Des albums qui nous font voyager !

Hé oui, que ce soit dans la tradition orale ou bien par l’écrit, les conteurs nous font voyager, rêver, imaginer, et bien des auteurs de BD arrivent à nous charmer de la même façon. Le chevelu souhaite chroniquer Les 4 coins du monde de Hugues Labiano et en grand saigneur que je suis, je lui laisserai encenser de sa prose cet album que moi aussi j’ai beaucoup apprécié.

Quand vous avez du sang finistériens dans les veines et que vous aimez la bande dessinée, il y a de très grandes chances que vous ayez lu un album de Fournier, notament L’Ankou dans la série Spirou et puis il me reste un attachement particulier pour les aventures de Bizu que j’ai lu et relu un nombre inconsidérable de fois depuis mon enfance. En ce qui concerne Lax, je crois me souvenir que le premier album que j’ai lu de lui était Chien de fusil, une ballade Irlandaise qui mettait une nouvelle fois en avant cette guerre fraternelle, là encore c’est le sang qui parle. Depuis, ces deux auteurs nous ont émerveillés et fait rire avec bien des albums, et lorsqu’ils nous avaient proposé le premier volet de Les chevaux du vent, il y a de cela 4 ans déjà, ils réussirent à toucher une nouvelle fois le public avec ce récit dépaysant et humaniste, publié dans la collection Aire Libre de Dupuis.

Du dépaysement, nous voici projeté au Népal, en cette fin de XIXème au sein d’une famille qui va traverser bien des bouleversements. Alors que son fils aîné est en âge de se marier, le père de famille voit ses enfants s’entredéchirer, ce qui ravive sa culpabilité d’avoir envoyé son plus jeune enfant dans un monastère parce qu’il était trop simple d’esprit pour pouvoir être utile aux travaux du quotidien. Il souhaite donc se racheter et partir le chercher, il accepte de devenir carthographe pour les Anglais mais le contexte actuel fait que les frontières se sont fermées et toute personne supposée travailler pour les occidentaux risque sa vie. Voici les éléments de départ de cette aventure, un voyage dans ces contrées isolées, majestueuses et illuminées.

Un deuxième tome qui clôt ce récit et si vous aimez celui-ci, sachez donc que nous avons eu le droit à un autre récit tout aussi passionant de Lax qui vient de se terminer: Amère patrie, qui se déroulait pendant la période de la première guerre mondiale faisant se croiser un sénégalais et un paysan français pris dans la tourmente des événements. Que du bon, c’est moi qui vous le dit.

Voyager au-delà des frontières pour certains c’est aussi voyager dans le temps et je renouvelle ma satisfaction pour la réédition du tome 2 de Top Ten, La rue nous appartient, cette histoire d’un commissariat de quartier dans l’ Amérique du futur. Je vous l’expliquais précédemment, Alan Moore en collaboration avec Genne Ha et Zander Cannon revisite le récit de super-héros, nous sommes à Néopolis, cette ville a émergé après la seconde guerre mondiale regroupant au même endroit tous ces êtres exceptionnels affublés de super-pouvoirs, il y en a tant que c’est devenu chose banale pour les résidents de la ville, si chacun se distingue par sa tenue, son apparence ou que sais-je encore, tout le monde mène une vie normale en tant que facteur, chauffeur de taxi, femme au foyer…

Nous suivons le quotidien des agents du commissariat du 10ème district, Robyn Slinger dernier élément à avoir intégrer l’équipe se retrouve en tandem avec l’agent Smax, un géant bleu quasi invulnérable, ils sont chargés aussi bien de résoudre une affaire criminelle que d’intervenir pour une dispute conjugale. L’idée est de les suivre dans leur carrière professionnelle mais également dans leur histoire personnelle, la base de la grande majorité des séries télévisuelles où l’on vous donne plusieurs trames à suivre au cours de chaque épisode et vous laissant hâletant de connaître la suite dans l’opus suivant.

La petite touche supplémentaire, tout un pan de la culture mondiale est disséminer dans les décors et les personnages secondaires, on y croise aussi bien Astérix & Obélix que les personnages de Star Trek ou Stargate, les Beattles, Wolverine, l’extra-terrestre de Tex Avery, William Shakespeare… Vous l’aurez compris, c’est le genre d’album que l’on peut lire un bon nombre de fois et qui vous surprendra encore et encore.

Et puis, y’a des livres, comme çà, on les reçoit à la librairie, on y jette un coup d’oeil vite fait, on feuillette quelques pages et puis on se dit que là y a un truc, je sais pas, on se dit que celui-ci on a vraiment envie de l’apprécier tranquillement tellement il commence à vous brûler les doigts et les méninges.

C’est le cas pour Hérakles de Edouard Cour chez Akiléos, et après lecture je vous confirme que la première impression est la bonne, et pas qu’un peu ! Tout comme Christophe Blain (Isaac le pirate, Socrate le demi-chien…) ou la famille Jouvray (Lincoln, L’idole dans la bombe), Mr Cour (car quand on me donne une telle satisfaction de lecteur on mérite du « Môssieur ») a réussi un excellent album, du type péplum, avec un décallage adroitement dosé. Si l’on ressent la violence de l’histoire grâce à son dessin, l’ironie du personnage principal et de ceux qui partagent son aventure nous font marrer comme des baleines.

Connaissez-vous Herakles ? Si non, peut-être le connaissez-vous sous le nom d’Hercule, célèbre pour ses travaux, même ménagers, qui lui furent imposés à la gloire d’Héra, la femme de Zeus, qui voyait plutôt d’un mauvais oeil les petites aventures extra-conjugales de son mari. Comme bon nombre de héros de l’antiquité semi-divins, Herakles est le jouet des dieux, et avant de s’appeler par ce nom, il se nommait Alcée ou Alcide (c’est selon le narrateur), il avait un frère jumeau et tout deux étaient très forts, mariés et avaient des enfants. Un drame a eu lieu et si vous souhaitez le découvrir, toujours en BD, je vous conseille le magnifique album de Le Tendre et Rossi: La gloire d’Héra. Pour l’heure Edouard Cour nous narre les exploits si célèbres de notre héros: vaincre un lion à la peau impénétrable, vaincre l’hydre au venin mortel, nettoyer les écuries d’Augias (d’où le côté ménager cité plus haut)…

Même si ce n’est qu’une première partie, ce qui implique l’attente qui en résulte avant de pouvoir lire la suite, je vous en conjure jetez un coup d’oeil à cet ouvrage que je trouve génial sur tous les plans, narratifs, graphiques, historiques… Un très grand merci à l’auteur et bonne continuation dans une carrière qui me semble prometteuse.

Du coup, je ne vois même pas l’intérêt de parler d’un autre album après celui-ci, du moins pour cette fois. Bonne lectures à toutes et à tous.

 

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