Coups de coeur : Du grand libraire

Pas sans un petit air du "Roi et l’Oiseau" de PREVERT

A la mystérieuse librairie nantaise, on ne fait peut-être pas tourner les tables, mais on fait tourner les piles de nouveautés…et parfois les têtes ( surtout quand on fait les c…), et cette semaine qu’ai-je trouvé, je vous le demande?…  Ben alors, qu’est-ce que j’ai trouvé?…j’attends… Celui qui a répondu une B.D. intéressante, c’est facile, mais ça fait plaisir : y’en a un qui suit. Oui, le nouvel album de KRASSINSKYet DELVAL, Les Petits Soldats, première partie d’une histoire en 2 tomes parue chez Vents d’Ouest, m’a rappelé Le Roi et l’Oiseau, ce film magnifique, bourré d’humour et de poésie. Ils ont en commun une certaine austérité, un côté pince-sans-rire : les gens de la haute sont maquillés tels des aristos/clowns blancs. Leurs discours vont de pair, on peut se permettre de jouer le jeu et de douter quand ils raillent le monde où quand ils sont tout à fait sérieux. Les conscripteurs ou bien les soldats, car oui il y aura une guerre, offrent une atmosphère mêlant classicisme et technologie, renforçant le côté sombre de ce que notre personnage principal va devoir affronter.

Qui est-il? Frantz est un poète, et ce qu’il a en tête, l’amour des femmes, surtout celui d’une dame.

Frantz et Freidrich se querèlent l’amour d’Héloïse, et aimeraient savoir duquel des deux, elle est éprise.

Alors que défi est lancé de conquérir un baiser, Frantz si proche de la victoire, va voir sa vie basculer dans le noir.

L’annonce se propage dans la taverne, la guerre est déclarée par l’empereur qui gouverne.

Frantz n’est qu’un poète, il redoute le destin qui le guette.

Freidrich fera le brave et le fier, pour séduire la belle, il partira à la guerre.

Pour Frantz, une toute autre aventure se prépare, je laisse la découverte à ceux qui liront l’histoire.

en voilà déjà 5 de plaisants à lire

Je me garde quelques titres sous le coude, car en règle générale, je me réserve les livres que j’attendais avec impatience pour le week-end, par exemple Ralph Azam t2 de Lewis Trondheim. Pour Malicorne, je l’ai lu plus tôt, car il valait mieux le lire avant la dédicace. Wotan, Wollodrïn, Les Rois Forgerons, L’exode de Yona, ceux là sont pas mal, mais voici ma première sélection dans cette semaine de rentrée:

Je commence par mon gros coup de coeur, En mer de Drew WEING aux éditions çà et là. Ce bijou a traversé l’Atlantique pour s’offrir à nous, quoi de plus normal pour une histoire maritime. Comme au début d’Isaac le pirate, le personnage principal est un jeune homme qui va être enrôlé de force sur un navire, lui qui n’aspirait qu’à trouver l’inspiration pour ses poèmes. Le voyage vers Hong kong est long et tumultueux, ce qui laisse le temps de créer des liens, de métamorphoser un homme…

De ce voyage, naîtra En mer, un recueil de poésie maritime, et comme l’a si bien dit un lecteur: »En mer? c’est bien mieux que toutes ces bêtises larmoyantes dont les Américains raffolent tant. »

Stalingrad Khronika, première partie du nouveau récit de BOURGERON et RICARD, dans la collection Aire libre de Dupuis, où comment un cinéaste russe se retrouve l’outil de la propagande de Staline. Il doit réaliser un film sur le front de Stalingrad, au plus près des troupes allemandes. Voici le récit de quatre hommes qui vont devoir se supporter, la menace du goulag toujours suspendue au-dessus de leur tête. On peut même voir les débuts de la censure Stalinienne où les personnages disparaissent des photos.

Un récit intéressant et des personnages que l’on veut suivre au fil des événements.

On a 3 albums pour les plus jeunes: le tome 2 de Petit mardi et les Zumins de Monsieur JOUANNIGOT aux éditions Dargaud. Cette fois-ci, c’est pour une chasse au trésor, ou une chasse au papillon, tout dépend de l’intérêt que l’on porte à l’un ou à l’autre. Les rats se sont introduits dans le monde des zumins afin de dérober un papillon de la collection de Cerise. Elle retournera avec Voltaire au royaume des zanimos pour récupérer son bien et aider les souris à se révolter contre les cramoisis. Toute la délicatesse du dessin de Loîc JOUANNIGOT au service de la bande dessinée.

La suite et fin des Orphelins de Cyril KNITTEL aux éditions Paquet, ce conte merveilleux est de toute beauté. Fêne et Tïa sont deux » elfes » orphelins qui sont recueillis et protégés par le peuple des loups. Pour eux la vie est simple et pleine de plaisirs, mais un jour Tïa va vouloir découvrir le monde. Pour Fêne, la peur de l’inconnu, surtout face à cette grande étendue dégagée de la couverture protectrice de la forêt, cette hésitation va les séparer et il va avoir beaucoup de mal à s’en remettre.

Ce livre contient plein de poésie, de charmes, le dessin de Cyril KNITTEL est un ravissement pour les yeux, et son histoire est pour le moins originale.

Pour finir, il faut une histoire qui ait du chien. Avec La saga d’Atlas & Axis de PAU aux éditions Ankama, vous serez servis. Une histoire canine de vikings ou plus précisement de Vikiens. Nos 2 héros vont partir à la recherche des survivants de leur village qui ont été emportés comme prisonniers suite à un assaut des Vikiens. Leur instinc les aidera bien, leur bêtise un peu moins, mais fort heureusement, ils feront d’heureuses rencontres qui les aideront dans leur quête. C’est un premier tome mais qui raconte une histoire complète, il y a un petit côté Bone de Jeff SMITH dans le dessin de PAU, une belle histoire d’aventures pour les petits et les grands.

Devinez qui vient dîner, très chère ?

La nourriture et la BD ne font pas toujours bon ménage, vous avez vu la tête qu’a fait votre ami lorsque vous avez feuilleté son édition originale de Tintin les doigts encore bien gras des frites de ce midi… Et puis quelques tâches de mayonnaise n’ont jamais tué personne, enfin jusqu’à aujourd’hui, car vu le regard injecté de sang du-dit ami, votre espérance de vie vient de chuter dans les limbes du zéro.

Mais actuellement en librairie, il n’y a peut-être pas d’happy-hour sur les hamburgers. On trouve tout de même quelques titres qui font la part belle à la gastronomie. Les médias s’en sont donné à coeur joie avec En cuisine avec Alain PASSARD de Christophe Blain aux éditions Gallimard, il est vrai que plus un auteur est connu, plus sa couverture médiatique est importante. Qui plus est, le grand boom des émissions culinaires, et la promotion internationnale de la gastronomie Française, font d’Alain PASSARD un sujet en vogue. « Un livre de recettes en bandes dessinées, comme c’est charmant ».

Pour notre part, on a plus été charmé par Le viandier de Polpette d’Olivier MILHAUD et Julien NEEL, toujours chez Gallimard, plus frais en bouche, l’album lie une histoire gentillette pleine d’humour avec un soupçon de folie culinaire. Julien NEEL n’est autre  que l’auteur de Lou, ce qui a aidé l’album à une bonne couverture médiatique.

Toujours décrié, (à tort ?) le cannibalisme est aussi du menu, avec la non moins célèbre série américaine Walking Dead, au scénario Robert KIRKMAN, au dessin successivement, Tony MOORE pour le premier tome, puis Charlie ADLARD aux commandes, la série est publiée en France par Delcourt. Son adaptation en série télévisée lui a permis un succès mondial en un temps reccord. L’originalité, rappelons-la, ce sont les personnages principaux que l’on vous sert à manger.

Avec la viande, il est bien important de savoir quel vin servir, non? En cela, il faudra se tourner vers Les gouttes de dieu de Tadashi AGI et Shu OKIMOTO publié par Glénat. Deux ans avant sa traduction, la presse spécialisée autour du vin en faisait des éloges. Depuis les témoignages des cavistes se succèdent, des personnes débarquant dans leur boutique, le manga sous le bras et se constituant une petite sélection de grands vins. Cette histoire suit une intrigue autour d’un jeune homme qui doit, pour pouvoir bénéficier de son héritage, identifier 13 vins. Apparement ce ne sont pas des crus hors de prix, et ils sont apparement plaisants en bouche. Le manga permet également d’apprendre les termes professionnels et l’histoire de plusieurs cépages.

En Dessert, je vous propose de finir par le succulent, mais léger Gourmet Solitaire de Jiro TANIGUCHI sur un texte de Masayuki KUSUMI, dans la collection Sakka des éditions Casterman. Ce délicieux mélange de récits courts, cette succession de plats, je vous jure que cela vous ouvre l’appétit, et si vous avez déjà mangé avant, ce sera juste par gourmandise. L’idée est simple, nous suivons un commercial, peu importe son domaine, qui est amené à voyager aux 4 coins du pays et à ne pas avoir de repas à heures fixes. A travers ses rencontres culinaires, on découvre non seulement les plats mais également les habitudes des Japonais dans leur quotidien.

Je ne serais pas un bon hôte si je ne vous proposais pas un petit digestif, mais peut-être avez-vous envie de poser les bouquins et de vous détendre devant 2 ou 3 films:

Tompopo, film Japonais trés drôle, où l’on voit l’union de plusieurs personnages pour aidée Tompopo ( fleur de pissenlit), une femme seule avec son fils, qui tient une petite gargotte et qui va tenter de devenir le meilleur restaurant à nouilles du quartier. Plein de portraits se croisent en arrière plan, comme une séance collective dans un restaurant européen, où des femmes viennent prendre un cours pour savoir manger des spaghettis…

Le festin chinois, énorme délire Hong-Kongais, du grand n’importe-quoi, pour sauver un restaurant, une équipe de bras-cassés va devoir participer à un concours hors norme, et pour s’en sortir ils vont devoir pister ‘un chef qui a sombré dans l’alcool. Du karaoke déjanté, au poisson géant dans la salle de restaurant, des mafieux aux poupées gonflables, vous n’écouterez plus Carmen de la même oreille.

Tachiguchi, film Japonais de Mamoru OSHII, le créateur de Ghost in the shell, Avalon, Skycrawlers… cet ovni présente une série de portraits, depuis l’après-guerre au Japon, de plusieurs clochards et autres mendiants passés maîtres dans l’art de manger à l’oeil. Visuellement déconcertant, M. OSHII nous bluffe une nouvelle fois avec une espèce de roman photos animé.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon appétit.

Rions un peu …

A’y’est, j’ai fini … de déballer les derniers cartons de nouveautés avant la reprise dans 2 semaines. Du coup, autant profiter du temps libre pour se tourner vers des titres qui datent un peu, mais que l’on a toujours plaisir à relire. C’est l’été, on a besoin de détente et de décontraction, à la rigueur un minimum de sport et rigoler permet de faire des abdos sans trop se fatiguer.

Quoi de mieux par ces jours de chaleur que la douce brise marine, tout le monde à bord avec Ratafia de POTHIER & SALSEDO aux éditions Milan. 5 tomes sont parus, les 4 premiers constituent un récit complet et le tome 5 est une histoire complète .

Tout commence aux Caraïbes, une partie de cartes se termine sur un carré d’as qui s’abat tel un couperet, ce qui n’a pas trop lieu de réjouir le sinistre personnage qui fait face à notre chanceux joueur. Celui-ci n’est autre qu’un jovial petit papy, qui a fait un effort sur sa panoplie de pirate. Sans mots dire, il se lève, ramasse son butin et rejoins nonchalament le bord du navire ancré dans la baie. Dans un silence absolu, le vieux capitaine prépare son navire au départ et s’enferme dans la cabine… « Vous êtes qui? » L’équipage découvre que le petit bonhomme en question, celui qui vient de leur passer sous le nez, qui s’amuse avec leur navire et qu’ils découvrent pour la première fois est leur nouveau capitaine.

Voici pour cette petite mise en bouche, je vous laisse le soin de découvrir par vous même que la partie de cartes du début de l’histoire n’était qu’une partie de kilo de merde, que les cartes aux trésors peuvent réserver bien plus de surprises que l’on croit, et qu’un dos fixe peut en cacher un autre.

Sorti tout droit des années 65 et des Pifs-Gadget, quel bonheur que de se laisser dépayser par MATTIOLI et son M le Magicien. Cette oeuvre rééditée par l’Assocation dénotait déjà à l’époque. Même encore maintenant, elle peut offrir un univers riche en idées loufoques. Nous suivons les récits courts, toujours sur une page, de M le magicien, pas beaucoup plus grand qu’une paquerette ou un champignon ; il a tout de même sauvé la vie de Corto Maltese. M assiste au douxspectacle qu’est la vie : quand l’abeille quitte la ruche, elle fait bz, quand elle revient, elle fait zb.

Ce chef d’oeuvre du patrimoine ravira petits et grands, par son onirisme, sa légèreté et sa simplicité .

Un de mes préférés, écartez les enfants,… un peu plus loin,… encore… Lincoln est mon fils de pute préféré, c’est pas de ma faute, c’est le métier de sa maman, et le manque de considération (clientèle exclue) que l’on peut porter à sa mère n’est rien comparé à l’exclusion dont est victime Lincoln .

Le personnage de Olivier, Jérôme & Anne-Claire JOUVRAY, ce jeune cowboy qui déteste l’humanité enière, va quitter sa ville natale en y mettant le feu. Son indifférence face à la vie ne va pas en laisser un autre d’indifférent: Dieu . Et Dieu, il peut avoir des idées bien arrêtées, s’il souhaite que Lincoln trouve une raison de vivre, il va lui en donner les moyens et surtout le temps .

Bien évidement, si Dieu s’intéresse à lui, le Diable n’est pas en reste, il ne nous reste plus qu’à suivre les aventures de notre anti-héros, avec les deux zozos sur le dos . 6 tomes publiés aux éditions Paquet, qui ne peuvent se lire individuellement mais dans l’ordre chronologique .

J’en ai déjà parlé, j’en reparlerai encore: LETURGIE, YANN, LETURGIE, un trio d’enfer pour un autre trio d’enfer, SPOON, WHITE et la plantureuse Courtney BALCONI . Huit beaux albums, chez Vents d’Ouest, qui relatent les aventures complètement barrées de ces deux pauvres loosers, seuls flics blancs dans un commissariat d’un quartier black de New-York . Leur capitaine tient du supérieur de Starsky & Hutch, seulement lui, son anxiété le fait s’empifrer de nourriture de tout genre, on le voit donc emplir son bureau au fil des aventures de son imposante présence .

Spoon, le gnôme, la teigne, accroc à l’univers Disney, il risquera sa vie pour son Goofy fétiche, il est également un fan invétéré de Clint EASTWOOD, d’où son flingue presque aussi gros que lui . Sa stupidité n’ayant d’égale que son narcissisme aigû, il poussera le vice jusqu’à piquer une cadillac rose, comme dans le film de Clint, alors qu’il est recherché par toutes les polices des Etats-Unis . Le piège grossier dans lequel il tombera peu de temps après n’arrange pas son image .

White, il cherche désespérément à être quelqu’un, à avoir un patrimoine, à avoir de la classe, avoir une certaine noblesse, enfin toutes ces qualités qui en font l’antithése de son nabot de collègue . « Qui se ressemble s’assemble », la part de bêtise de White vaut bien celle de Spoon, leur présence cumulée au même endroit à des allures d’exponentielles, vous vous rappelez ces courbes qui prennent des envolées vertigineuses en un temps record . Leur passion commune pour la belle Courtney, présentatrice télé des événements chauds pour une chaîne d’actualités, leur permet d’être présents à chaque fois qu’elle dégôte un scoop .  

Chaque album est une histoire complète et fait un clin-d’oeil à un genre cinématographique en particulier: la blackploitation des années 60-70, les James BOND, les thrillers (Psychose, le Silence des Agneaux…), les films Hong-Kongais …

Il ne faut pas se priver non plus des autres séries de YANN et la famille LETURGIE . De bonnes heures de rires garanties .

Bone de Jeff SMITH aux éditions Delcourt, où comment démontrer qu’il n’y à pas que des super-héros dans les comics . Bone est ce personnage avec ses airs de Casper le fantôme . Ses cousins sont assez doués pour s’attirer des problèmes, nous découvrons notre trio en fuite éperdue devant toute la population d’une ville dont ils ne sont autres que les descendants du père fondateur .

Leur chemin va les mener vers le pays des rats garous amateurs de tartes, le pays où une grand-mère bat les vaches à la course, un pays où une princesse a besoin d’un héros comme Bone .

La série est en 9 tomes, il existe 2 histoires individuelles qui complètent l’univers de Jeff SMITH, je préfère l’ancienne édition en noir & blanc, mais l’actuelle, colorisée, reste sympathique . Et les dragons ? vous les préférez avec ou sans bonnet de nuit ?

La fameuse affiche où 3 rats lisent « la Peste » de CAMUS dans une décharge en rigolant à gorge déployée est issue de l’univers déjanté de l’auteur-biker-rocker PTILUC : Pacush Blues (A noter l’ouverture du Pacush Bar à proximité de la librairie, on vous en parlera pour leur inauguration le 2 septembre) . Cette série sous acide revisite notre société vu par les rats qui vivent des vestiges de nos détritus, au mileu d’une décharge qui n’offre comme panorama, en dehors des immondices, que l’autoroute qui la coupe en deux .

13 albums, plus deux livres d’illustrations (face de rats),chez Vents d’OuestPTILUC a une autre série RAT’S, que je trouve personnellement moins efficace . Je terminerai par dire que le premier tome (Premières Mesures) à un arrière-goût d' »Idées Noires » de FRANQUIN qui n’est pas désagréable .

The last one, Garulfo, de AYROLES, MAIORANA et LEPREVOST aux éditions Delcourt . Cette série terminée en 6 tomes conjugue sous toutes les formes les personnages de contes de fées .

Garulfo n’est qu’une grenouille, oui, mais une grenouille qui va apprendre que si une princesse l’embrasse, il se transformera en prince charmant .

1-Trouver une princesse 2-Se faire embrasser par la-dîte princesse 3-Se transformer en prince 4-Si cela ne marche pas, revoir ses leçons, il faut également une sorcière pour lancer le sort…

Donc reprenons : 1-Trouver une sorcière 2-la persuader de lancer le sort sans contre-partie trop importante pour sa santé 3-En sortir vivant 4-Retrouver la princesse qui accepte d’embrasser les grenouilles 5-Retenter l’expérience 6-Affronter les conséquences …

Bonne lecture et relecture à tous .

Pulp de Fruit

Quoi de mieux qu’un roman de gare pour passer l’été, on sait presque tout de suite où l’auteur vous emmène, cela va vous distraire et vous occuper une partie de vos vacances… Et bien Emmanuel REUZE, lui, vous propose la BD de gare : le train-train du récit d’aventure déraille à tous les coups, vous vous tordrez tellement de rire sur votre serviette à la plage que vous arriverez à chopper un coup-de-soleil intégral .

Gare ! la Moustache au Poitrail aux éditions Vraoum revisite les récits d’aventures, de SF, de polars … et les émissions de télé qui captivent un si grand nombre de téléspectateurs où l’on satisfait cette si grande soif de voyeurisme refoulée du public, frustré de ne pas être Quelqu’un .

Delphine Bonnard réussira-t-elle à manger son réacteur nucléaire dans le temps imparti, ce qui lui permettra d’épouser Johnny Hallyday ?… Madame et monsieur Pingouinet iront-ils au supermarché utiliser le bon de réduction qu’ils viennent de recevoir par la poste ?… Cindy est-elle conne ?…Qui est le directeur de ce fichu asile de fous ?… Est-ce qu’un agent du fisc est un humain comme les autres ?… Etes-vous bigornophiles ?…

Comme l’a dit Homer Simpson : la Bible ne donne aucune réponse, alors précipitez-vous sur cet ouvrage de références Gare ! la Moustache au Poitrail d’Emmanuel REUZE aux éditions Vraoum qui ne vous en donnera pas beaucoup plus .

Si vous trouvez qu’il ne fait pas encore assez chaud, vous pouvez partir pour l’Inde, grâce à Georges BESS qui une nouvelle fois nous offre un récit se déroulant dans son pays de prédilection . Avec Alejandro JODOROWSKY, nous avions eu le droit au Lama blanc, chez Carabas il avait écrit Leela et Krishna ; actuellement chez Dupuis, nous avons Pema Ling à nous mettre sous la dent, et voici Le Vampire de Bénares publié chez Glénat, histoire en trois tomes.

Une enquête fantastique sur les rives du Gange dans la ville sacro-sainte de Bénares où tant d’Indous viennent mourir. Seulement, la police vient d’arrêter un anglais qui a aggressé bon nombre de malheureux qui erraient la nuit prés des bûchers de crémations.

Mircéa, notre héros, appelé par son ancien professeur à se rendre à Bénares va pourtant découvrir une toute autre ampleur de l’évènement. Ce sont des centaines de disparitions que la police passe sous silence. Que va-t-il bien pouvoir découvrir derrière toute cette histoire ? Quels sont les individus louches de l’histoire ? Quelle est la capitale du Togo ? Est-ce que les All-black vont remporter la coupe du monde de Rugby cette année ? Dieu est-il mort ? Quel est le secret du Gibolin ? Romain passera-t-il son permis de conduire cette année ? Le président de la République Française peut-il accéder à tous les manèges dans les fêtes foraines ? …

Je ne suis plus tout à fait sûr qu’il y ait toutes les réponses à ces questions dans cet ouvrage, mais presque …

La nouvelle collection de chez Soleil  « Anticipation » nous propose la réédition de Sha de LEDROIT et MILLS , mais également deux titres :

Déluge, de PONA et HERVAS, une histoire en deux tomes. La terre n’est plus qu’eau, et notre héros n’a pas une goutte d’anisette sur lui : un drame psychologique insoutenable. 

Nirvana, de l’inévitable ISTIN (on est chez Soleil, ne l’oubliez pas) et BOUDOIRON, la série sera un peu plus longue, seulement voilà, vous avez suffisament d’éléments pour éventer le scénario avant la page 15 .

Après la vague des polars ésotérico-historiques, les uchronies, voici les anticipations… Ne soyons pas vaches, tout comme la collection série B chez Delcourt, ce genre d’ouvrages n’est pas déplaisant, n’a pas d’autres prétentions que de vous distraire un moment, et ça marche .

blabla de libraire

Après la petite surprise du début d’année avec « Les vacances de Jésus et Bouddha » parue chez Kurokawa, qui nous a beaucoup amusé et marqué par son originalité, voici un autre manga qui va faire parler de lui : « Bride Stories » de Kaoru Mori aux éditions Ki-oon.

L’auteur « d’Emma » nous propose cette fois-ci un voyage en plein cœur de l’Asie Centrale du XIX° siècle, l’histoire d’Amir jeune femme de 20 ans qui va se retrouver mariée à Karluk, un garçon à peine âgé de 12 ans. Elle a dû quitter sa famille pour intégrer sa nouvelle tribu. Sa maîtrise du tir à l’arc, ses talents équestres et la culture qu’elle a apportée avec elle charment très vite son nouvel entourage.

Nous pouvons apprécier cette histoire magnifiquement illustrée, la précision du trait captive le lecteur. L »intrigue se met en place délicatement, elle nous laisse présager pleins de rebondissements. En effet, la famille d’Amir ne va rien trouver de mieux, après l’avoir forcée à se marier, que de revenir sur sa décision, alors que sa nouvelle famille l’a adoptée et la considère comme l’une des leurs. Elle-même semble s’épanouir dans sa nouvelle vie…

Bonne lecture à tous ceux qui tenterons l’aventure avec « Bride Stories ».

Un très gros délire s’offre à vous avec « Un bébé à livrer » de Reineke chez Vraoum, où comment un lapin, un canard et un cochon se retrouvent chargés de livrer un bébé (étonnant non ?) à son nouveau domicile à Avignon. La cigogne chargée de l’affaire n’étant plus en mesure d’assumer sa fonction de livreur.

Bien évidemment, ils ne savent pas où se trouve Avignon, effectivement ce sont des crétins finis, mais avec les lapins, on commence à être habitué. Toutefois, leur acharnement et leur dévotion vont leur faire vivre des aventures incroyables . Si après çà, il y en a encore qui doutent de comment les bébés arrivent dans leur foyer, on ne pourra malheureusement rien pour eux. Pour les autres, voici un moyen de se marrer comme une baleine .

Pour tous ceux qui n’ont pas connu ce grand classique de la S.F. nipponne, voici l’occasion de découvrir « Planètes » de Makoto Yukimura que Panini réédite dans une version luxe. Cette série (comportant quatre volumes) vous narre plusieurs minis récits autour d’une équipe de nettoyeurs de l’espace chargés de déblayer les pourtours de notre planète. Les dangers de l’espace, le destin de ceux qui sont nés sur le sol lunaire et n’ont jamais foulé celui de la terre, les conséquences de l’apesanteur prolongée ou bien du confinement spatial, autant de thèmes abordés avec brio.

Alors qu’il y a très peu de nouvelles séries qui nous emmènent aux confins de l’univers, ce manga vous permettra au moins de vous mettre en orbite terrestre, et de partir, qui sait, peut-être jusqu’à Jupiter ou plus loin encore…

L’abus de bandes dessinées n’étant pas dangereux pour la santé, seulement pour le porte-monnaie, je vous en sers un petit dernier pour la route :

Qui n’a pas connu « Signé Furax« , « Bons baisers de partout » … tous ces épisodes radiophoniques complètements loufoques que Pierre Dac et Francis Blanches animaient avec maestria ? Vous peut-être ? hé bien, rattrapez votre retard  avec l’adaptation du « Perroquet des Batignolles » par les non-moins célèbres Boujut, Tardi et Stanislas aux éditions Dargaud.

Pour tous ceux qui ont soif d’aventure, de mystères et de rigolade à en faire dans sa culotte ! A ne pas rater, où vous le regretterez, si non on vous pète les genoux.

De l'un, des dés, des pendants : de l'indépendant

Quatre parutions pour la collection vingt-quatre del’Employé du Moi:

 » Le type de la photo » de Thomas Mathieu : un homme et une femme, chabadabada chabadabada, se promènent dans la rue, ils flânent, prennent des photos et se prennent au jeu de suivre un inconnu en filature tout en s’inventant les vies possibles de l’homme en question. Un arrière goût de fenêtre sur cour, mais sympathique. 

« Du shimmy dans la vision » de Pascal Matthey, les délires enfièvrés d’un enfant se mêlent avec les images de télévision issues des « Bijoux de la Castafiore », lorsque Tournesol s’occupe du réglage, les images s’enchaînent, l’esprit fait le reste. Cet ouvrage est issu d’une proposition sonore lors des 24h de grandpapier.org .

« Muriel » de Anne Simon & Sandrine Martin, Muriel débarque en prison, elle est tellement sous le choc, elle ne se rappelle rien. Est-ce le traumatisme de son geste, est-elle innocente, est-ce que cette curieuse thérapie sonore va l’aider ?….

« Chipies » de Johan Massez, deux indécrottables semeuses de zizanie perturbent d’abord leur leçon de musique mais vont s’attirer les foudres d’un épicier et d’une bande de garnements. Elles vont devoir apprendre à assumer leurs actes…

Bon vent pour cette nouvelle collection « vingt-quatre » à l’employé du moi .

« Canopée ». Voici le nouvel album de Karine Bernadou chez Atrabile, l’auteur de « Croqueuses » aux éditions Delcourt et de « La femme toute nue » chez Sarbacane.

Honnêtement, c’est le genre d’album que vous appréciez le plus quand on vous en parle le moins avant. Telle cette petite fille qui grandit, laissez-vous conduire dans cette forêt qu’est la vie, où les grands méchants hommes vous attendent au détour du chemin. L’image du père est omniprésente, le bestiaire de ses rencontres des plus fourni : tournesol humain, homme sans visage … Il faut se laisser aller, se laisser charmer par son dessin et partir de l’autre côté de l’arc-en-ciel.

Aux éditions Tanibis, voici « Les monstres aux pieds d’argile » de Alexandre Kha, reccueil de six nouvelles inspirées de classiques de Kafka ou d’E.T.A. Hoffmann… Bestiaire insolite, un singe qui s’est trop bien intégré dans notre société, le Minotaure dans la société moderne, une promesse qui amène à la perte de son reflet et de son ombre… Voici un ensemble de fables modernes teintées de l’austérité des classiques du fantastique .

Vous êtes vous déjà posé La Question ? Que peut-on bien faire dans la vie lorsque l’on nait avec un handicap tel qu’avoir un pouce à la place du nez ? Besseron lui l’a fait. Les scientifiques ont-ils de l’humour en toutes circonstances ? Besseron lui l’a fait. Quelle est l’espérance de vie d’un extra-terrestre déguisé en lapin dans un bar à chasseurs lors d’un apéro déjà avancé ? Besseron lui l’a fait. Est-ce que j’arriverai à faire marrer au moins un mec si je dessine une BD d’histoires courtes complètement allumées ? Besseron lui l’a fait avec « Snack » aux éditions Même pas mal ! C’est lui également qui nous avait pondu le pas sérieux « Mélo biélo » chez Desinge&Hugo&cie .

Si jamais vous n’avez pas le temps d’aller marcher, de vous détendre au grand air, d’apprécier cette spontanéité d’un tête à tête avec un sanglier, contentez-vous de « La vie en montagne » de Fabio Ruotolo, publié par Pavesio.  L’auteur y propose des petits moments de vie, des événements qui gonflent la poitrine et vous gorgent de souvenirs impérissables. La bonhommie de son trait accentue le ridicule des situations, la sensibilité de ses personnages et il comble l’absence presque totale de textes.

Une petite touche de sérieux avec « De l’autre côté » de Simon Schwartz chez Sarbacane, nouveau récit où un auteur nous donne l’occasion de partager un des événements atypiques de notre histoire : comment ses parents sont passés de la RDA en RFA . Depuis « Goodbye Lenine », « La vie des autres », nous avons de plus en plus de témoignages sur un pays situé en plein coeur de l’Europe, mais qui a tenu toute une population dans une ignorance et un déni du monde extérieur. Simon était trop jeune pour comprendre pourquoi lui pouvait voir sa famille des deux côtés du mur, pourquoi une partie des membres de sa famille ne leur a plus adressé la parole pendant des années : « Et pourquoi au jardin d’enfants, ils ont tous deux mamies et deux papis, et pas moi ? »

L’album bénéficie d’une clarté des propos, d’une mise en page agréable, plein de bonnes choses pour vous faire passer un bon moment.

Ah ben c'est sûr, si tu ne fais pas de chroniques …

Ah ben c’est sûr, si tu ne fais pas de chroniques pendant une semaine : ça s’accumule, si tu n’es pas encore débordé, t’inquiète… ça va venir. De plus, on peut dire que les éditeurs ne chôment pas, à moins que ce ne soient les auteurs qui triment pour une simple écuelle d’eau. Remarque Sfar devrait pouvoir récupérer quelques gouttes de champagne à Cannes.

 Titeuf, l’Elève Ducobu, les Schtroumpfs, le Chat du Rabbin, les X-men …c’est à se demander si le cinéma n’a pas déclaré la guerre au milieu de la BD : « Eh, arrêtez de nous piquer les lecteurs. Même s’ils sont soit disant analphabètes, – les vendeurs, je ne vous en parle même pas – au moins ils ont ce qui se rapproche le plus d’un livre entre les mains… ». Je m’égare, cela fait une paye que je ne suis pas allé au cinéma, du coup j’ai eu le temps de lire un peu .

Du manga : « Je ne suis pas un homme » de Usamaru Furuya, aux éditions Casterman, ou comment un pauvre petit gosse de riche glisse sur une peau de banane et se fait mal. Plus sérieusement, ce récit fait beaucoup de bruit au Japon aussi bien pour le roman que pour son adaptation au cinéma. Usamaru Furuya se met en scène, à la recherche du sujet de son prochain ouvrage, il en vient à consulter le site informatique d’un jeune homme dont le récit le capte bien plus qu’il ne pouvait s’y attendre. Issu d’une famille très aisée et doté d’un charisme ensorcellant, Yôzô Oba a toujours fait en sorte de convenir à l’image que ses interlocuteurs semblaient attendre de lui. Les trois photos de sa page d’accueil le dévoilent à 6, 17 et 25 ans et la métamorphose est sidérante entre les deux dernières. Qu’est-ce qui a poussé ce garçon a rejetté le système qui le berçait, lui garantisssant un avenir à l’abri du besoin ? Drame actuel, physique et social, ce n’est pas du voyeurisme que de s’attarder sur le parcours et la déchéance de Yôzô Oba. La grande force de tout ceci : le roman date du début xx° siécle, l’histoire se déroulait fin des années 20, et l’adaptation qui nous est proposée s’insère très bien dans notre époque. Je vous conseille également le film d’animation sorti en DVD en début d’année La déchéance d’un homme, distribué par Kaze, à savoir que cette version est beaucoup plus fidèle au roman d’origine.

« La fin du monde, avant le lever du jour » de Inio Asano, ce one-shot de la collection Made in aux éditions Kana est un petit bijou. L’ouvrage est un reccueil de plusieurs nouvelles, les portraits de personnages qui se croisent, la même journée d’une famille vue par les trois membres séparément, les retrouvailles d’anciens camarades de lycée… Cet album allie sensibilité et cruauté de la vie, les personnages aux joues empourprées par le froid ou les émotions qui jaillissent s’opposent avec justesse à la profondeur du reccueillement de ses personnages torturés illustrée par des cases plus sombres et emplies de détails ou d’effets visuels .

Ce que je vous propose ensuite, c’est un virage radical : de la délicatesse d’un film de Kurozawa, passons à la fièvre délirante d’un film de Miike:

Deux tomes 1, « Drifters » et « Black joke » pour un one shot « Innocent » . « Drifters » de Kohta Hirano, qui n’est autre que l’auteur du très perturbé « Hellsing », perle du manga d’horreur déjanté. De Billy le Kid à Jeanne d’arc, en passant par tous types de combattants qui se sont illustrés au cours des affrontements qui ont teinté l’histoire, des guerriers se retrouvent au moment de leur mort, projetés dans un corridor où ils croisent brièvement un égnigmatique bureaucrate qui ne pipe mot. Ils passent illico presto dans un univers où une guerre de grande échelle fait rage. Choisis, élus … quel que soit le terme, l’apprentissage de chacun se fait au fur et à mesure des éléments qu’il assemble :

Le kamikaze qui n’a encore croisé personne qui se retrouve, lors de l’assaut d’un château, face à une meute de dragons, pourquoi irait-il se poser des questions ? On tire dans le tas, on verra le reste plus tard !

« Blake Joke », de Masayuki Taguchi et Kintaro Koike, voici l’opportunité d’apprécier une nouvelle fois le trait du dessinateur de « Battle Royale ». Bienvenue à Neon island, ce n’est pas un paradis tropical mais l’alternative  proposée, suite à l’intégration du Japon comme 51° état des Etats-Unis, pour contenir tout le marché illicite de la drogue, de la prostitution … en un seul endroit, réglementé et encadré. Kiyoshi Kira est l’homme, accompagné de l’innébranlable Doji Kodama, chargé de la sécurité et du bien être des clients de l’hôtel Honsen. Il s’occupe aussi bien du personnel, que des menues attentions offertes aux clients . Sexe, violence, scènes à la moralité douteuse, cela en fait à mes yeux un petit bijou .

Le petit dernier, « Innocent » chez Ki-oon est la collaboration entre orient et occident :Avi Arad, Junichi Fujisaku ainsi que Ko Yasung . C’est l’histoire d’un mec, il est mort, c’est pas juste. Mais comme il était pas tout à fait un saint, il peut pas rentrer au paradis, le mec. Il s’apelle Ash, le mec . Alors Dieu à dit :  » t’as du feu mec ? « 

– AAAAHHH, non arrêtez, lâchez moi, bande d’enmmffmf …..

-Lâche le manga, lâche le manga, tout va bien, calme toi, on va continuer à ta place, c’est pas grâve

-Je crois qu’on a encore perdu un libraire, putain de guerre, putain de Vietnam…

Veuillez nous excuser pour les diggressions de notre malheureux collègue qui mérite un long séjour dans un endroit calme, paisible .

 Ash est effectivement mort, face à cette injustice, le ciel le renvoie sur terre, avec pour mission de sauver ceux qui se retrouvent dans une situation similaire à la sienne . Le hic, dès sa première personne à aider, son passé rejaillit. Il découvre des éléments autour de sa mort et cherche à se venger. Ash ne doit pourtant pas oublier que c’est le ciel qui l’envoie et que certaines règles, il ne peut les enfreindre .

Et là, le petit chat renverse le bol de lait …

Merde, t’as laissé la porte ouverte… Euh, à bientôt pour de nouvelles aventures…                                                                                               …Prends le fusil et le lâche pas cette fois .

T’as pensé à couper l’enregistrement  ?

Un Petit Noir pour Deux Grands Blancs

Bienvenue dans le monde impitoyable de l’édition où les auteurs ne dorment jamais… en tout cas, où ils ne mangent pas beaucoup.

Pour L’infiniment moyen de Fabcaro, nul doute qu’il est passé par une période d’ascétisme pour délirer autant : de la vie de bureau aux vacances, des amis au chien du voisin, toutes les scènes de la vie se succèdent avec une histoire par planche. Si effectivement le dauphin est plus intelligent qu’un chien, pourquoi fait-il  la gueule dans sa niche ? Qui ne rêve pas d’avoir son jeu « identité nationale » pour Noël cette année ? Par contre, la prochaine pub contre le téléchargement illégal des films est quasi insoutenable ! La campagne qui débute aujourd’hui contre le tabac, à coté c’est rien… Peut-on rire de tout et avec tout le monde…? Je n’ai pas fait sous moi – comme à chaque fois que je relis Idées noires deFranquin – mais j’ai passé un super moment de poilade. C’est pas tout ça, mais je ferais bien une partie de jokari maintenant .

Pour se rafraîchir en ces temps de premières chaleurs, que diriez-vous d’une petite ballade, remonter l’océan atlantique, se laisser porter jusqu’en Islande, pays des Vikings ? A la barre de notre drakkar, Jean-Paul Krassinsky et Marc Védrines, les auteurs de La saga des brumes aux éditionsGlénat. A notre bord, Einar et son frère Olaf ainsi que leurs compagnes, bannis pour avoir amener la discorde contre le clan deThorsteinn. La survie sera rude et l’île ne sera pas spécialement paradisiaque…Pour tous ceux qui ont aimé Messire Guillaume .

Si l’Islande est encore trop tempérée à votre goût, le paradoxe vous amènera à lire Celle qui réchauffe l’hiver de Pierre Place aux éditions Delcourt, ouvrage dirigé par David Chauvel. L’histoire des peuples du Grand-Nord, de Aamat « celle qui rechauffe l’hiver », cette jeune femme, survivante des conditions rudes de l’hiver qui pousse parfois les habitants aux sacrifices les plus extrêmes.

Pourtant, cet ouvrage vous offre une succession de récits autour de Aamat, drôles ou attachants, teintés de mysticisme et montre comment leur univers évolue avec l’arrivée des comptoirs de ventes.

L’univers graphique est captivant, à vous donner des rêves d’ours pôlaire ! Le petit plus, si ce genre d’univers vous intéresse, essayez de voir le film Atanarjuat, un summum visuel .