3 nouveautés qui nous viennent de l'est

Dans ce tsunami de nouveautés qui nous assaille, voici trois honorables BD nippones et coréenne qui flottent tels trois nénuphars au-dessus du lot. Mais qu’est-ce qui peut bien distinguer ces trois perles d’orient, leur originalité serait peu dire: Bicycle 3000 se distingue tant par son graphisme que sa narration; Maria est la nouvelle histoire de Kazuo KAMIMURA publiée en France (l’auteur étant mort, ce n’est pas une nouvelle d’outre-tombe).  Le troisième, Les fruits de Shinjuku est un texte illustré de la littérature moderne japonaise.

Bicycle 3000, une oeuvre de O Se HYUNG publiée par les éditions Kana dans la collection Made In. Ce récit s’inspire d’une histoire dramatique qui s’est réellement déroulée en Corée. Un jeune homme, un peu simple d’esprit, et qui travaille pour la poissonnerie d’un petit village est entendu sur les évènements tragiques qui viennent de se dérouler. Chaque chapitre revient sur les éléments marquants de ces cinq derniers jours, ils s’enchevêtrent dans un désordre chronologiques afin d’accentuer l’intensité du dénouement. Le côté très épuré des illustrations rythme la narration avec une certaine nonchalance des plus agréables.

Les fruits de Shinjuku est une nouvelle de Ryuji MORITA qui fut publiée dans le reccueil Tokyo électrique aux éditions P. Picquier. Cette fois, toujours chez le même éditeur, c’est sous la forme d’un récit illustré, parfois par une succession d’images ou alors d’une seule illustration par page que ce texte vous est reproposé, les illustrations sont d’Amandine GRANDEOLAS.

C’est un de ces récits de la littérature moderne japonaise qui mettent en scène des jeunes gens dans ces quartiers des plus populaires au Japon, tel Shinjuku. Nos deux personnages principaux sont deux jeunes hommes de 18 ans qui, plutôt que d’aller en cours, préfèrent se défoncer. L’un d’entre-eux observe la vie de son quartier par la fenêtre et notament cette jeune femme, prostituée sans aucun doute, qui le fascine de l’autre côté de la rue. D’abord par le biais de l’objectif de son appareil photo, il va avoir l’opportunité de saisir le ragrd de cette personne de plus près. C’est la virée de ces trois jeunes gens, de cette après-midi aux allures de moments insensés et éphèmères, un petit pan de leur vie le temps d’un après-midi.

Voici le premier volet du nouveau dyptique de Kazuo KAMIMURA: Maria; dans la collection Sensei de Kana. L’auteur de Lady snow blood, qui inspira entre autre Q. TARANTINO pour son Kill Bill, ou encore La plaine du Kanto, Lorsque nous vivions ensemble, Folle passion, L’apprentie geisha…oui cet auteur sulfureux nous dévoile une nouvelle fois une histoire torturée, emplie d’un climat licencieux et violent. Maria est une adolescente qui fait son entrée dans sa nouvelle école, sa classe recèle un florilège d’élèves indisciplinées et tout de suite les émotions sont à fleur de peau. Elle va s’attirer les foudres de la chef de bande du lycée car celle-ci voit d’un mauvais oeil l’attention que va porter à Maria le beau gosse qui dirige le gang de motard et dont elle est amoureuse. Cette relation naissante ne va pas être de tout repos, le jeune homme en question développant une relation très particulière avec ses parents et en surtout avec sa mère. Du côté de la jeune fille, nous découvrirons qu’elle est issue d’une famille de nouveaux riches qui ont fait fortune à la sortie de la guerre, ce qui n’est pas toujours bien vu, elle fait partie d’une famille qui vit sous l’égide du grand-père tyranique qui a vu sa fille se remarier avec le meilleur ami de son gendre. Plein de tensions, de suspens et de violence, voici les ingrédients d’un toujours aussi bon Kazuo KAMIMURA.

 

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