Devinez qui vient dîner, très chère ?

La nourriture et la BD ne font pas toujours bon ménage, vous avez vu la tête qu’a fait votre ami lorsque vous avez feuilleté son édition originale de Tintin les doigts encore bien gras des frites de ce midi… Et puis quelques tâches de mayonnaise n’ont jamais tué personne, enfin jusqu’à aujourd’hui, car vu le regard injecté de sang du-dit ami, votre espérance de vie vient de chuter dans les limbes du zéro.

Mais actuellement en librairie, il n’y a peut-être pas d’happy-hour sur les hamburgers. On trouve tout de même quelques titres qui font la part belle à la gastronomie. Les médias s’en sont donné à coeur joie avec En cuisine avec Alain PASSARD de Christophe Blain aux éditions Gallimard, il est vrai que plus un auteur est connu, plus sa couverture médiatique est importante. Qui plus est, le grand boom des émissions culinaires, et la promotion internationnale de la gastronomie Française, font d’Alain PASSARD un sujet en vogue. « Un livre de recettes en bandes dessinées, comme c’est charmant ».

Pour notre part, on a plus été charmé par Le viandier de Polpette d’Olivier MILHAUD et Julien NEEL, toujours chez Gallimard, plus frais en bouche, l’album lie une histoire gentillette pleine d’humour avec un soupçon de folie culinaire. Julien NEEL n’est autre  que l’auteur de Lou, ce qui a aidé l’album à une bonne couverture médiatique.

Toujours décrié, (à tort ?) le cannibalisme est aussi du menu, avec la non moins célèbre série américaine Walking Dead, au scénario Robert KIRKMAN, au dessin successivement, Tony MOORE pour le premier tome, puis Charlie ADLARD aux commandes, la série est publiée en France par Delcourt. Son adaptation en série télévisée lui a permis un succès mondial en un temps reccord. L’originalité, rappelons-la, ce sont les personnages principaux que l’on vous sert à manger.

Avec la viande, il est bien important de savoir quel vin servir, non? En cela, il faudra se tourner vers Les gouttes de dieu de Tadashi AGI et Shu OKIMOTO publié par Glénat. Deux ans avant sa traduction, la presse spécialisée autour du vin en faisait des éloges. Depuis les témoignages des cavistes se succèdent, des personnes débarquant dans leur boutique, le manga sous le bras et se constituant une petite sélection de grands vins. Cette histoire suit une intrigue autour d’un jeune homme qui doit, pour pouvoir bénéficier de son héritage, identifier 13 vins. Apparement ce ne sont pas des crus hors de prix, et ils sont apparement plaisants en bouche. Le manga permet également d’apprendre les termes professionnels et l’histoire de plusieurs cépages.

En Dessert, je vous propose de finir par le succulent, mais léger Gourmet Solitaire de Jiro TANIGUCHI sur un texte de Masayuki KUSUMI, dans la collection Sakka des éditions Casterman. Ce délicieux mélange de récits courts, cette succession de plats, je vous jure que cela vous ouvre l’appétit, et si vous avez déjà mangé avant, ce sera juste par gourmandise. L’idée est simple, nous suivons un commercial, peu importe son domaine, qui est amené à voyager aux 4 coins du pays et à ne pas avoir de repas à heures fixes. A travers ses rencontres culinaires, on découvre non seulement les plats mais également les habitudes des Japonais dans leur quotidien.

Je ne serais pas un bon hôte si je ne vous proposais pas un petit digestif, mais peut-être avez-vous envie de poser les bouquins et de vous détendre devant 2 ou 3 films:

Tompopo, film Japonais trés drôle, où l’on voit l’union de plusieurs personnages pour aidée Tompopo ( fleur de pissenlit), une femme seule avec son fils, qui tient une petite gargotte et qui va tenter de devenir le meilleur restaurant à nouilles du quartier. Plein de portraits se croisent en arrière plan, comme une séance collective dans un restaurant européen, où des femmes viennent prendre un cours pour savoir manger des spaghettis…

Le festin chinois, énorme délire Hong-Kongais, du grand n’importe-quoi, pour sauver un restaurant, une équipe de bras-cassés va devoir participer à un concours hors norme, et pour s’en sortir ils vont devoir pister ‘un chef qui a sombré dans l’alcool. Du karaoke déjanté, au poisson géant dans la salle de restaurant, des mafieux aux poupées gonflables, vous n’écouterez plus Carmen de la même oreille.

Tachiguchi, film Japonais de Mamoru OSHII, le créateur de Ghost in the shell, Avalon, Skycrawlers… cet ovni présente une série de portraits, depuis l’après-guerre au Japon, de plusieurs clochards et autres mendiants passés maîtres dans l’art de manger à l’oeil. Visuellement déconcertant, M. OSHII nous bluffe une nouvelle fois avec une espèce de roman photos animé.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon appétit.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.