Des pavés dans la mare

Quand on vous dit que certains livres sont l’oeuvre d’une vie, pour Big Questions, ce n’est que 15 ans de travail de Anders NILSEN et c’est L’assocaition qui nous présente l’intégralité du projet en cette fin d’année.

Big Questions c’est d’abord une succession de Big Questions, du genre maousses philosophiques, tu sais du genre qui passent que au mileu de la nuit sur ARTE c’est te dire! N’empêche de ce projet débuté en résidence d’auteur, Anders NILSEN a décidé de le continuer, de l’étoffer et petit à petit une histoire est née. D’abord pour lui et ses amis, puis pour le libraire du coin et ainsi, des personnes qui ne le connaissaient pas lui ont retourné leur intérêt pour son travail.

Au programme, des pinsons qui picorent et qui devisent du sens de la vie, une bombe tombée du ciel et qui n’a pas explosée, une fermière et son fils simple d’esprit qui vivent loin de tout, un hibou, des chiens errants, un pilote qui vient de se crasher… Tous ces personnages se croisent et se devisent les uns les autres. Un gros pavé de plus de cinq cents pages pour les longues nuits d’hiver.

Et si les nuits sont encore plus longues, vous pouvez directement enchaîner avec un deuxième volume colossal par son format, son poids et sa créativité: Duncan le chien prodige (saison un) de Adam HINES  aux éditions çà & là, une maison qui se décarcasse pour nous trouvez des perles outre-atlantique. Si cette histoire ne fait que 390 pages, rassurez-vous, ce n’est que la saison 1, tout comme Cages de Dave McKEAN, Duncan le chien prodige fait partie de ces albums concepts regroupant des astuces créatives surprenantes. Le fait d’avoir plusieurs récits qui vont s’imbriquer les uns aux autres, des histoires regroupant animaux et humains, du singe devisant avec le tigre avant de faire son entrée sur la piste du cirque, en passant par le PDG fustigeant son nouvel assistant, jusqu’à cet agent d’une organisation gouvernementale chargé de mener l’enquete sur l’attentat qui vient d’avoir lieu sur un campus. Un très gros moment de lecture vous attend avec cet ouvrage qui ne manquera pas de vous captiver graphiquement.

On continue avec ces livres qui vous font les bras: Basewood de Alec LONGSTRETH publié par L’employé du Moi, si celui-ci est moins gros que les deux précédents, il est tout aussi dense au niveau de l’histoire.

Un jeune homme se réveille au milieu des bois, son état délabré et sa perte de mémoire ne sont pas pour le rassuré dans cette sombre ambiance où la pluie tombe comme des cordes. Il rencontre un chien et se rend jusqu’à la lisière du bois, mais il devra faire demi-tour afin de se mettre à l’abri du dragon qui survole les environs. Il ne doit son salut qu’à l’intervention du propriétaire du chien, un vieil original qui a construit son refuge au sommet d’un arbre et qui survit au jour le jour.

Avec son noir & blanc riche en détails mais d’une lisibilité des plus agréables, Alec LONGSTRETH nous conte cette fable initiatique avec des ambiances mettant en exergue les éléments de la nature, ses pages enneigées vous donneront la chair de poule à l’idée de devoir affronter le froid.

Encore un pavé (on aurait du prévenir les éditeurs qu’ils viennent de terminer les travaux devant la librairie) avec Le Klondike de Zach WORTON, chez Cambourakis cette fois.

Le Klondike, c’est une succession de portraits de tous chercheurs d’or qui ont bouleversé des paysages et des hommes dans un pays qui, inéxorablement, empiétait sur des territoires encore vierges qu’occupaient les indiens. Chacun à sa façon à fait l’histoire de ce pays, Les Etats-Unis, faisant fortune ou étant à l’origine de l’établissement d’une ville comme Tombstone. Des parcours humains, de l’aventure à la J. LONDON, les pires travers de l’homme… vous retrouverez tout cela dans ce reccueil d’à peu près 300 pages.

Un dernier objet pour sa curiosité, Blue de Pat GRANT aux éditions Ankama, si il y a bien une maison d’éditions qui bouffe à tous les rateliers actuellement, c’est bien eux, je ne dis pas ça par méchanceté, mais ils présentent tellement de formats différents, de récits partant dans tous les sens, que parfois cela ne permet pas toujours de les mettre en valeur, surtout quand il y a enfin une perle qui éclot.

Blue est la première bande dessinée de ce jeune australien qui mélange une semi biographie de ses souvenirs d’adolescent avec une fiction déjantée avec ses petits personnages bleus à tentacules qui tentent une percée sur le sol australien. Entre son école buissonière et ses séances de surf, le personnage principal passe son temps avec deux de ses camarades qui ne l’aide pas spécialement à faire les bons choix dans la vie. L’aspect de l’accident féroviaire et la facination morbide de ces gamins n’est pas sans rappeler le film Stand by me. Là encore le style graphique de l’auteur vous séduira ou vous rebutera, ses ambiances bleu/blanc/marron donnant une certaine austérité au tout, mais avec un dessin très arrondi, vous avez le droit à de grandes cases de scènes extérieures avec une foule de détails à observer. Un nouvel OVNI graphique, s’il en est.

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