant en Colombie, c’est « grâce » au travail de Julie Doucet que lui est venue sa vocation d’auteur de bande-dessinée. C’est aux éditions L’Agrume que nous devons la chance de pouvoir lire son ouvrage autobiographique Virus Tropical.

Un virus tropical, qu’est-ce que c’est ? si la mère de Power Paola avait écouté les diagnostics des médecins à ce moment là, elle aurait continué dans un flou artistique monumental, non le virus en question n’est autre que la petite fille qui deviendra auteur, qui pousse dans le ventre de sa maman qui avait pourtant subit une opération pour ne plus avoir d’enfant.

Voici donc les primes années de l’auteur jusqu’à son entrée dans l’âge adulte qui sont narrées dans cet ouvrage, vous y découvrirez le caractère atypique dans lequel elle a grandit entre un père prêtre et une mère qui fera de la prédiction via un jeu de dominos. Les relations houleuses entre tous les membres de la famille. Cette autodidacte se laisse aller tant dans l’écriture que dans le dessin, ce qui aide parfois à la construction émotionnelle de son oeuvre. Une sympatique découverte.

sailor couvPour finir deux albums à mettre en avant, Sailor Twain, la sirène dans l’Hudson de Mark Siegel aux éditions Gallimard et sinon le troisième volet de Au temps de Botchan de Jiro Taniguchi et Natsuo Sekikawa dans la collection écritures de Casterman. Je vous ai déjà présenté à l’occasion de la sortie des deux premiers volumes de ce manga qui narre la vie et le contexte dans lequel Soseki a écrit une de ses oeuvres phares « Botchan » et qui est une lecture du Japon dans des moments cruciaux d’un point de vue historique, littéraire, social… Donc je vous le conseille les yeux fermés si vous êtes curieux de ce pays et de cette culture, ce qui me permet de m’attarder sur Sailor Twain, récit fluvial s’il en est.

sailor extraitSi je vous énumérais un peu plus haut la liste de ceux qui ont enscensé Fantomas, Sailor twain ne compte qu’un nom en quatrième de couverture (le dos du bouquin pour les néophites) et pas des moindres, John Irving, encore un gars capable de vous ballader pendant tout le temps de lecture de l’un de ses romans. Si un grand romancier vous invite à lire ce livre c’est qu’effectivement ce récit ous ennivre de visions de voyage aux grés des flots mais également au fil des légendes.

Les clins d’oeil à Mark Twain et son Huckleberry Finn ne manquent pas mais également aux contes des 1001 nuits ou encore à la mythomogie tournant autour des sirènes. L’auteur vous fait partager son amour de la littérature mais joue également avec vous avec son trait rendant les personnages légèrement comiques mais surtout il marque ses ambiances avec ses dessins qui vous prennent toute la page et accentuent la narration.

Bonne lecture, au revoir, à bientôt.

 

 

 

j'ai quand même trois polars dans mes coups de coeur ???????!!!!

Si l’année 2013 commence tranquillement au niveau des sorties, cela n’empêche que nous avons des bonnes choses à nous mettre sous la dent, et maintenant que toute la logistique des fêtes de fin d’année qui nous accaparait tout notre temps est enfin (ou presque) terminée on peut enfin reprendre nos petites habitudes et partager tout cela avec vous.

Pour commencer, voici le troisième volet des aventures de Parker, le personnage du romancier Donald Westlake est adapté en bande-dessinée par Richard Stark et Darwin Cooke et nous bénéficions de la traduction des éditions Dargaud. Comme vous pouvez le constater avec ce petit extrait tiré du premier opus, le style graphique est très prononcé et donne une certaine ambiance à ces polars qui tournent autour de Parker, un pro dans son domaine: les casses. Sa première aventure avait été adaptée à l’écran, avec Mel Gibson dans son rôle, et l’on découvrait cet homme au tempérament fort qui n’hésitait pas à défier l’organisation (la pègre) pour assouvir sa vengeance contre celui qui l’avait laissé pour mort après l’avoir doublé sur une affaire. Cette fois c’est avec une grande réticence qu’il se lance dans ce nouveau projet, The score, trop de contraintes par rapport à ses principes: le coup a été préparé par un amateur (qui a certainement vu trop de films ou lu trop de livres), le coup nécessite trop de monde… Mais voilà, le rpojet est énorme et serait Le Casse de sa vie et lui donnerai carrément l’opportunité de se ranger, reste à savoir si un type comme lui pourrait se ranger un jour. Pour tous les amateurs de polars classiques et pour les curieux qui aiment se faire surprendre graphiquement… et puis pour les autres aussi.

fatmanPolar un jour, polar toujours ? C’est le quatrième album de la série concepte de David Chauvel « La grande évasion », cette fois c’est Denys qui dessine ce one-shot qui a des allures de « prends ça dans ta face ». Les éditions Delcourt ont développé quelques séries qui ne vous imposent pas de suivre tous les albums: 7, chaque histoire comporte 7 personnages; Le casse, faire un casse ne veut pas spécialement dire braquer une banque ou une bijouterie; Jour J, l’histoire de l’humanité revisité sous forme d’uchronie; L’homme de l’année, ces hommes de l’ombre qui ont eu un rôle déterminant dans l’Histoire avec un grand H… Et donc La grande évasion, des histoires… d’évasion bien sûr.

Pour le coup Fatman, c’est ce mec sur la couverture, celui dont vous pourriez vous moquer tellement il est gros, ce skin qui se ballade avec son petit chien ridicule au début de l’album, ce skin que vous ne souhaitez pas croiser au milieu de la nuit. Seulement ce gars là a un passé qui va susciter l’intérêt de grands pontes du Milieu, aux States, et ils vont avoir besoin de ses services pour préparer l’évasion de leur boss.

Mais qui donc est cette jeune femme qui intériorise ses coups de gueule et quelle sera son implication dans l’histoire ?

Fatman pour le moment est l’album qui m’a le plus séduit dans cette collection.

johnnyAlternons un peu et passons sur le premier tome de ce dyptique: Johnny Jungle de Jean-Christophe Deveney, Jérôme & Anne-Claire Jouvray aux éditions Glénat. C’est toujours une joie pour moi de retrouver la famille Jouvray qui nous avait proposé L’idole dans la bombe chez Futuropolis et surtout Lincoln dont le septième était paru fin 2012 aux éditions Paquet.

Si William S. Burroughs inspira la Beat Génération, Edgar R. Burroughs lui fut à l’origine de la Slip Génération avec son mythique Homme-Singe. Cette fois c’est un hommage déjanté à Johnny Weissmuller, l’homme qui incarna Tarzan au cinéma (il ne fut pas le seul, mais il reste celui qui marqua le plus les esprits) que nos trois auteurs nous proposent avec des clins d’oeil au cinéma de l’époque et à la vision occidentale de l’afrique très stéréotypée.

Nous y découvrons un jeune garçon élévé par les singes qui passe son temps à s’amuser, se dépasser en défiant les animaux de la jungle en compagnie de son fidéle ami Kinka le gorille et en profitant pleinement de la vie et des bananes. Si il a déjà un contact avec notre civilisation par le biais d’un missionaire Allemand qui l’initie à la littérature, d’ailleurs son jugement sur l’histoire Mowgli est très drôle, et à d’autres particularité de notre culture. C’est l’arrivée d’une équipe de tournage qui va faire basculer sa vie, en particulier la fameuse Jane. Direction Hollywood pour notre sympatique et joyeux personnage, en passant par la France, dois-je préciser que cet album là m’a vraiment fait plaisir, hmm ?

scalped couvVire fait parce que ce n’est pas une nouveauté, mais une série en cours chez Urban Comics, mon troisième polar est Scalped de Jason Aaron et R. M. Guéra. L’histoire d’un agent du F.B.I. d’origine Amérindienne qui se voit confié une mission d’infiltration dans la réserve oùil a grandit et où il ne souhaitait jamais y remettre les pieds.

On y retrouve divers éléments classiques, l’importance accordée à l’identité indienne, le développement des casinos… tout cela teintée d’organisation « mafieuse » et arrosée de beaucoup voire énormément d’alcool. Une histoire très sombre que je ne peux que vous conseiller.

bye bye couvEt pour finir mon énorme coup de coeur de ce début d’année: Bye bye my brother de Yoshiro Yanagawa dans la collection Sakka de Casterman. Ce reccueil est un One Shot qui regroupe deux histoires mêlant Boxe et destinée fatale.

Le personnage principal vend des livres sur le trottoir qu’il récupère principalement dans les poubelles, ancien boxeur prodige à qui une carrière phénomènale était promise, son intervention dans une bagarre de rue afin de raisonée un jeune homme lui a valu un coup de couteau qui mit fin à sa carrière. Le dieu de la mort qui le poursuit va le confronter à un choix qui pourrait lui être fatal ou bien le relancer sur sur les sentiers de la gloire.

bye bye extraitC’est avec une finesse du trait et une écriture poétique que cet ouvrage saura séduire ceux qui ouvriront cet album magnifique. La petite histoire qui suit reviendra sur les évènements précédent le premier récit mais en s’intéressant à un autre personnage qui cotoya notre boxeur en herbe, « à chat » bien évidemment car tous les personnages sont des animaux. Une postface accompagne ces deux récits afin de voir le parcours singulier de ce récit. Alors laissez-vous à lire par Bye bye my brother, ce sera mon conseil par excellence de ce début d’année 2013.