Coups de coeur : Du grand libraire

Un auteur qu’on aime GROS comme ça !

matchcouv1Personne ne va me croire, le Grand Libraire qui va dire du bien d’un livre qui parle d’une partie de tennis… Oui, mais   sous la plume & le crayon de Grégory Panaccione.

Si vous tendez la tête par la fenêtre de votre bureau, ou de votre voiture (enfin pas maintenant parce que sinon cela veut dire que vous lisiez cet article en conduisant, sauf si bien sûr vous êtes prisonnier d’un embouteillage et que ô miracle, un nouvel article des coups de cœur de la Mystérieuse librairie nantaise vient de tomber et que cela va vous permettre de passer le temps en attendant que la circulation puisse reprendre, non parce qu’il ne faut pas exagérer, avec les âneries de l’autre andouille un peu plus loin devant, vous n’êtes pas sortie de l’auberge, c’est moi qui vous le dit, et puis la petite qui a remis ça avec son histoire de poney, et vu qu’elle vient de terminer première de sa classe, comment je vais m’en sortir sur ce coup là ?… oui vu comme ça, respirons un grand coup et changeons nous les idées, ils parlaient de quoi déjà dans leur chronique les Mystérieux ?)   Je disais donc pour les distraits, si vous vous attardez dehors, après la mousson, la canicule ! Le bonheur des uns fait le malheur des autres, et moi par ce temps là, je me sens un peu flagada, mais à un point, si vous saviez. J’aimerais me coller dans un coin avec un bon bouquin et profiter du temps qui passe, mais il fait tellement chaud, que même lire me fatigue !

match1Eurêka, le voilà l’auteur idéal, Grégory Panaccione, l’auteur capable de vous pondre une histoire suffisamment dense pour captiver votre attention pendant un moment, d’y trouver de l’humour, d’avoir de l’attachement pour les personnages et d’en redemander. Qu’est-ce que je vous sers ?

tobycouvNous avons fait connaissance avec l’auteur lors de la publication de Toby mon ami en 2012 par les éditions Delcourt dans leur collection shampooing, il sera suivi de Ame perdue en 2013 et pour le tournoi de Rolland Garos 2014, voici Match, un affrontement entre les représentants des deux nations: France / Angleterre.

toby1N’est-il pas mignon ce petit chiot !? Je vous présente Toby !! Et c’est mon AAAAMMMIIIIII !!! Et il va devenir le votre également, comment pourrait il en être autrement, vous vous attacherez à cet être empli de liberté.

Voici l’histoire d’un chien et de son « maître » ou, à défaut, de son « âme sœur », voici des moments de vie, de joies et de peines, d’instinct et d’incertitude. Vous allez découvrir dans cette histoire des faciès que vous retrouverez dans d’autres rôles, c’est l’un des autres plaisirs que l’on ressent lorsque l’on ouvre un album de Grégory Panaccione, le fait de développer un sentiment d’intimité avec ses personnages et d’éprouver une grande joie à chaque retrouvailles.

match5Et au service, c’est l’Angleterre qui s’y colle, mais l’on sent bien que notre sportif Français à envie d’en découdre et de rendre coup pour coup.

ameperduecouvBon, on commence avec les baguenaudages d’un chien et de son maître dans les grands espaces et c’est très bien, mais à force de chercher on trouve, et quoi de pire que de se rendre compte de l’immensité qui nous entoure. Et voici qu’arrive le deuxième album, Ame perdue, où les aventures d’une insignifiante créature perdue au milieu de nul part.

Ce petit être primitif va devoir faire face à une nature hostile, bien évidemment quand on ne mesure pas plus de quelques centimètres de haut, tout prend des proportions dantesques, à commencer par une simple pluie qui prend des allures de déluge. Quant à grimper sur un simple caillou, et bien imaginez vous face à une montagne escarpée, « cul nul », je vous souhaite bien du plaisir pour l’ascension…

ameperdue3Il va se poser également la question de la faune environnante, un petit poisson devient un Léviathan, une nuée de moucherons tient de la horde maléfique et que dire d’un chien errant.

match4Angleterre 40 – 15 France

Non, ce n’est vraiment pas une vie d’être aussi insignifiant, il en devient difficile de trouver de la nourriture afin de subvenir à ses besoins. Fort heureusement, il arrive parfois que l’on fasse des rencontres qui changent nos vies et ce pour notre bien-être.

La vie, l’amour, les vaches… Oui dis comme ça, cela ne ressemble pas à grand chose, mais peut-être aurez vous l’occasion de partager l’intimité de cet adorable personnage.

Changement de côté !

match7Et voilà que sort Match, un troisième album dans la collection Shampooing de Delcourt pour Mr Panaccione, une partie épique pour le représentant français qui va vivre une journée éprouvante sous cette canicule qui donne au terrain en terre battue des allures d’arène où seul le vainqueur en sortirait vivant.

match8On a de la compassion pour ce joueur, comme dans chacune de ses histoires, l’auteur a le chic pour exprimer par le graphisme seul, les moindres sentiments de ses personnages, c’est à cela que l’on reconnait les auteurs de grands talents, et pourtant certains pourraient penser que son dessin est un peu simple ou naïf, mais que nenni, son style rend la page claire et agréable à lire, au point que l’on s’attarde avec plaisir sur l’action.

match6Alors, vous laisserez vous tenter à plonger dans l’univers graphique de Grégory Panaccione, êtes vous tenter de vous laisser porter par sa poésie, serez vous amusés par la bonhommie de ses personnages récurrents… à vous de voir.

Un dernier petit mot en ce qui concerne la sortie du nouvel album de Zidrou et Raphaël Beuchot: Tourne-disque; c’est ENORME ! Nous avions aimé tous les trois Le montreur d’histoires, nous vous l’avons maintes et maintes fois conseillé et rares sont ceux qui parmi vous ont été déçus alors faites nous confiance une nouvelle fois et précipitez vous chez le libraire le plus proche de chez vous pour l’acquérir, mais je laisse mon jeune collègue vous en parler prochainement.

match3Jeu – Set & Match.

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Histoire & témoignages

arabe couvUne nouvelle fois le Neuvième Art dévoile sa capacité à aborder des sujets historiques et à susciter l’intérêt sur des évènements parfois méconnus.

arabe extraitRiad Sattouf, pour vous c’est quoi ?

Pour le grand public qui ne lit pas forcément de bandes dessinées, c’est avant tout le carton du Box-Office, Les beaux gosses, ou encore pour cette année, Jacky au royaume des filles. Celles et ceux qui ne vont pas trop au cinéma mais qui ne viennent pas encore en librairie ont au moins la possibilité de le connaître par le biais de Charly Hebdo et Sa vie secrète des jeunes (qui existe également en version reliée à L’Association). Et pour ses lecteurs, c’est aussi bien l’auteur publié à L’association avec Le manuel du puceau, Ma circoncision…  que celui de Fluide Glacial et son Pascal Brutal ou encore celui qui se cache dans la collection Poisson Pilote de Dargaud avec Les pauvres aventures de Jérémie et quelques autres.

Cette fois, Riad Sattouf est publié chez Allary Editions pour un récit autobiographique et le premier volume de ce récit relate son passage en Lybie et en Syrie au cours des années 1978 & 1984, bon il y a également un passage par la Bretagne que l’on peut tout à fait qualifier d’exotique également. Par exemple, si vous avez aimé les histoires de Guy Delisle (Chronique de Jérusalem, Birmanes, Pyongyang, Shenzen) vous pourrez retrouver dans cet ouvrage une approche teintée d’humour afin de découvrir ces pays, ce que je trouve d’intéressant, c’est que le père de Riad Sattouf est d’origine Syrienne, ce qui implique une réflexion plus poussée et plus intime que d’avoir un regard extérieur comme Guy Delisle est capable de nous donner.

nueve couvtirailleur couvDeux albums similaires et qui vont aborder la même période historique, La Nueve de Paco Roca aux éditions Delcourt dans sa collection Mirages et Le tirailleur de Piero Macola & Alain Bujak chez Futuropolis.

Pourquoi similaires ? Dans les deux cas les auteurs vont mettre en images le témoignage d’un ancien combattant, mais de ceux qui ont été oubliés de l’Histoire, ceux qui ont été privés de reconnaissance et dont la trace n’a pas toujours été facile à trouver.

La Nueve, Les républicains espagnols qui ont libéré Paris, alors que Franco vient de remporter la victoire sur ses opposants, les survivants tentent de fuir le pays pour échapper au massacre, les fascistes ne souhaitant pas faire de prisonniers. Miguel comme tant d’autres s’est pressé vers les ports en attendant les navires que les français ont promis d’envoyer, nous sommes au port d’Alicante, le 28 Mars 1939, le premier navire a fait demi-tour devant la foule amassée sur le quai, sentant très certainement qu’il ne pourrait contenir autant de gens souhaitant survivre et fuir leur pays. Le deuxième navire sera le second en fait, aucun autre bateau ne viendra au secours de celles et ceux qui n’auront pu monter sur le Stanbrook, ceux qui se sont embarqués partiront pour l’Afrique du nord.

nueve extraitAinsi débute le parcours de ceux qui intègreront une des compagnies du général Leclerc, vous découvrirez que là encore les français n’ont pas toujours été tendres avec les combattants républicains, mais il n’empêche que ceux-ci verront une occasion de lutter contre le fascisme et en espérant qu’après avoir libéré la France, l’Espagne suivra… Paco Roca nous avait déjà séduit avec L’hiver du dessinateur aux éditions Rackham, encore un témoignage, peut-être moins violent mais tout aussi poignant, où comment un groupe d’amis dessinateurs tentèrent l’aventure afin de s’émanciper de la main mise éditoriale au cours des années 50-60.

tirailleur extraitLe Tirailleur de Piero Macola & Alain Bujak, c’est à l’occasion d’un reportage, qu’Alain Bujak a fait la rencontre d’Abdesslem, un homme de plus de 80 ans vivant seul dans une résidence Adoma, ex-Sonacotra. Cet homme d’origine Marocaine est tenu de vivre au minimum 9 mois sur le territoire français afin de toucher sa pension d’ancien combattant.

Le reporter va recueillir les souvenirs d’un homme qui fut enrôler de « force » dans les tirailleurs et qui découvrit le reste du monde bien loin de son village isolé de tout, il commencera par la France et la ligne de front avec l’Allemagne, connaîtra les Frontstalag, camps réservés aux prisonniers de couleurs, servira jusqu’en Indochine…

Un témoignage touchant et bigrement instructif sur la reconnaissance (ou l’absence  de) pour ceux qui se seront trouver embarquer dans les périples de la guerre à défendre les intérêts d’un pays qui n’était pas le leur.

larmes couvPascale Bourgaux, qui est-ce ? Nous devons certainement connaître une part ou une autre de son travail sans le savoir, car elle est grand reporter et bien souvent nous ne voyons ou ne lisons que leurs sujets. Elle a passé plusieurs séjours en Afghanistan et a suivi en particulier l’histoire d’un des seigneurs de guerre: Mamour Hasan. Les larmes du seigneur Afghan est une bande dessinée mais aussi un documentaire qui devrait passer prochainement à la télévision, la version bande dessinée est adaptée par Thomas Campi et Vincent Zabus, et comme un album « référence » sur le même pays, Le photographe, il est publié par Dupuis dans sa collection Aire Libre.

larmes extraitNous découvrons Pascale depuis son départ à l’aéroport et les au revoir à sa famille à l’arrivée en Afghanistan, les prises de contact, les conditions de déplacement et la défiance, au vu de la situation du pays actuellement, d’éventuels kidnappings ou attentats. Cette fois elle va découvrir comment Mamour Hasan qui lutte pour la défense de son pays depuis 1979 contre l’invasion Russe, contre les talibans… doit maintenant faire face à un revirement d’opinion des membres plus jeunes de son village et sa région jusqu’au sein de sa famille, suite aux déceptions du nouveau gouvernement qui cherche à se mettre en place ces dernières années. Voici décortiqué le travail d’une journaliste, le montage de son reportage, les réflexions et les enseignements de plusieurs années d’investigations. Dans la lignée d’un Joe Sacco ou d’un Squazoni.

machine couvEt, en lien direct et pour finir cette chronique: La machine à influencer, une histoire des médias de Brooke Gladstone & Josh Neufeld traduit de l’américain par les éditions çà et là.

petitssoldats couvContrairement aux apparences ou aux idées stéréotypées, cela ne date pas d’hier la défiance du grand public quant à la confiance que l’on peut accorder à nos sources d’informations. Voici une étude très complète depuis leur origine des médias jusqu’à aujourd’hui ou tout un chacun peut relayer de l’information via notamment Internet, mais n’est pas journaliste qui veut. Ce qui me permet de vous conseiller également cet ouvrage pas très récent mais indispensable si vous comptez un jour intégrer l’école de journalisme française (qui se veut la plus grande au niveau de l’Europe): Les petits soldats du journalisme de François Ruffin aux éditions les Arènes.

Ces deux ouvrages vous présenteront d’un regard éclairé comment se créé l’information, comment évolue la législation et parfois régresse, non franchement si vous êtes toujours plus curieux, je vous les conseille vivement.

Il y a plein d’autres titres actuellement en matière de témoignages ou historiques, mais nous nous sommes promis d’éviter le plus possible de vous proposer des chroniques qui prennent des proportions démesurées, donc peut-être une prochaine je vous parlerais de de Jack Jackson et son Autre histoire de l’Amérique, La faute, une vie en Corée du nord de Michaël Sztanke & Alexis Chabert, Vivre à en mourir de Puchol & Galandon l’histoire de Marcel Rayman résistant juif d’origine Polonaise ou encore Johnson m’a tuer, journal de bord d’une usine en lutte de Louis Theilliervivrecouv

 

 

 

 

 

Les bizarreries, c’est pour Bibi !

maitrescouvPlus c’est triturer des méninges, plus cela me plait c’est bien connu, alors quand j’en ai plusieurs à me mettre sous la dent je n’ai qu’une seule hâte, c’est de me plonger dedans et à ce moment là, rien ne peut m’en sortir. Aujourd’hui on part dans tous les sens, et si je suis au regret de vous annoncer que la fin de Locke & Key vient de sortir et que nous devons dire au revoir à Tyler et ses amis, nous avons de nouvelles rencontres à faire et bien entendu, ces personnes vous laisserons une trace indélébile.

Une bombe graphique et narrative !! Rien que ça, et ouais, voilà ce que je pense de ce nouveau titre dans cette nouvelle collection CK des éditions Cambourakis. Les Maîtres de Go9maAttacK. No.6 (un nom à coucher dehors) et Lee Ji-Woo.

maitresextrait1Mon premier est un joueur qui écume les parties clandestines d’un drôle de jeu coréen qui consiste à être capable d’un coup de main sur un support, à renverser sur leur face opposée, des pièces disposées à plat dessus. Mon deuxième est un petit vieux qui depuis des années squatte le jeu de Tekken sur une borne d’arcade disposée à un coin de rue, et détient des records de score qui feraient pâlir les Geeks les plus acharnés. Mon troisième est un vendeur ambulant de beignets de poulpe qui voit un nouveau concurrent, aux manières somme toute douteuses, s’implanter en face de son emplacement. Mon quatrième est un homme qui passe son temps à la pêche à la ligne, pendant que se femme travaille, et qui semble t’il partagent tous deux une dextérité hors du commun.

maitresextraits2Mon tout est une histoire de quartier atypique dont la vie va être bouleversée par l’assassinat de l’un d’entre-eux par une bande de gangsters. Qui diantre est derrière l’agression de leur ami ? Qu’elle était la motivation des agresseurs ? Vous le saurez en lisant le livre pardi.

Ce qu’il faut retenir de cet album ? son originalité, à défaut de pouvoir lire l’adaptation de Mind Game que je n’attends, que depuis 1 an 1/2, et qui propose la même fluidité dans les mouvements, où l’on voit la cheville se tordre sous l’effort de la prise d’impulsion, la matière se déformer sous l’impact… La narration également, l’auteur vous entraîne dans un sens pour vous prendre à contre-pied, en plein élan, et vous surprendre à la page suivante. Du dynamisme, de l’humour, de la violence… laissez-vous surprendre par ce nouveau Manhwa  (de la bande dessinée coréenne).

machine couvQui c’est-y qui revient avec une nouvelle curiosité ? ce sont nos amis des éditions Ici-Même, ceux qui nous ont déjà amené précédemment, Abaddon de koren Shadmi (que nous avions le plaisir d’accueillir lors de son passage en France), Heartless de Nina Bunjevac, Capacity de Theo Ellsworth et plus récemment Oceania Boulevard de Marco Galli.

machine extrait2La Machine Ecureuil de Hans Rickheit, vous aimez les univers du type de l’Imaginarium du docteur Parnassus, les objets insolites, les personnages improbables… ? Edmund et William Torpor, deux personnes incomprises ? Si les habitants du petit bourg où ils résident ne les ont jamais vraiment appréciés, cela a tout de même permis de renforcer leur solidarité, il n’y a qu’à voir comment Edmund prend soin de son frère, parfois même au grand dam de leur médecin.

Nous les découvrons à l’âge adulte, reclus chez eux, mais « heureux », pas au sens où vous pourriez l’entendre comme joie de vivre, heureux de pouvoir créer, de laisser libre court à leur imagination de machinerie musicale. Très vite nous retournons en arrière dans leur vie afin de découvrir dans quel cadre ils ont bien put grandir, avec leur mère qui regrette amèrement que son mari ne soit plus là pour l’aider à gérer ces deux trublions qui se font remarquer tant à l’école que dans leur petit village.

machine extrait1Bienvenue dans un album curieux, où les chausses trappes débordent et les images vous invitent à l’imagination.

fillecouvSi vous êtes amateurs de récits du genre du Baron de Munchausen, des Voyages de Gulliver, Alice au pays des merveilles…avec La Fille Maudite du Capitaine Pirate de Jéremy A. Bastian aux éditions de la Cerise (sur le gâteau), vous allez avoir une nouvelle fois l’occasion de voyager dans des contrées éloignées et parfois surprenantes.

Apollonia Maygun est la fille du gouverneur de Port Elizabeth, en Jamaïque, nous sommes en 1728, et pour cette fille, la situation et les occupations de son père font qu’elle est très souvent livrée à elle même. Le seul moyen de rompre la monotonie est de s’amuser seule en s’inventant des histoires imaginaires en s’inspirant de ce qu’elle peut entendre et observer sur le port en contrebas de la maison où elle réside.

filleextrait1En ce jour, c’est une altercation entre garnements sur la plage qui attire son attention, deux garçons se font rosser par une fille dont ils se moquaient parce qu’elle vit seule sur la plage dans une cabane qu’elle s’est construite avec les éléments qu’elle a pu récupérer. C’est au fil de son épée (de bois) qu’elle met en déroute ces deux impertinents, et elle justifie son habileté à l’escrime du fait que son père est un fin bretteur et lui a enseigné à se défendre. Le père absent ne serait autre qu’un capitaine Pirate !

filleextrait2Elle n’a jamais rencontrer son père autrement qu’en rêve, donc lorsque un perroquet vient se poser dans sa cabane et lui propose de partir à la recherche de son pirate de père, c’est : « en avant pour l’aventure » !

On ne sais rien sur son père hormis qu’il se trouve sur les mers d’Omerta, le « hic », c’est que 4 capitaines pirates se trouvent dans cette zone, il va donc falloir aller les voir les uns après les autres afin de déterminer quel est le bon. Peut-être sera-t-il possible de savoir par la même occasion, pourquoi on l’appelle « La fille Maudite du Capitaine Pirate ». Dans ce genre d’univers, il n’est pas rare de ce trouver dans des situations saugrenues telles que, pouvoir respirer sous l’eau et réussir à parler , »poisson », rencontrer des chevaliers espadons ou encore se retrouver prisonnier d’une théière prison…  Vous laisserez vous porter au voyage avec notre jeune héroïne ?

lockecouv1locke extrait3Voilà c’est fini, le sixième tome de Locke &Key, Alpha & Omega, clôt la fabuleuse histoire de Joe Hill & Gabriel Rodriguez publiée aux éditions Milady.

locke extrait2Celles et ceux qui ont suivi les aventures de la famille Locke ne doivent avoir qu’une seule hâte, celle de savoir quel est dénouement de leurs aventures, pour les autres, je ne coucherai que quelques mots pour éveiller votre curiosité, imaginez-vous dans une maison, où, dans les moindres recoins se cachent diverses clefs aux multiples possibilités telles que:

Pouvoir quitter son corps, ouvrir votre esprit, grandir ou rapetisser à volonté, manipuler… je ne peux vous révéler quoi. Non, cette histoire avait de telles possibilités que l’on pouvait s’attendre à une série énorme, et pourtant en limitant leur récit à seulement 6 volumes, les auteurs ont réussi à offrir aux lecteurs une aventure riche, qui ne souffre d’aucunes lacunes et un caractère attachant qui fait que l’on ne peut s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en fermant ce dernier volume, alors on n’a qu’une seule envie, celle de reprendre depuis le début de l’histoire notre lecture pour le simple plaisir de se replonger dans les bizarreries du domaine de Lovecraft.

locke extrait1Avis aux amateurs de l’étrange, précipitez-vous!!

 

 

 

 

mangas !!!!!!!!!!

habitcouv1Avant de vous présenter les nouveautés pour le public jeune, arrêtons nous si vous le voulez bien sur la sortie du dernier volume de L’habitant de l’infini, commencée en 1993, ce 30e et ultime tome clôt cette série épique de samurai au XIXe siècle. L’auteur, Hiroaki Samura a développé l’histoire de Manji & Lin, ces deux jeunes gens dans le Japon en proie aux bouleversements dus à l’ouverture du pays aux étrangers et à de nouvelles mœurs.

habitextrait3On dit bien « L’art du Samurai », car effectivement il y a plusieurs règles a respecter, tant vis à vis du rapport maître/vassal que dans les traditions établies dans les combats, un combat n’engage que deux adversaires, on utilise le sabre traditionnel Japonais, on n’utilise pas d’artifices supplémentaires d’attaque ou de défense. Voici qu’avec l’ouverture au monde occidental et aux échanges commerciaux, apparait un jeune groupe de guerriers qui viennent mettre à sac l’esprit noble qu’anime chaque maitre d’école de sabre. Lin est la fille de l’un d’entre-eux, et au cours d’une nuit le groupe de dissidents s’est introduit dans l’enceinte de leur résidence dans le seul but de les éliminer. Pour ce nouveau type de combattant, seul la victoire compte, ils font donc appel à des armes de tout type, sabre, épée courte/longue/double, arme de jet, masse… Lin va être la seule rescapée de ce massacre, et dans la plus pure tradition des récits épiques Japonais, ne cherchera plus qu’à se venger des assassins de ses parents.

habitextrait2Cela va donc l’amener à engager un mercenaire, quelqu’un qui puisse l’accompagner dans son voyage à travers le pays, la protéger mais aussi l’aider à préparer sa vengeance, l’homme en question, c’est Manji, mais doit-on ou peut-on encore l’appeler Homme ? La vieille femme qui met les deux personnages en relation, est une vieille connaissance de Manji, elle lui fit cadeau d’un bien curieux présent, c’est ainsi que notre homme est devenu immortel, des vers parcourent son corps et lui permettent de se régénérer quasi instantanément de n’importe qu’elle blessure. Cette particularité lui a déjà été forte utile dans ce genre de mission, à la poursuite de dangereux criminels.

habitextrait1Nous voyageons à travers le pays, nous assistons à un défilé de combats au fur et à mesure que nos deux héros débusquent leurs adversaires, on suit également quelques bouleversements politiques de l’époque, les changements de mentalités. Hiroaki Samura affectionne la surenchère de traits, de détails, ses noirs & blancs sont à couper le souffle, avec L’habitant de l’infini (Sakka) et Vagabond (Tonkam) nous touchons des sommets dans le récits de samurais.

Toujours dans le Manga historique,  celui qui a tout pour plaire, c’est: « Le chef de Nobunaga » de Mitsuru Nishimura & Takuro Kajikawa aux éditions Komikku.

chef couvL’histoire se déroule au XVIe siècle à Kyoto, on va donc pouvoir suivre d’un côté une époque troublée par de nombreux évènements politiques et guerriers du Japon médiéval au travers de la destinée de Oda Nobunaga, le tout vu par le regard d’un homme, Ken, qui ne semble pas être à sa place. Nous le découvrons poursuivi par des soldats qui éliminent l’ami qui l’accompagne; Ken a une blessure à la tête qui justifie son amnésie, si il ne se rappelle pas d’où il vient ainsi que son identité, il garde en mémoire l’histoire passée de son pays, les grands noms des chefs de guerre de l’époque Sankogu… Car OUI, tout ce qui se déroule sous ses yeux n’est autre que le Passé. Un autre élément reste en mémoire de notre homme, son passé de cuisinier, et au vu du niveau de réalisation, on peut facilement imaginer Chef-cuisinier.chefextrait1

Après Les gouttes de Dieu, avec le vin, après Le gourmet solitaire voici un nouveau Manga qui va vous mettre l’eau à la bouche. Au fur et à mesure de l’histoire, ce sont les talents culinaires et la diversité des plats qu’il arrive a réaliser qui maintiennent en vie notre personnage principal. Il allie cuisine traditionnelle et spécificité occidentale pour surprendre le palais de son nouveau maître.

chefextrait2chefextrait3L’auteur n’oublie jamais de vous faire saliver en vous présentant non seulement la préparation, que le plat fini tel qu’il est servi, l’esthétique ayant une part importante dans la tradition. Peut-être cela vous donnera également l’occasion de vous laisser tenter de vous mettre au fourneaux et de tester vous même les recettes présentées.

Déjà deux tomes de parus pour le lancement de cette nouvelle série, cela fait de la matière à se mettre sous la dent et ne pas rester sur sa faim…

La série Cesare Il creatore che ha distrutto, continue son petit bonhomme de chemin, le huitième volume vient de sortir et continue dans l’excellence (sans exagérer), l’éditeur Ki-oon récidive avec un nouveau manga historique: Ad Astra, Scipion l’Africain & Hannibal Barca, de Mihachi Kagano.

adastracouvAprès Eurêka de Hitoshi Iwaaki aux éditions Komikku, un récit consacré au siège de Syracuse, ville de Sicile défendue par les machineries de l’ingénieux Archimède, un inventeur tout aussi en avance sur son temps que pourra l’être Léonard de Vinci à son époque. Cette bataille est un des évènements qui opposa Rome à Carthage au IIIe siècle avant J.C. , une guerre immortalisée dans nos mémoires par Hannibal et ses éléphants qui traversèrent les Alpes.

adastraextraitAd Astra développe le sujet en proposant la rivalité qui existait entre deux rois de la stratégie à l’époque:

Scipion l’Africain qui se battait pour Rome.

Hannibal Barca du côté de Carthage.

Au soir de sa vie, un homme couche sur le papier ses souvenirs du temps où il côtoya ses deux grands hommes, il va nous narrer leur parcourt depuis leur enfance à leur ascension dans l’art de la stratégie et de leur place dans l’Histoire. Comme toujours dans ces récits, vous bénéficiez d’annotations et parfois de bibliographies si vous souhaitez en apprendre plus sur le sujet.

reversiblecouvDeux sorties pour les amateurs de récits fantastiques, attention, le premier est pour un public supportant l’hémoglobine et les images chocs: Reversible Man t 1 de Nakatani D. aux éditions Komikku.

reversiblemanextraitCe premier volume est néanmoins un récit complet et assez dense de surcroit, qui va permettre de mettre en place plusieurs parcours qui vont s’entremêler au fur et à mesure et tisser irrémédiablement un récit d’horreur digne de Takeshi Miike (Ichi the killer, Audition).

Les rumeurs urbaines vont bon train, et la série de meurtres perpétrés ces derniers temps dans la ville laisse la peur s’installer dans le cœur des habitants des quartiers concernés. L’horreur ressort de l’état dans lequel, les corps des victimes sont retrouvés: on dirait que, comme un vêtement que l’on s’apprêterait à laver, le corps a été entièrement retourné sur lui-même (d’où le titre, L’homme réversible). Est-ce une nouvelle maladie, une mise en scène pour masquer un trafic d’organes ou encore les victimes d’un tueur en série ? L’irruption d’une jeune fille dans les milieux les plus malfamés tenus par la mafia, dont le corps est couvert de cicatrices et qui apparemment en sait long sur les « retournés », voici l’élément qui va permettre à un jeune yakuza de découvrir toute l’horreur et l’ampleur du phénomène.

reversalcouvDeuxième récit fantastique, une histoire en deux tomes, terminée, de quoi ravir celles et ceux qui nous demandent des histoires courtes: Reversal, de Karakara Kemuri publié par Doki Doki.

reversalextraitAyame est une jeune femme vivant dans le quartier de Gion à Kyoto, elle est apprentie geisha et vit avec sa mère et ses sœurs, mais sa grande passion, ce sont les super-héros et rêve qu’un jour elle protègera les innocents. C’est une rencontre fortuite entre Ayame, le chien de leur voisine, un homme d’âge mûr et un peu bourru ainsi qu’un jeune automobiliste de passage qui va bouleverser la vie de notre jeune ingénue.

Une étrange console sur laquelle elle vient d’inscrire son nom, un jeu qu’elle ne connait pas encore mais qu’elle va rapidement regretter d’avoir connu. Un chant traditionnel se fait entendre à son oreille et la voilà qui bascule dans un kyoto dépeuplé, en apparence tout du moins, elle s’y retrouve avec les trois autres protagonistes et la console lance le compte à rebours pour une mission à remplir, éliminer les créatures malfaisantes qu’ils rencontreront, résoudre les énigmes au fur et à mesure et trouver la sortie qui les ramènera chez eux. Ayame ne l’entendra de pas de cette façon et se dressera face à cette violence imposée et qui lui fait horreur.

animal couvCette chronique se doit de présenter de nouvelles séries pour le jeune public et la première est la plus folle: Animal Kingdom de Makoto Raiku, éditions Ki-oon. Déjà 3 tomes de parus, pour cette version hallucinée d’un enfant recueilli par des animaux, et dans ce cas bien précis, des ratons laveurs.

animal1Un bébé abandonné qui va nécessiter toute l’attention d’une raton laveur (laveuse ?) qui se sentait délaissée au sein de sa communauté et qui en réveillant son instinct maternelle va revivre. Un petit bout d’homme qui en grandissant va se montrer capable d’apprendre les langues des différentes races qui l’entourent et ainsi leur permettre de communiquer entre-elles et de chasser certaines incompréhensions. De la dure loi du plus fort à l’humour le plus débridé, Animal Kingdom est vraiment à part, voire différent au même titre que Forrest Gump, ou Willow Ufgood (peck) pour les connaisseurs.

C’est parfois dur d’être le petit dernier, les grand frères, les cousins ou les oncles nous font connaître les séries et les histoires qu’ils ont aimé et qui ont marqué des générations: Dragon Ball, Naruto, One Piece, Fullmetal Alchemist ou encore Fairy Tail

seven1Et bien voici la nouvelle série qui devrait en ravir plus d’un et qu’une nouvelle génération de lecteurs va pouvoir s’approprier: Seven Deadly Sins (les 7 pêchés capitaux) de Nakaba Suzuki aux éditions Pika.

Un récit épique, mêlant Héroic Fantasy, magie dans l’Angleterre contemporaine d’un certain Arthur qui viendrait de retirer une certaine épée d’un certain rocher…

Les villageois sont affolés, depuis que l’élite de l’ordre des chevaliers, la troupe des 7 Deadly Sins auraient tenté de renverser le pouvoir et se sont retrouvés pourchassés par les chevaliers sacrés avant de disparaître dans la nature, rien ne va plus, à commencer par ce cavalier fantôme qui traine dans la campagne environnante.

seven27extraitLes messe-basses vont bon train, il faut dire que l’alcool distribué dans cette taverne est vraiment de bonne facture et tout le monde prend ses aises, même si à y bien réfléchir, c’est curieux mais il semble que cette auberge n’était pas là il y a quelques jours… Le fantôme en question n’est autre qu’une jeune fille coincée  dans une armure rouillée, Elizabeth, qui cherche les 7 Deadly Sins pour démasquer les usurpateurs qui maintiennent le pays dans la torpeur et l’ont chassé de son royaume (car, oui ! c’est une belle princesse), les fameux chevaliers sacrés

L’aubergiste n’est pas un enfant comme il parait au premier coup d’œil mais bien Melodias, le chef de Deadly Sins, il incarne le pêché de la colère, et tous deux vont partir à travers le pays pour retrouver ses compagnons disparus, bon nombre d’épreuves surgiront sur leur parcours. De l’aventure, de l’humour, plein de rebondissements et d’intriguent attendent les lecteurs.

Cela fait peut-être beaucoup en une seule fois, mais sachez-le, je me suis retenu de vous en présenter d’autres. A la revoyure.

 

 

Bd reportages et biographies

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Plusieurs titres viennent de sortir pour en apprendre un peu plus, soit sur des évènements, des pays ou bien des personnages célèbres ou tombés dans l’oubli. L’oubli, cette chose parfois inavouable lorsque l’on vous met devant le fait accompli, mais il n’est jamais trop tard pour se rappeler un évènement comme le sujet de La fantaisie des dieux, Rwanda 1994 de Hippolyte et Patrick de Saint-Exupéry aux éditions Les Arènes. De plus, il faut parfois du recul afin d’avoir un peu plus de lumière sur un sujet, surtout en politique ou en histoire, n’oublions jamais que ce sont ceux qui sont en place au pouvoir ou à la tête des médias (parfois les deux en même temps) qui nous donne comme informations que ce qu’ils veulent bien nous transmettre. Patrick de Saint-Exupéry est le cofondateur de La Revue XXI et l’auteur de L’inavouable, La France au Rwanda & Complices de l’inavouable, La France au Rwanda tous deux aux éditions Les Arènes.

Cet album revient sur un voyage au Rwanda de l’auteur en Mai 1994, accompagné de trois autres journalistes (Nicolas Poincaré, Michel Peyrard et Benoit Gysembergh) qui correspond à l’arrivée des troupes française de la mission Turquoise. C’est un témoignage très fort qui montre la découverte du drame qui se déroule à ce moment là, tout comme les français présents, on ne peut qu’être estomaqué par l’accueil des responsables des massacres réservé aux troupes de leurs « amis Français », venues selon eux les aider à terminer le travail. Particulièrement nous nous attardons sur la région de Bisesero où les Tutsis sont massacrés par milliers, dans les campagnes comme dans les églises où ils se sont réfugiés. Il est intéressant de voir également les conditions d’intervention et les réactions des militaires, soumis aux ordres de l’état complice, notamment celle d’un adjudant-chef du GIGN responsable de la formation de la garde présidentielle dans les années qui précédèrent les massacres et dont elles furent le fer de lance du génocide. Voici donc l’opportunité de remettre en avant le troisième plus gros massacre du XXe siècle qui fut pourtant gratifiée d’une remarque de François Mitterand en été 1994: « Dans ces pays-là, un génocide, ce n’est pas trop important… »

clandestinocouvAu fur et à mesure je vais alléger le sujet, mais restons avec un autre reportage sensible, Clandestino un reportage d’Hubert paris – envoyé spécial , une bande dessinée écrite et dessinée par Aurel aux éditions Glénat.

Bien que fictive, cette histoire se base sur une série de reportages du journaliste Pierre Daum pour Le Monde Diplomatique et les propos retranscrits sont ceux récoltés à l’époque des différents témoins. Aux alentours de la quarantaine, Hubert Paris est tout e même un tout jeune journaliste qui couvre son premier reportage pour un magasine Américain, « Struggle », et c’est à l’occasion d’un n° spécial sur les migrations à travers le monde qu’il a décidé d’enquêter sur ceux qui traversent la Méditerranée depuis l’Afrique du Nord vers l’Espagne ou la France dans des bateaux de fortune que l’on appelle communément : « Harraga ».

Ce sont des recueils de témoignages de responsables de l’ANEM et de l’ANAPEC (l’équivalent le l’ANPE au Maroc et en Algérie) ainsi que des candidats au voyages clandestins ainsi que des ouvriers travaillant dans ces immenses exploitations agricoles dans le Sud de l’Espagne en passant par des membres de la Croix Rouge accueillants les réfugiés dans les ports du pays. En à peine 70 pages, cela peut paraître succin, mais l’auteur réussi tout de même a donner une bonne vision d’ensemble du sujet.

cairocouvDernier album reportage avant de passer aux biographies, Cairo Blues de Pino Creanza aux éditions Rackham.

Avec une approche narrative et graphique à la Philippe Squarzoni, Pino Creanza décrit ses voyage en 2009-2011 en Egypte et principalement au Caire. Ce sont une succession de mini chapitre qui aborde différentes thématiques, l’arrivée sur place et le chemin qui mène de l’aéroport en ville. Les impressions ressenties à la découverte du changement d’aménagement du bord du Nil au profit du développement touristique. Une approche de différents quartiers, de l’Egypte Islamique, de la culture mais aussi de la politique.

Ce que je trouve d’intéressant, c’est qu’il n’y a aucune intervention de l’auteur, seulement une description de ce qu’il a sous les yeux et d’un état de fait de ce que l’on sait de différents personnages/évènements/lieux/médias. Seuls les témoignages directs sont retranscrits, sans pour autant avoir les questions que l’auteur a pu poser. Une approche journalistique originale pour découvrir un pays qui n’a cessé de connaître bon nombre de bouleversements, y compris et surtout ces dernières années, un document intéressant pour en apprendre un peu plus.

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Quelques biographies donc, avec l’une de celles qui m’intéressait le plus, celle de Auguste Blanqui (Louis Auguste Blanqui): Ni dieu Ni maître, Auguste Blanqui, l’enfermé de Locatelli Kournwsky & Le Roy, aux éditions Casterman.

Né en 1805 et mort en 1880, cet enfant de l’après révolution Française est l’instigateur de tout un courant de pensées qui inspira un grand nombre, karl Marx entre-autres. Républicain jusqu’au fond des trippes, il n’aura de cesse de lutter pour la liberté, mettant toujours ceux qui profitèrent des différentes révolutions, soit disant pour le bien de la république, devant le fait qu’ils s’accaparait le pouvoir pour leur propre profit et jamais pour l’égalité des citoyens. Anti-bourgeois, antimonarchiste, il fondit avec quelques camarades bon nombres de journaux ou mouvements révolutionnaires qui lui valu de passer plus de trente ans dans les geôles française ainsi que six années d’exil et surveillance policière.

On peut le considérer comme le père de l’anarchisme ou de l’esprit du communisme, il fut pourtant mis dans l’oubli, lui que les communards tentèrent vainement de sortir des geôles, Thiers ne cédant pas face à la menace de voir sortir un homme dont la force morale et politique représentait une force plus terrible encore qu’un groupe d’hommes armés. C’est lui qui fondit dans les dernières années de sa vie le journal au slogan emblématique qui retenti encore de nos jours: « Ni dieu, Ni maître » que l’éternel Léo Ferré portait haut et fort. Voici l’album que je ne saurai que trop vous recommander, bon il y a également le tome 4 de Blast

chamcouvshelley couv Deux autres biographies réalisées par un seul et même duo, Chamisso, l’homme qui a perdu son ombre et Shelley, la vie amoureuse de l’auteur de Frankenstein, par Casanave & Vandermeulen aux éditions Le Lombard.

La collection Romantica présente les grandes figures du Romantisme Européen, de beaux bouquins de plus de 200 pages qui revisitent avec une certaine liberté des auteurs la biographie de ces auteurs, le tout agrémenté de compléments en fin d’ouvrage sur les personnages que l’on croise dans l’album et sur l’œuvre littéraire de chacun, une façon de se cultiver tout en s’amusant.

Féérie, western, antiquité, Urban comics nous gâte.

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Oui, on peut dire cette fois que je tape dans l’exigence, celle du créateur certes, mais aussi dans celle du lecteur. Les trois œuvres que je vais vous présenter aujourd’hui peuvent tout aussi bien vous ravir que vous décontenancer, elles sont séduisantes, alléchantes mais reconnaissons le, tout le monde n’adhèrera pas toujours au choix du scénariste & du/des dessinateurs.

fairest1Mon premier choix se porte sur la plus accessible: Fairest, tome 1- Le grand réveil, de Bill Willingham, avec Matthew Sturges en  coscénariste et trois dessinateurs Phil Jiménez, Steve Adowski et Shawn McManus (il faut s’y habituer, dans le monde du comics il n’est pas rare de voir de grandes équipes collaborer sur la réalisation d’un album ou d’une série). Fairest est une série dérivée de Fables, je vous en présente le principe avant de vous développer l’album que j’ai choisi.

Sachez le, le monde des Fables, regroupant tous les personnages mythologique comme Le petit chaperon rouge, Blanche Neige, les trois petits cochons, Pinocchio… Ce monde, ou plus précisément Ces mondes existent, dans une autre dimension certes, mais ils sont réels. Seulement, un être malfaisant a décider de conquérir chaque plan de cet univers et d’asservir ses congénères. Du coup, toutes les entités féériques n’ont trouvées d’autres solutions que de se réfugier dans notre monde et plus précisément dans deux rues de l’un des quartiers de New-York qu’ils ont appelé Fableville, qu’ils ont réussi à préserver du regard des curieux grâce à un ou deux artifices magiques. Comme tous les personnages des fables n’ont d’apparence humaine, certains se retrouvent cantonner à La ferme, à l’extérieur de la ville, seul Le Loup a subi une transformation lui donnant un corps Humain et vit en ville avec les autres Fables, on ne pouvait décemment pas le laisser seul avec les animaux, maintenant libre à vous de découvrir cet univers TRES TRES riche en personnages et en histoires.

fairest2Fairest, nous l’attendions tous les trois avec impatience à la librairie, voici enfin traduite cette série consacrée aux personnages féminins de l’univers de Fables, chaque album présentant une histoire complète de l’une des héroïnes.

fairest3Le grand réveil, et oui, c’est donc La belle au bois dormant le sujet du jour, mais tout débute avec Ali Baba, prince des voleurs qui sillonne les ruines de l’une des cités ravagées au cours de la guerre qui opposa les Fables face à L’Adversaire. Il trouve dans les décombres une amphore magique qui selon toute logique (compte tenu du personnage) recèle un génie. Bon pas tout à fait le génie auquel il est habitué, point de pouvoirs cosmiques pour le nabot qui jaillit de la bouteille, seulement le pouvoir de connaître et révéler les secrets, ce Djinn est un collecteur d’informations.

fairest4Si Ali Baba souhaite acquérir des richesses, son petit compagnon sait où il va pouvoir en dénicher, mais de manières détournées, si tout était trop facile, cela ne serait pas drôle. Aux mains des Gobelins se trouve prisonnière La Belle, celle à qui l’une des marraines lui a octroyer le vœu qu’elle serait toujours riche. Il suffit donc pour le prince des voleurs de se glisser au milieu du camp jusqu’à la tente où elle dort, et d’un baiser… la réveiller. Rien de plus facile pour un être aussi agile et discret, mais Oh surprise, ce n’est pas une, mais deux belles endormies qu’il découvre.

Et voilà l’introduction, c’est un arrêt brutal de ma part, mais libre à vous de continuer si je vous ai mis l’eau à la bouche. Je me dois de rajouter qu’il existe également une autre série, dédiée elle à Jack, un personnage que l’on retrouve dans différents contes (& le haricot magique, le tueur de géants…) et surtout de vous prévenir que si vous vous engagez dans la lecture de cette série, elle est longue, très longue, mais excellente !!!!!

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Il y a quelques temps Urban Comics nous offrait une brouette de titres avec comme point commun l’auteur Sean Murphy, histoire de nous faire une idée de l’éventail de son talent. Voici qu’ils nous font la même chose avec Jonathan Hickman, un auteur remarqué ces derniers temps aux Etats-Unis, sa série actuelle East of West est celle qui fait le plus couler d’encre aujourd’hui, nous avons la chance de voir éditer le premier volet. Le deuxième titre présenté est l’un de ses premiers récits, Pax Romana. Présentées comme des uchronies, des récits qui modifient l’Histoire telle que vous la connaissez pour en présenter une alternative, East of West est une série en cours, tandis que Pax Romana est une histoire complète, toutes deux sont des récits fantastiques et mystiques.

east4East Of West t1- La promesse, menée au dessin par Nick Dragotta et assisté à la couleur par Frank Martin, tout débuta au cours de la guerre de sécession, alors que le pays s’entredéchire la chute d’une météorite va marquer la fin du conflit. Mais, au lei de voir une unification des différents états, ce sont sept nations qui vont émergées. Cette situation est également placée sous le signe mystique d’une nouvelle révélation, un second livre de l’Apocalypse a été écrit, et le fait que ces textes soient aussi bien transmis par un bon blanc bien chrétien mais également par un shaman indien a marqué les esprits à travers tout le territoire, et le dernier élément fondateur de cette nouvelle croyance fut révélée par Mao Tsé-Toung, lui conférant un poids mondial. Voici comment débute notre histoire.

east3east1Voici donc un récit qui va vous amener dans un délire Uchronique mêlant histoire, ambition du pouvoir, vengeance et religion, un programme très ambitieux et qui apparemment est l’une des séries qui « cartonne » le plus actuellement aux Etats-Unis. C’est en suivant ce cavalier blanc, mais pas solitaire car il est accompagné de deux êtres aux pouvoirs surprenants et qui semblent être issus d’une tribu indienne, leur périple ne parait souffrir d’aucun obstacle à la hauteur en mesure de les arrêter, la Mort les accompagne et les cadavres s’amoncèlent sur leur passage.

esat2Cette série est actuellement en cours, je ne peux donc pas vous dire en combien de tomes elle sera, le projet est ambitieux, il faudra donc faire preuve de patience, un deuxième tome est déjà annoncé par Urban dans l’année, mais à n’en pas douter son originalité risque d’en interloquer plus d’un lecteur.

paxcouvDonc, à l’occasion de la sortie de East of West, les éditions Urban Comics en profitent pour publier également un autre titre de Jonathan Hickman dans leur collection Indies: Pax Romana. Ce titre devrait être suivi d’une création également menée entièrement par Jonathan Hickman, The Nightly News, toujours dans la collection Indies.

pax2L’auteur est donc au scénario et au dessin pour ce One-Shot qui aurait très pu donner une série aux allures Dantesque s’il l’avait souhaiter.

Nous sommes en 2053, le Vatican, nous le savons (et pas seulement de Marseille, comme le disait si bien Pierre Desproges) est l’un des états les plus riches du monde, et malgré l’ironie de la chose, il n’hésite pas à subventionner certaines recherches technologiques y compris dans des domaines frisant l’hérésie. A cette époque, c’est l’Islam qui a le vent en poupe, sentant le déclin proche, il est donc décidé de s’approprier une découverte bouleversante pour modifier cet état de fait. Deux chercheurs viennent de trouver le moyen de voyager dans le temps et d’envoyer un certain volume de personnes et de matériel à une époque désirée.

pax1La question reste toujours la même dans ce genre de cas, qu’elle est la part d’ingérence que l’on peut envisager dans une situation pareille, qu’elles conséquences et quels aboutissements sont souhaités et tolérables. C’est la période de l’empereur Constantin qui va être la cible choisie, dernier empereur romain et qui fut celui qui se converti sur son lit de mort au Christianisme, l’idée étant non-pas de faire la seule et unique religion à terme, mais de consolider et pérenniser son pouvoir.

pax3Ils vont donc envoyer un groupe d’hommes religieux mais également d’hommes de troupe aguerris et armés pour réussir ce tour de force, afin d’influencer les évènements qui ont déjà fait l’Histoire de l’Humanité. Comme vous le pouvez le constater à la lecture de cette présentation, cette histoire aurait très bien pu donner une énorme série qui traverserait notre passé, l’auteur a pourtant fait le choix de n’évoquer qu’une courte période, ce qui lui évite de se fourvoyer et de garder un récit solide qui amène déjà un grand nombre de réflexions au lecteur. Un récit exigeant, qui titillera celles et ceux qui se plongeront dans cette Uchronie pas piquée des vers. Afin de ne pas vous laisser un goût de trop peu, Jonathan Hickman  a tout de même étayer son album d’une frise chronologique qui permet une projection dans ce qui aurait pu découler à plus long terme de cette aventure.

 

Diversité un jour, diversité toujours.

san mao couvVous croyez tout connaître de la Bande Dessinée mondiale ? bien sûr que non étant donné qu’il en sort toutes les semaines et partout dans le monde. Mais même sans parler de BD récentes, il faut parfois un travail éditorial pour voir et découvrir des titres qui font partie du patrimoine mondial du 9e art.

Cette fois, c’est aux éditions Fei, spécialisées dans la Bande dessinée chinoise, qui nous ont déjà proposés Le juge Bao, La balade de Yaya ainsi que les deux magnifiques coffrets Au bord de l’eau et Les trois royaumes, de nous présenter San Mao, le petit vagabond de Zhang Leping. Ce titre a vu le jour au cours des années 30 et a perduré quelques temps jusqu’à ce que l’auteur subisse la  » grande révolution culturelle prolétarienne ». L’auteur ne pour produire de 1966 à 1976 et songera même à mettre fin à ses jours au cours de cette période vu qu’il pensait vraiment avoir contribué jusque là à la création culturelle de son pays. Tout comme les comics que l’on trouvait en dernière pages des quotidiens du début du vingtième siècle au Etats-unis, les aventures de San mao sont des Strips sans paroles qui relatent l’histoire de ce jeune vagabond qui va traverser son pays et côtoyer les différentes classes sociales. On retrouve également pas mal de propagande contre l’occupation japonaise que Hergé évoquait déjà dans son Tintin, le Lotus bleu. Si vous êtes avide de curiosité et que vous souhaité découvrir la manière de communiquer de Zhang Leping, c’est aussi un bon complément à celles et ceux qui ont lu Une vie chinoise de Li KunWu, la trilogie parue aux éditions Kana dans la collection made In.

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Après vous avoir entrainer loin vers la chine, pourquoi ne pas profiter d’être dans la région pour faire un détour par la Corée avec un titre qui s’exportera facilement à travers le monde vu le sujet très actuel: Moi, jardinier citadin de Min-ho Choi aux éditions Akata.

Min-ho Choi a décidé de louer un de ces jardins potagers situés en ville afin de produire une partie de ses aliments lui-même. Ce système revient de plus en plus à la mode un peu partout y compris en France, une autre alternative avec les commandes que l’on peut passer directement chez les petits producteurs locaux, mais dans ce cas, c’est vous qui mettez les mains dans la terre. C’est une découverte pour l’auteur, la sélection des graines et des plantes qu’il décidera de faire pousser, la préparation de la terre, faire face aux intempéries et aux précautions à prendre pour le bon entretien de sa parcelle de jardin. Un album frais et instructif, entrecoupé de pages de présentations des plantes. Après avoir eu Silver Spoon, la cuilère d’argent de Hiromu Arakawa (l’auteur de FullMetal Alchemist), l’histoire d’un jeune homme qui intègre une école agroalimentaire et découvre la vie de la ferme et qui s’adressait à un public jeune et moins jeune également, voici un bon complément pour se rapprocher de la nature.

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Elle était tant attendue cette réédition, Transmétropolitan de Warren Ellis et Darick Robertson est de nouveau disponible dans toutes les bonnes librairies (les moins bonnes devraient pouvoir le commander), merci Urban Comics.

trans extrait2Si je vous demande de me citer un Comic racontant l’histoire d’un journaliste, il y a de fortes chances que vous me citiez en premier, Clark Kent alias Superman reporter au Daily Planet, ou bien Peter Parker alias Spider Man photographe au Daily Buggle. Mais voilà, les deux cités précédemment peuvent aller se rhabiller, Spider Jérusalem est dans la place: Le Journaliste qui dit Toute La Vérité est de retour… bon un petit peu forcé, mais bon, il faut bien qu’il s’y fasse. Voilà 5 années qu’il s’est retiré loin du monde civilisé, après avoir pondu l’article du siècle qui a fait chanceler le président, la gloire, la notoriété, tout lui était acquit, seulement voilà, le monde est pourri, tout le monde est corrompu et son nouveau statut, il n’en veut pas. Il s’est donc refugier au plus profond de la nature, loin de tout; il se défonce à tout se qui lui tombe sous la main, et vit à poil (on peut même dire à poils, y compris à des endroits auxquels il n’aurait même pas pensé).

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Son éditeur va quand même réussir à le faire revenir dans le monde civilisé, étant donné que Spider lui doit encore deux bouquins pour lesquels il a touché de copieuses sommes d’argent. C’est à coup de lance-roquette et de langage grossier qu’il remet les pieds dans cette cité où tout le débecte, mais il faut aussi qu’il gagne sa vie et décide de recontacter son vieil ami Mitchell Royce, rédacteur en chef de The World, car croyez le ou non, Spider Jérusalem a besoin de cracher son fiel à la gueule des gens, pour les bousculer, leur faire ouvrir les yeux sur le monde pourri qui les entoure et qu’ils refusent de voir et acceptent tels des moutons (cela me rappelle quelque chose…). Et le pire dans tout cela, c’est qu’il est doué le bougre.

trans extrait3je vous laisse découvrir par vous même ce bijou, je vous préviens c’est du Trash, mais du bon, voire du très bon. Warren Ellis vous sert là une de ses meilleures séries (Planetary, The Autority…) et est servi d’un accompagnateur hors pair qui par son dessin met vraiment en valeur le monde dans lequel Spider Jérusalem déambule. Cette réédition sera en 5 volumes, le deuxième tome paraitra en Juillet prochain. Chaque recueil regroupe différents chapitres qui correspondent plus ou moins au différents articles que le personnages va couvrir. Maintenant on attend la réédition d’un autre incontournable irrévérencieux: The Preacher de Garth Ennis, on patiente en attendant d’avoir des news de ce côté là.

perico couvEt pour finir, direction La Havane avec Philippe Berthet et Régis Hautière: Perico, aux éditions Dargaud.

Premier tome pour une histoire en deux parties, un polar qui se déroule dans les années 50′. Si vous avez vu Le parrain, cela vous rappellera le deuxième film, celui où l’on voit les mafieux qui s’étaient implantés à Cuba, avaient développé leurs casinos et en profitaient pour blanchir leur argent.

perico extraitDeux personnages principaux vont se retrouver au cœur de la tourmente révolutionnaire, Joaquin, un jeune homme, serveur dans l’un des cabarets appartenant à la mafia, où vient d’arriver la sublime Elena, une chanteuse ensorcelante qui est en plein cœur des négociations occultes avec le gouvernement. Tout commence par un assassinat, les engrenages se mettent en branle, et le destin va se jouer de ses deux personnages un tantinet « naïfs », mais c’est l’âge qui veut ça, n’est-ce pas ?

Cela fait des années que Berthet m’a conquit dans ce genre d’histoire (L’œil du chasseur, Le privé d’Hollywood…) et son dessin colle tout à fait pour l’ambiance et pour l’époque. Hautière quant à lui sait nous allécher sur ce premier volume, on sait que beaucoup d’auteurs sont bridés actuellement et n’arrivent pas forcément à gérer un récit, y compris en 2 tomes, mais ce n’est absolument pas le cas dans le cas présent. Je pense que d’hors et déjà, Perico va rentrer dans les grands classiques de cette année 2014. Bonne lecture à tous et à bientôt.

 

 

Entre légèreté et frissons

legendescouvEntre la pluie et le vent qui semblent en gêner certains, on ne peut pas vraiment dire que l’hiver soit rude actuellement sous le ciel nantais, cependant, pour celles et ceux qui souhaitent faire semblant et se blottir au chaud, voici quelques petites idées de lectures pour se changer les idées, se prendre au jeu du charme (et de la souris), de la délicatesse et de la rêverie, ou encore s’imprégner de l’ambiance noire des romans policiers.

legendesextrait1Tout d’abord, nous sommes heureux de pouvoir se plonger une nouvelle fois dans l’univers animalier de David Petersen, Légendes de la Garde aux éditions Gallimard. Après Automne, Hiver, voici le troisième volume des aventures de ces souris héroïques qui s’occupent de la défense de leur peuple, qui aurait dû s’intituler Printemps, mais reprend le titre original de La Hache Noire, qui n’est autre que le nom de l’un de ses plus illustres combattants qui alimente les mythes du territoire des souris.

legendesextrait2Chaque album a donc une thématique saisonnale avec une ambiance graphique qui correspond aux couleurs dominantes dans la nature à cette époque. Si jusqu’à présent nous suivions les aventures de Sadie, Saxon, Kenzie & Lieam, là, nous nous intéressons au parcours du maître de ce dernier, Celanawe dit La Hache noire, qui vient de transmettre un lourd héritage à son jeune apprenti: une arme mais aussi le poids d’une légende.

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Comme à son habitude, David Petersen est capable d’allier le récit épique, plutôt traditionnel, avec une touche de tendresse et de poésie, il garde l’échelle des souris face au monde qui les entoure, mais en décrivant comment elles ont su s’adapter avec les moyens à leur disposition. On s’attache très vite aux personnages et à leur univers. Et cette fois, si nous reprenons là où nous les avions laissé, nous voyageons dans le temps pour revenir sur l’histoire de Celanawe, comment il entra en possession de sa hache, et surtout pour la première fois nous pouvons découvrir les ennemis des souris, à savoir les furets, qui pour le coup se sont refugier sur une île au-delà des mers connues.

« Les héros deviennent les légendes, les légendes deviennent les mythes, les mythes créent de nouveaux héros ». Tout est dit.

Si vous souhaitez continuer dans la légèreté de la poésie, de la sensibilité et de l’imaginaire, les éditions Sarbacane y pourvoiront avec deux titres: le deuxième opus de, Le chien gardien d’étoiles, enfances de Takashi Murakami, ainsi que le cinquième et dernier tome des Enfants de la mer de Daisuke Igarashi.

chien extraitLe chien gardien d’étoiles, c’était un album qui relatait le parcours d’un homme et de son chien, retrouvés tous deux morts dans leur voiture. Cette histoire était le fruit de l’enquête de l’homme de l’administration japonaise chargé de retrouvé l’identité et leur possible famille, des sans abris. Ce fut grâce à un ticket de caisse d’un antiquaire retrouvé dans le véhicule que l’homme put reconstruire le parcours de nos deux personnages, un récit poignant. Dans ce deuxième tome, ce sont deux récits en lien direct avec la première histoire, le chien, lorsqu’il fut adopté, avait été trouvé dans un carton, et il se trouve qu’il avait une petite sœur, malingre donc moins séduisante, et elle va être recueillie par une vieille femme seule, acariâtre et qui à ce moment là souhaitait mettre fin à ses jours. Le deuxième récit s’attarde sur un jeune garçon dont la mère fait partie de ce phénomène sociale Nippon, c’est à dire, qui a souhaité délaisser son enfant afin de privilégier sa nouvelle relation amoureuse. Si il est livré à lui même, il va aller jusqu’à voler un chien dans une animalerie avant de prendre la route pour retourner voir son grand-père. Ces deux groupes de personnages recroiseront d’une manière ou d’une autre nos premiers protagonistes, et la boucle sera bouclée.

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Bon, je sais, on va dire que je fais le forcing étant donné que je vous ai fait la promotion de cette série à chacune des sorties, mais c’est uniquement parce que je trouve que cette série frise la perfection. Elle n’est peut-être pas la plus facile à lire graphiquement, mais c’est comme pour tout, il en faut pour tout les gouts. De plus, tout le côté onirique et métaphysique peut en perdre plus d’un en cours de route, mais c’est également ce qui fait la force de ce récit. Les enfants de la mer, l’histoire de Ruka, cette jeune fille qui au cours de ses vacances d’été va rencontrer Umi et Sora, deux garçons qui ont lien très fort et très original avec l’océan. Cette rencontre coïncide avec un phénomène mondial de disparitions, aussi bien dans la nature que dans les différents aquariums du monde entier, de poissons ou de mammifères, d’une étrange lueur, et de légendes qui remontent à la nuit des temps: « Les vagues et les vents utilisent un langage simple… Ce sont les humains qui cherchent des réponses compliquées. »

fantomas extraitComme l’hiver dernier, certains titres vous invitent à vous faire frissonner, un bon polar à savourer une fois la nuit tombée, avec une figure emblématique: Fantomas. Et oui!! Le deuxième tome de La colère de Fantomas d’Olivier Bocquet et de Julie Rocheleau, Tout l’or de Paris, vient de sortir et je renouvelle mon enthousiasme et mon amour pour cette œuvre, l’un des meilleurs titres des éditions Dargaud depuis l’année dernière. Si vous avez eu l’occasion de voir la journée consacrée aux années 1910/1914 sur ARTE il y a peu, tout un reportage ainsi que les premières adaptations cinématographiques de l’époque étaient présentées et nous pouvions voir oh combien La colère de Fantomas est dans la digne lignée de l’œuvre originale.

fanomas couvNous retrouvons donc Juve et Fandor sont toujours lancés sur les traces du plus célèbre et plus machiavélique voleur de tous les temps, celui-ci a annoncé qu’il ferait main-basse sur tout l’or de Paris et a donc mis en alerte toutes les forces de police de la capitale qui garde sous bon œil les banques et différents dépôts de la ville. L’ingéniosité et la sournoiserie du malfaiteur va dépasser leurs attentes, et lorsque l’on croit avoir mis à jour sa duperie, c’est pour une nouvelle fois se jouer de vous. Voici donc le deuxième tome d’une trilogie qui devrait normalement être suivi de deux autres récits en trois tomes également, on peut déjà espérer lire le dernier tome au début 2015 et « conclure » cette première enquête, mais à n’en point douter, le mal ne disparaitra pas aussi facilement.

radarcouvEn même temps que Fantomas, l’année dernière, nous découvrions les aventures de Silas Corey, dans le même genre d’ambiance, cette année nous avons le droit au titre de Simsolo et Bézian: Docteur Radar. Tout comme le bandit notoire Fantomas, le Docteur Radar est anonyme, se cache sous de nombreux déguisement, et ne rechigne pas à utiliser des méthodes radicales pour arriver à ses fins.

Porté avec maestria par le dessin de Bézian, nous voici plongés dans un récit complet où la police va tenter d’arrêter le terrible docteur qui élimine les uns après les autres des savants des quatre coins du globe qui ont comme point commun de développer des théories et inventions pour la conquête spatiale, nous sommes en 1920, et ce qui peut paraître encore comme une utopie à celles et ceux qui vivent l’entre deux guerres, commence a vraiment prendre des airs réalistes, ne vient t’on pas de réussir à percer les mystères de l’atome ?!

Nous restons donc dans du récit noir, dans un Paris où le milieu de la pègre peut avoir facilement ses entrées chez Maxim’s. une enquête menée tambour battant qui vous fera frissonner et qui respecte les classiques du genre, à tel point que même si ce titre est un one-shot, tout peut nous laisser supposer que les auteurs puissent revenir avec des récits similaires si ils réussissent dès le premier coup à séduire leur lectorat.

noir c’est noir !!!

wake up couvUn jeu de mots bien pourri pour débuter cette nouvelle chronique, et aucun lien avec le titre de la chanson du vieux monsieur qui ferait bien de prendre sa retraite. Non rien à voir. Noir, c’est une thématique qui va toucher deux domaines cette fois: le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis à la moitié du vingtième siècle, et du comics à l’esprit et l’ambiance très sombre.

darkroom

L’année dernière, je vous ai présenté l’album de Lila Quintero Weaver, DarkRoom aux éditions Steinkis, un récit vécu par l’auteur elle-même lorsqu’elle était enfant, lorsque avec  sa famille, ils vinrent s’installer aux états-unis, venus de d’argentine, dans le charmant état de l’Alabama. Je vous avais présenté également le récit de Sylvain Ricard et Guillaume Martinez, MotherFucker, une série en deux tomes paru aux éditions Futuropolis consacrée aux dix points que les Black Panthers défendirent en terme de droits pour le peuple noir, on y découvrait le parcours d’un jeune homme et comment ces dix points pouvaient toucher sa vie. Je me permets de rajouter que hier soir (mardi 14 Janvier) ARTE a diffusé un reportage  consacré à la partie adverse: comment le KU KLUX KLAN a infiltré les mouvements de défense des droits civiques.

wake extrait1Si à peu près tout le monde a entendu parlé une fois dans sa vie de Martin Luther King Jr., voici l’occasion de découvrir un autre pasteur qui l’accompagna dans sa lutte pacifiste pour que blancs & noirs soient enfin traités à égalité: John Lewis.

Wake Up America est une trilogie, dont le premier tome vient de paraître en France aux éditions Rue de Sèvres. Cette première partie relate les vingt premières années de sa vie, de 1940 à 1960, d’où il est originaire, et quel fut l’élément déclencheur qui lui fit prendre part à cet engagement. L’histoire commence par la visite d’une mère et de ses deux enfants à Washington DC aux bureaux du congrès afin de voir le bureau de John Lewis et de leur faire prendre conscience du chemin parcouru. La chance est avec eux, le pasteur est là, et il va pouvoir de lui-même raconté son parcours. Des écoles et des bus miteux réservés aux noirs, en passant par l’interdiction de s’assoir dans les snacks. C’est au cours d’une période de vacances où il va accompagné son oncle Otis à Buffalo, dans l’état de l’Ohio qu’il réalisera l’exclusion dont il est victime. Il s’en suivra des rencontres et un apprentissage des méthodes de la lutte non-violente chère à Martin Luther King, comme Gandhi sut le faire auparavant en Inde. Voici donc le premier essai historique de l’année que je vous préconise.

batman couvMaintenant passons aux petits plaisirs sombres, d’ambiances lugubres et ténébreuses, de violence vicelarde… mais avec de sacrées pattes graphiques derrière chacun des récits qui va suivre.

catwomanAprès Un long Halloween & Amère victoire, Urban Comics nous sort Batman, des ombres dans la nuit, du duo Jeph Loeb & Tim Sale. Un recueil de plusieurs récits, les trois premiers consacrés au chevalier noir, le suivant à l’adorable Catwoman.

Peurs, Folies, Fantômes, ces trois mini récits sont des histoires spécialement éditées dans l’esprit d’Halloween, cette période chère à la culture anglo-saxone est toujours l’occasion de se faire peur, mais également de rendre hommage aux classique de la littérature tel, Alice au pays des merveilles.

En ce qui concerne Catwoman à Rome, voici le récit qui évoque dans l’univers de Un long halloween, l’escapade Romaine de la plus charmante des voleuses, qui partait à la recherche d’informations personnelles. Elle part en compagnie de Edward Nigma, alias L’homme mystère, et va trainer ses griffes du côté de la mafia (si elle existe) Sicilienne.

black beetlecouvUn nouveau rédempteur de torts fait son apparition dans le catalogue Urban Comics, un bien bel hommage aux récits du style Pulp: Black Beetle, sans issue, de Francesco Francavilla.

blabbextraitL’auteur sait tout de suite créer ses ambiances et vous lancer dans l’action, on en apprend au fur et à mesure sur le personnage comme dans l’univers urbain dans lequel se passe ses aventures. En l’occurrence, il est actuellement dans la chasse au mafioso (décidément) et Oh joie, il se trouve que les deux grands pontes rivaux viennent de se donner rendez-vous, c’est donc l’occasion de faire le ménage d’un coup d’un seul. Mais lorsque Black Beetle s’élance depuis l’autre côté de la rue, l’immeuble vole en éclats, laissant présumer que toute la clique ciblée est anéantie. Quel serait donc l’autre protagoniste ou organisation derrière un tel coup de maître si ce n’est pas lui. Avis aux amateurs.

spawn couvEt pour finir, un classique du genre, Todd McFarlane a décidé il y a quelques temps de reprendre, non pas à zéro, mais en tout cas de redéfinir l’univers de l’un des personnages et des univers les plus sombres que vous puissiez trouver en bandes dessinées/comics/mangas, j’ai nommé: SPAWN.

spawn extrait1Passé la déception de voir disparaître Al Simmons, l’humain qui incarnait Spawn jusqu’à présent au profit d’un nouvel hôte, c’est le dessin de Szymon Kudranski qui mettait tout le monde d’accord pour une nouvelle ambiance qui ne faisait qu’avantager et renouveler cette histoire qui se déroule la plupart du temps dans les bas-fonds les plus sordide d’une grande cité à l’Américaine, quand ce n’est pas le cas, nous oscillons entre l’Enfer et le Paradis.

spawn extrait2Spawn, la saga infernale est pour de nouveau lecteurs, une possibilité de découvrir cet univers, bien que ponctué de beaucoup de références aux aventures précédentes, mais justement tout vous est expliqué, c’est l’histoire d’un nouveau protagoniste qui cherche justement à découvrir ce qui lui arrive et donc qui apportera un maximum d’informations pour chacun. Spawn, la saga infernale t5, le projet Ragnarok aux éditions Delcourt.