Des crevettes à la turque, des crevettes-frites, des crevettes sauce révolutionnaire, des…

Oh, bon sang de bois ! Ah, ouais, quand même !! Surprise et satisfaction pour « Shrimp » ! Alors que, semaines après semaines, s’étalent sempiternellement des séries sans saveur (1), où rebondissements, chutes et autres effets de manche se devinent dès les premières pages, « Shrimp » interpelle. C’est un croc-en-jambe, qui surgit impromptu, sur un sentier narratif que l’on pensait – à tort – balisé.

Albert est cuisinier dans le plat pays. Sa spécialité : les crevettes qu’ils transforment en plat d’excellence. Comme Bouba dans un film bien connu, il est intarissable sur le sujet. Malheureusement, ses qualités et cette érudition très ciblée ne semblent pas émouvoir outre mesure Mia, voisine et cliente habituée dont Albert est l’amoureux transi. Cependant, le coeur de Mia n’est plus à prendre, Chang est là. Tout va peut-être basculer par l’oubli d’un billet sur une table… Voilà un album-surprise comme je les aime, qui frappe derrière l’oreille sans prévenir. Matthieu Donck, Benjamin d’Aoust et Matthieu Burniatont publié cet album aux éditions Dargaud sous la férule de MyMajorCompany BD. J’avais précédemment apprécié « Le Roi du Ring » pour sa fraîcheur et « Le Chômeur et sa belle » principalement pour la chute. Alors, lançons le débat : que pensez-vous de ce système participatif ? Vrai tremplin et belles opportunités ou fausse bonne idée ?

 

 

La bonne idée, c’est de se dire que, quand on a un aïeul illustre qui a vécu des aventures extraordinaires, autant en profiter ! La vie de Claude Alexandre de Bonneval a été tumultueuse, à l’image de son temps, la substance de scénarios forgés sur l’enclume de la Grande Histoire. Gwen de Bonneval a compulsé les mémoires de cet ancêtre dont le portrait orné la maison familiale. Restait maintenant à mettre en forme cette matière brute pour obtenir une véritable oeuvre, sortir du vrai pour du vraisemblable à même de captiver un lecteur. Mission accompli, Gwen de Bonneval brosse avec vigueur la vie tout en excès de cet officier du roi. Eclairant sans être didactique, relevé et efficace, le premier tome de cette tétralogie, prend son envol notamment grâce au talent d’Hugues Micol. Ce dernier adopte ici un style proche de celui utilisé dans « Le Chien dans la Vallée de Chambara« , avec un poil de réalisme. Découvrez donc « Bonneval Pacha » aux éditions Dargaud.

 

 

Pour finir, restons dans l’Histoire avec la biographie d’Olympe de Gouges, figure marquante bien que méconnue de la Révolution Française. Réitérant ce qui avait fait le succès de Kiki de Montparnasse, Catel et Bocquet dépeignent une société et une période historique à travers la vie de cette femme atypique, amoureuse des arts et de la vie. Par le spectre de sa propre existence, c’est bien tout un monde qui se révèle au lecteur. Avec efficacité, par tranches de vie, les auteurs nous éclairent sur l’engagement politique d’Olympe tant auprès des esclaves que des femmes, mais aussi sur ses moeurs, sur ses contradictions, ses maladresses. Attention, ce beau pavé de la collection Ecritures de Casterman se mérite, on ne le lit pas d’une traite. Il se savoure petit à petit…

Alors, convaincus ?

(1) : une allitération, je m’entraîne pour la sortie de « De Cape et de Crocs » !!

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