3 petits livres et puis s'en vont.

Des souris et des hommes ? Non, mais je vais effectivement vous parler cette fois-ci d’une histoire d’animaux et d’humains.

A l’occasion de la sortie de l’album Les seigneurs de Bagdad, je vous avait annocé la prochaine réédition de WE3, injustement francisé en NOU3, mettant de côté le jeu de mot du titre original, nous 3 pour le trio d’animaux et nous libre étant donné que c’est une histoire d’évasion, mais j’excuse l’éditeur qui a le mérite de republier cette histoire que j’affectionne beaucoup. NOU3, c’est l’histoire d’un chien, d’un chat et d’un p’tit lapin, tous trois sont les sujets d’une expérience militaire pour les transformer en armes, ce qui éviterait d’envoyer des hommes vers une mort certaine, faut pas déconner, la guerre OUi, des soldats tués NON.

Du coup, c’est dans une base militaire qu’est développée cette nouvelle technologie, où des animaux arnachés d’exosquelettes méchaniques et débordants d’armes en tout genre que nous retrouvons nos trois petites bébêtes, et vous vous doutez bien que les financiers et les généraux souhaite obtenir des résultats sur leur investisment. La dernière prestation est fort probante, mais il résulte un léger soucis, les animaux choisis ont des traits de caractères assez prononcés, ce qui pourrait nuire au projet. Du coup les chercheurs sont dans l’obligation d’éliminer toute traces et OUPS??!!! maladroitement, voilà que les entravent restent ouvertes.

Grant Morrison au scénario propose une nouvelle fois un intéressant récit qui ouvre à la réflexion et utilise judicieusement l’instinc (assez stéréotypé) des trois races: chat/chien/lapin. Frank Quitely de son côté (le dessin) ose des plans et des séquences qui surprendront le lecteur. Une histoire, donc très originale, éditée par Urban Comics qui continue donc un réel travail éditorial pour séduire son lectorat et en attirer un nouveau.  Du trés bon!

Profitons-en pour rester dans la catégorie Comics avec des animaux de compagnie avec Bêtes de somme t1- Mal de chiens de Evan Dorkin et Jill Thompson aux éditions Delcourt. La dessinatrice Jill Thompson s’était fait remarquer à l’occasion de son récit dans l’univers de Neil Gaiman consacré à Death, la grande soeur de Sandman, puis Délirium Birthday party toujours dans la famille du maître des rêves.

Ce coup-ci, c’est une histoire qui a été consacrée par l’Eisner Awards du meilleur récit, plus grande récompense attribuée aux Etats-Unis, relatant plusieurs petites nouvelles avec pour protagonistes les chiens et un chat d’un quartier résidentiel comme on peut les imaginer comme dans American beauty, Edouard aux mains d’argent ou Desperate housewife … (je vise large aux niveaux des exemples pour que tout le monde puissent s’y retrouver).

Les nouvelles sont fantastiques et parlent de ces croyances aux-quelles les teenages aiment bien croirent pour se faire peur, mais pas trop quand même. Histoires de fantômes, de sorcières, de loups-garous, une bonne partie du panel y passe et cette bande est bien entendu, composée des différentes personnalités qui équilibre ce genre d’équipe: le courageux mais pas téméraire, le rusé, le drôle, le fidèle. C’est une histoire d’amitié, de superstition, d’aventure, tous les ingrédients qui compose un plat que l’on déguste seul ou entre amis.

Bêtes de sommes saura séduire petits et grands par son dessin et par la simplicité de son dépaysement dans du quotidien  d’animaux familiers, on s’amuse à se faire peur et on a peur de ce qui nous amuse, car il faut bien avouer que la plus part d’entre nous ne font pas les fiers au coeur de la de la forêt par une nuit sans lune, et quand il y à une lune, les ombres sont encore plus nombreuses de quoi laissez notre imagination fertile s’emballer encore plus. Donc peut-être vous aussi souhaiterez vous connaître leurs aventures et en savoir un peu plus sur la vie de nos comagnons à quatre pattes dès que nous avons le dos tourné.

Cela pourrait commencer comme une mauvaise blague raciste: Que font un juif, une cambodgienne, un noir (musulman), une parocaine et deux sri-lankais sur le haut d’un immeuble ?… Ma réponse est la suivante: ils font la couverture de Blues du nord, la bande dessinée de Viravong dans la collection KSTR de Casterman et sont les personnages de cette chronique contemporaine « qu’elle est hâchement bien comment qu’elle est bien ancrée dans la France d’aujourd’hui », une histoire de vie de quartier qui pourrait peut-être, être le votre ou celui de quelqu’un que vous connaissez.

Ousmane est venu d’Afrique, comme beaucoup sont venus dans l’espoir de gagner de quoi faire vivre sa famille, il a fait les belles heures de la main d’oeuvre qui ont construit tous ces beaux immeubles, mais maintenant avec l’âge, cela devient plus dure de trouver du travail et les lois répressives ne sont pas là pour lui faciliter son quotidien.

Le mari de Madame Ly à ouvert un restaurant de spécialités Thaïlandaises et Cambodgiennes et maintenant qu’il se retrouve sur un lit d’hôpital atteint d’un cancer, elle est chargée de faire tourner la boutique. Cela fait peut-être 30 ans qu’elle est en France, son quotidien était surtout de s’occuper du bien-être des siens délaissant les rapports sociaux avec les gens extérieurs à son microcosme, seul son petit bonheur d’aller chercher sa petite fille à la sortie de l’école la rapproche de quelques-uns.

Hillel est juif, il est seul et n’a plus de famille résident en France, du coup il doute: doit-il rester dans son pays, ou bien aller en Israël retrouver les siens ? Seul petit réconfort, regarder les cassettes vidéos de la dernière séance qu’il regardait avec son père, mais voilà que son magnétoscope fait des siennes et il est dur de réparer cet appareil quasi préhistorique.

Zaïm, c’est le gars qui a mal tourné, il vient remplacer le chef de gang qui vient de finir en taule, et c’est avec un stock de cannabis qu’il va vendre moins cher qu’il décide d’empiéter sur les plates bandes du quartier voisin ce qui va engendrer des représailles. Son oncle Mr Sivarjee, tient la peite boutique de réparations de matériel audio-vidéo où tout ce beau monde va se retrouver.

Si on ajoute à tout ça le commissariat du coin qui souhaite marquer un grand coup médiatique, cela donne une histoire dynamique, humoristique et ancrée dans notre France d’aujourd’hui. Et pour plagier Q. Tarantino: « Vive la librairie! »

 

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