bibliodiversité

Profitons des tempêtes hivernales qui gonflent les vagues et nous permettent de surfer sur toutes les sorties, les fonds (éditoriaux) varient les plaisirs, et bien que le temps soit au frais, c’est toujours un plaisir de replonger dans le bain.

Pour se mettre en jambes, autant commencer par les rééditions dans la collection Dark Night de Delcourt de deux comics qui ont également été adaptés au cinéma (il y a quelques temps déjà):

Les sentiers de la perdition de Max Allan Collins et Richard Piers Rayner, l’histoire de ce porte-flingue du milieu qui se retrouve la cible de ses anciens employeurs suite à la maladresse de son fils qui voulait savoir quel était le métier de son père. Il s’est caché dans le véhicule de celui-ci, et assiste à une exécution. La règle étant: pas de témoin, quel qu’il soit, la petite famille reçoit une visite mortelle pour la mère et le deuxième enfant. S’en suit une revanche implacable de Michaël O’Sullivan qui n’a d’autre choix que de garder son fils à ses côtés. Une histoire très similaire de ce récit japonais largement antérieur, Baby cart, existant sous forme de manga sous le titre de Lone Wolf & Cub.

La maison d’édition nous propose à l’occasion de la réédition, de publier les deux tomes suivants de cette histoire jusqu’alors inédits en france.

 

Toujours dans la même collection, de John Wagner et Vince Locke: A History of violence, un autre grand classique du comics policier bien sombre. Tom McKenna vit une vie moyenne dans une petite ville sans histoire des Etats-Unis, père de famille sans histoire, il travaille dans un coffee et cotoie les habitants qui se connaissent tous et l’on accueilli à bras ouverts depuis quelques temps déjà.

Ce microcosme va être bouleversé par un braquage, deux hommes vont s’en prendre au bar où Tom travaille, mais notre homme va devenir un héros en s’interposant et éliminant les deux braqueurs. La presse locale va médiatiser l’information de telle manière, qu’un jour, de biens curieux visteurs débarquent à leur tour dans le bar…

 Ces deux histoires vous prouveront une nouvelle fois que les comics ne sont pas des histoires de petits mickeys ou de super héros en collant, et pour ce qui est des adaptations à l’écran, je ne serai que trop vous les conseiller, tant pour la réalisation que pour le jeu des acteurs.

Pour les sentiers de la perdition, vous retrouverez Tom Hanks et Jude Law.

Pour A history of violence, Viggo Morgensten et Ed Harris.

Deux grands incontournables du comics et deux grands films.

 

Changeons de style, et passons plutôt du côté des indépendants avec quatre titres originaux, tant par la forme que par le fond et même pour l’un d’entre-eux par l’objet que l’éditeur vous propose de vous mettre entre les mains.

 

Brecht Evens, l’auteur des Noceurs est de retour chez Actes Sud avec cet objet sobre et agréable à tenir dans les mains: Les amateurs.   Voici un ouvrage qui déborde de couleur mais qui garde une très grande lisibilité, les décors et les ambiances sont parfois à tomber d’admiration tant ils contribuent à la narration (je sais, dit comme ça, cela fait un peu genre « je me la pète » mais c’est aussi parce que ça va avec l’histoire).

Dans la vie, il y a deux genres d’artistes: ceux qui ont un pistolet chargé, et ceux qui creusent… non c’est pas tout à fait ça, il y a ceux qui veulent s’essayer à la création sous quelque forme qu’elle soit et qui y voit un moyen d’expression ou tout simplement de se faire plaisir, parfois même de le partager. Et il y a les Artistes, ceux qui se réunissent entre eux dans les salles d’expo, qui se la pètent et qui vous font bien comprendre que vous ne faites pas partie de leur monde et que vous n’aurez jamais les clefs pour faire parti de leur univers, et ne cherchez pas c’est eux qui détiennent la vérité.

Eh bien voici l’histoire de l’un de la deuxième catégorie qui est invité par quelques-uns de la première, afin de participer à un évènement dans un petit village qui souhaite créer une rencontre, monter un projet tous ensemble et le montrer pour le plaisir de tous au public. Les gens ordinaires regardent et écoutent avec attention l’artiste venu de la ville avec « la bonne parole », cette histoire le même mélange d’humour et d’éxaspération que j’ai pu ressentir lorsque j’ai lu pour la première fois le roman La conjuration des imbéciles.

Connaissez-vous Chris Ware, ce doux dingue qui nous a offert des oeuvres labyrinthesques comme: Jimmy Corrigan ou encore Quimby Mouse? Eh bien le prochain ouvrage est agrémenté d’une préface de ce dernier, expliquant combien l’oeuvre de Joost Swarte l’a influencé, et Denoël Graphic nous offre (pour la modique somme de 25 euros, faut pas déconné, même la générosité a un prix) Total Swarte, un recueil de l’artiste néerlandais qui a lui aussi travaillé pour le New-Yorker.

C’est la compilation d’une multitude d’histoires courtes alliant burlesque, aventure, délire graphique, imagination… le tout servi par une « ligne claire » à la Tintin, et je vous invite à y retrouver une grande partie des méchants des histoires du plus belge des reporters de la bande dessinée. Du jeune homme qui va faire capoter un kidnapping pour se retrouver avec un contrôle fiscal, à la difficulté pour les colons de faire face à la rebellion des autochtones, en passant par le bon conseil du dessinateur pour livrer son travail à son éditeur en ne faisant que la moitié du travail. Encore un incontournable de l’Histoire de la Bande Dessinée.

Lisa Mandel est de retour également, cette fois en collaboration avec Hélène Georges pour l’album Vertige, dans la collection KSTR chez Casterman.

L’auteur de HP, paru à l’Association, nous écrit une histoire qui a le mérite de vous surprendre jusqu’à la dernière page, mettant deux destinées en parallèle, pour garder toute la saveur de l’album, je me vois contraint d’en dire le strict minimum sur l’oeuvre. Une jeune femme aisée, dans une villa Hollywoodienne, fait une overdose prêt de la piscine, son entourage et ses proches vont tout faire pour la sauver. L’autre femme, mexicaine, travail également dans l’industrie du spectacle, mais dans un cirque itinérant où ses talents d’acrobate ébahissent les foules, elle profite de subjuguer le public pour tenter de fuir et de se rendre en Amérique…

Outre l’histoire, l’album a ceci de très bien de savoir basculer de l’une à l’autre en jouant sur le récit comme sur les effets visuels, des transitions que l’on retrouve beaucoup plus souvent au cinéma. De plus le trait d’Hélène Georges est des plus agréables, et certaines pleines pages d’illustration cadrent vraiment avec l’ambiance. 

 Un petit Requin Marteaux s’est glissé dans la piscine, veuillez faire évacuer les enfants en silence et sans panique, Machination de Skalito Yoshimoto est le genre de délire qui fait plaisir à se mettre sous la dent. C’est l’histoire sans paroles de ce petit bonhomme au sourire figé qui souhaitait simplement une canette au distributeur. Malheureusement pour lui, un fléau pour toute forme de vie se propage dans l’univers et cette fois c’est son microcosme qui en fera les frais. Du rire, des larmes, de l’amour…vous n’en trouverez point, mais en revanche, des monstres hallucinés, des sectes extra-terrestres, de la jalousie, du délire à l’état pur, vous en trouverez en pagaille.

 Trois mangas pour finir cette petite bafouille et le premier d’entre eux est issu d’un jeu vidéo dont j’ignore tout, Front Mission: Dog Life & Dog Style, scénario de Yasuo Otagaki et dessin de C.H. Line, publié par Ki-oon. Voici le retour (en attendant le prochain tome de Red Eyes qui doit paraître ce mois-ci) des Méchas, ces énormes robot manipulés par un pilote enfermé dans un éxo-squelette.

L’histoire suit de près Akira matsuda, un jeune reporter envoyé sur une île volcanique apparue depuis peu d’années, très riche en ressources naturelles, elle a été très vite anexée par deux grandes hyper puissances qui a donné lieu à une série de conflits. Il prend son poste alors qu’un cessé-le-feu est en vigueur depuis dèjà un an, mais la journaliste qu’il vient remplacer l’éclaire sur la réalité d’une instabilité qui engendrerait la reprise des combats du jour au lendemain.

On connaissait déjà le sujet traité en comics dans la série DMZ, que je ne saurais que trop vous conseillez de lire, dans le cas de ce manga, outre le fait de voir la couverture médiatique de l’évènement, parmis les réactions observées chez les personnages, on constate bien sûr l’instinct de survie, l’abnégation face à l’impuissance, mais également le côté voyeuriste (à la limite du malsain) de l’un des reporters. Un manga adulte (seinen) bien intéressant pour ce début d’année, qui amène quelques réflexions sur la société dans la même démarche qu’ Ikigami, Planètes, Pluto… chacun dans leur domaine.

 Tout aussi excellent, dans un genre radicalement différent, je viens de me lire les 3 premiers tomes de Peace Maker, une histoire à l’ambiance Western, dans un monde qui n’est pas le nôtre, donc pas de référence en particulier de personnages historiques. Ce manga est dessiné et écrit par Ryouji Minagawa et est publié par Glénat.

Comme souvent, on va suivre le destin d’un jeune homme qui va circuler dans l’univers que vous aller découvrir, il va croiser plusieurs personnages qui vont le suivre et partager sa quéte, lui forçant parfois la main. Les prouesses du personnage principal iront créchendo dans chaque mini-histoires qui se succèdent et étayent le récit principal. Hope Emerson, notre héros aura bien évidemment plusieurs dilemnes à résoudre, d’odre moraux ou personnels, une base vraiment classique comme histoire, mais bigrement efficace, dans tous les cas, elle intégrera le fond de la librairie.

And the last one, également un seinen, avec des scènes beaucoup plus crues, avec une histoire de fin du monde imminente, de pacte passé et de démon venant cherché son dû.

C’est le deuxième manga de Boichi que je lis et qui me marque, cette fois c’est en duo avec Masao Yajima que Sanctum a été écrit et c’est toujours chez Glénat. Encore du fantastique, avec de sacrés ambiances, une alternance de dessins très sombres avec beaucoup de réalisme et ces fameuses scènes où le personnage à l’expression du visage éxagérément caricaturale.

Je vous raconte juste le début: une gentille petite famille en vacances sur les routes des états-unis, en plein milieu du désert, tout le monde est heureux et on fait une pause pour que la petite fille puisse se soulager derrière un buisson… s’en suit un énorme carrembolage qui réduit à l’état de bouillie ceux qui sont restés dans le véhicule, c’est à dire tous les autres. L’enfant va avoir une vision et nous enchainerons immédiatement l’action 5 années plus tard.

Voilà, bonne lecture!

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