Coups de coeur

Ooooook !

C’est la trève des éditeurs, voici donc l’opportunité de parler d’un peu autre chose que de bandes dessinées, histoire de vous donner des idées de lectures pour les vacances, un roman se glissant parfois plus facilement dans les bagages.

Connaissez-vous Les annales du Disque-Monde de Terry Pratchett ?  Si ce n’est pas le cas, permettez-moi de vous dire que c’est une maison d’édition nantaise, L’Atalante qui les publie en France pour leur version grand format, pour la version plus discrète il faut aller les chercher aux éditions Pocket Fantasy.

Terry Pratchett est le génial inventeur de cet univers fantastique, un monde plat, reposant sur le dos de 4 éléphants jûchés eux-même sur le dos d’une tortue, Atuin, qui vogue au milieu des étoiles dans toute sa majestuosité. C’est une série qui comporte pas moins de 33 volumes plus quelques récits à parts où dans un contexte médiéval et magique nous prenons un malin plaisir à retrouver des personnages plus qu’attachants. La singularité des Annales du Disque-Monde, c’est que tout y est loufoque, l’univers comme les personnages et que l’on y retrouve un habile regard de notre société, c’est cela qui a su séduire même les lecteurs qui ne sont pas adeptes de Fantasy.

Il existe des adaptations des romans, qui ont commencé à sortir en DVD l’année dernière en france, notamment Le Père-Porcher, où l’on retrouve La Mort, qui va remplacer au pied levé l’équivalent de notre Père-Noël qui vient de disparaître, à savoir que La Mort est un être du genre masculin. Dans ces adaptations vous pourrez y trouver un casting à faire pâlir les plus gros block-busters hollywoodiens car sâchez-le, les acteurs et réalisateurs britaniques se battent pour participer à ces projets.

Si la majeur partie des histoires sont en un seul volume, la première histoire est en deux parties, La huitième couleur suivi de Le huitième sortilège, on y découvre l’anti-héros par excellence, Rincevent, mage ô combien incompétent qui va servir de guide à une nouvelle race apparue sur le Disque-monde: un Touriste (Deuxfleurs). Les héros emblèmatiques qui suscitent des vocations d’aventuriers sont également présents, le plus célèbre ‘entre-eux s’appelle Cohen le Barbare, et s’il a tout du vieillard édenté à l’air bancale et sans âge, il reste encore le guerrier le plus redoutable et le plus admiré. On y cotoie des sorcières, des trolls, loups-garous et autres vampires et, au coeur de la capitale d’Ankh-Morpok, un membre du Guet, la police locale, un être que l’on sait jamais de qu’elle race il peut-être issu, le caporal Chicard-chique. Il y en a tant d’autres que je ne saurais tous vous les émunérer et cela serait peut-être indigeste pour ceux qui ne les connaisses pas encore, juste, au sein du Guet, vous avez un nain d’1,80 m. du doux nom de Carotte et spécialiste entre-autre du Pain de Nain, l’une des plus terribles armes jamais créée. Le personnage qui a le plus grand nombre de fans reste néanmoins le Bibliothécaire de l’académie de mages qui suite à un léger incident s’est retrouvé transformé en Orang Outan et refuse mordicus de retrouver sa forme humaine, car la simiesque est bien plus pratique pour ranger les livres de la bibliothèque aux dimensions exttraordinaires étant donné qu’elle est inter-dimensionnelle. Il ne s’adresse à vous qu’à coup de Ooook et autres Ooook, à vous de comprendre mais généralement, seul Rincevent en est capable, il est toutefois très influençable moyennant bananes, bien évidément.

Il existe également une version en bande dessinée et des livres d’illustrations que les éditions L’Atalante ont publié, un seul titre, Au guet est disponible en format BD.

D’autres ouvrages illustrés par Josh Kirby ou Paul Kidby sont également disponibles, mais personnellement, avant de vous plonger dedans, laissez votre imaginaire travailler un peu de peur de vous laisser influencé par ces auteurs de génie, en savourant d’abord quelques romans, car l’écriture de Terry Pratchett est suffisament savoureuse et riche en détails pour vous aider à vous faire une idée à quoi ressemble tout ce joli petit monde.

Voilà ! C’est tout pour cette fois, je garde d’autres auteurs pour de prochains articles à venir. Un dernier titre toutefois, une collaboration de Terry Pratchett avec Neil Gaiman: De bons présages, une des histoires les plus barrées qu’il m’ai été donnée de lire dans ma vie où un ange et un démon chargés de veiller sur l’Antéchrist en attendant son avènement ont perdu sa trace, et il ne reste plus qu’une semaine avant la date fatidique, et leurs patrons respectifs sont fumasses.

Cet ouvrage est disponible aux éditions Folio SF.

Mais que lire après avoir vu Batman The Dark knight rises

Batman The Dark knight Rises est enfin sur nos écrans après avoir fait courir les plus folles rumeurs sur le scénario. Nolan nous livre son ultime film de Batman. Je ne vous révèlerai rien sur le film pour ça il faudra vous faire votre propre idée en allant le voir mais je vous assure qu’il vaut le coup…

Alors maintenant revenons au vrai Batman, celui des comics. Celui qui existe depuis les années 40 dans détective comics…

Mais la Question qu’on est en droit de se poser est: que lire et qu’est-ce qui est disponible ????

Aujourd’hui en France c’est Urban comics qui édite les aventures du chevalier noir depuis Janvier. Et parole de libraire ils font du très bon travail. Alors j’aurai envie de vous dire vous pouvez prendre tout ce qu’ils éditent mais ce serait  un peu facile de ma part.

Pour plonger pour la toute première fois dans l’univers de Batman je vous recommande deux albums :

Batman Année Un : Le point de départ idéal pour se lancer dans les comics. Frank Miller (Sin City, Dark Kinght returns…) nous livre les débuts du chevalier noir. En nous racontant la première année active de Batman, il nous plonge dans un Gotham sombre aux mains des pires malfrats. Un récit ancré dans la réalité. On y découvre pourquoi Batman et le commissaire Gordon ont autant d’affinité. Bref du bon Batman sombre, policier et le tout sublimé par le dessin de Mazzucchelli. On ne peut s’empêcher de penser que Christopher Nolan l’avait comme livre de chevet en réalisant Batman Begins.

Urban vient de le sortir dans une version de qualité supérieure avec le Blueray et le DVD du film d’animation Year One. Mais désolé, cette version a été epuisée dès sa sortie donc il vous faudra attendre le 6 Aout pour le voir de nouveau en librairie sans le Blueray/DVD.

Batman la cours des hiboux : Ce récit plonge en plein dans ce que l’on fait de mieux sur Batman aujourd’hui. Un scénariste au sommet de sont art (Scott Snyder) et un dessinateur qui vous laissera bouche bée (Greg Capullo). Si vous vous interressez aux comics vous entendrez forcément parler du Re-launch DC (en Français renaissance). Suite à la saga Flashpoint certain héros ont changé et d’autres pas trop, mais chaque série de renaissance offre la possibilité aux nouveaux lecteurs de lire ces séries sans connaître les autres aventures du chevalier noir. Batman va être mis à mal par une société secrete vivant cachée depuis des années en plein Gotham. on retouve avec plaisir un grand nombre de personnages de la Batfamilly en Guest star (Nightwing, Robin…). Un récit envoutant qui ne manquera pas de vous mettre la tête à l’envers. Un must !

Pour découvrir un récit d’Anthologie :

Batman Amer Victoire : Il s’agit certainement de l’une des plus grandes oeuvres pour ne pas dire la plus grande de Batman. Amère Victoire fait suite à  « Un long Halloween » du même duo  d’auteurs Jeph Loeb et Tim Sale. Dans « Un long Halloween » Batman fais face à un mystérieux assassin nommé Hollyday puisqu’il annonce ses meutres  à l’avance et frappe uniquement les jours de fêtes comme Noël, Halloween… Batman pourra compter une fois de plus sur Gordon et un certain Harvey Dent pour démanteler les familles mafieuses de Gotham. Mais « Un long Halloween » ne finit pas sur un véritable Happy End. Puisque si Batman trouve sont assassin il perd un allié en la personne d’Harvey Dent que devient Double face. C’est là que commence Amère Victoire. Batman recherche Harvey Dent qui à disparu et commence à douter que l’homme qu’il a fait mettre en prison soit le véritable Holliday ??? Dans ce tourment de questions, notre héros doit garder un oeil ouvert afin d’éviter que les grandes familles mafieuses de Gotham ne retouvent pas de leader. Un des plus beau récit de Batman. Encore une fois Nolan s’est inspiré de ce chef d’oeuvre du 9eme art pour Batman The Dark Knight. Dans les relations avec Gordon, la mafia et le personnage de Harvey Dent. Et pour finir en beauté, dans ce récit Batman trouvera un nouveau partenaire…

Pour conprendre d’ou vient l’histoire de Batman Rises :

Batman Knightfall : Pas de doute qu’avec la sortie du film vous entendiez parler de cette histoire. Car Nolan à dit qu’il s’en était largement inspiré pour réaliser son dernier film. Le premier tome de cette énorme saga vient de sortir en France. Il y aura en tous 5 tomes. Cela faisait un moment que je rêvais secrètement qu’il la traduise en France, c’est aujourd’hui chose faite. Nightfall raconte la première grande défaite de Batman. Cette histoire introduit pour la première fois Bane. Si comme beaucoup vous avez comme image de Bane celui du film Batman et Robin oubliez tout. Bane n’est pas un culturiste stupide ni un drogué en mode animal. Bane est l’un des plus grands stratèges, il va échafauder une série de tests afin de détruire Batman mentalement et physiquement. Peut être que le dessin très smarqué début 90′ vous refroidira, mais à tord. Il s’agit de la première fois depuis ses origines que Batman perd et se fait casser la colonne vertébrale. A partir de cette histoire les enjeux ne sont plus les même, on commence à croire que les super-héros peuvent mourir…

La revenche de Bane : Le film fait la part belle à ce méchant injustement méconnu en europe. Mais cet album est loin d’être un indispensable, il nous révèle les origines de ce personnage toumenté par un lourd passé. Un complement idéal à Knightfall, mais je pense que ce récit séduira que les fans inconditionnels ou les grands curieux de Bane…

Pour découvrir un scénariste machiavélique qui à fait vivre les pire atrocités à Batman :

Grant Morrison présente Batman : L’histoire de Batman dans les années 2000 a été marquée par l’arrivée sur le titre de Grant Morrison, scénariste à qui l’on doit de véritables pépites en comics telles que WE3 (en VF : Nous3). Grant Morrisson est certainement le scénariste qui à le plus torturé Batman car après lui avoir mis dans les pattes un fils légitime au caractère bien trempé, il tuera notre chevalier noir, lui trouvera des remplaçants et le fera revenir pour créer une firme Batman avec des super-héros regroupés sous Batman Inc. Urban vous fait découvrir cet énorme run en 8 volumes. Sachant que 2 tomes sont déjà sortis.

Ou simplement pour lire du bon batman :

Batman – Sombre reflet : Il s’agit de la première histoire de Batman par Scott Snyder qui en l’espace d’un an s’est déjà fait connaître comme l’un des auteurs phares de Batman. Dans ce récit on retrouve Dick Grayson sous le costume de Batman (Bruce Wayne étant mort, enfin…). Extrement sombre ce Batman revient aux sources du succès de Batman à savoir son côté polar noir. Entre un groupe de milliardaires achetant aux enchères des objets appartenant à des super-héros ou super-vilains et le fils de Gordon qui fait son grand retour. Notre Batman n’aura pas le temps de chômer. Une histoire complète en deux tomes. Le dessin de Jock et Francavilla ne font que renforcer la tension du récit avec leur massse de noirs. Une bonne surprise.

Batman – La nouvelle aube : Batman Affronte les monstres de Gotham et cette fois il ne s’agit pas d’une métaphore mais bien de monstres… Mais cet album est un excellent pretexte pour retrouver le dessinateur David Finch sur Batman, le dessinateur de Darkness, Ascension, Ultimatum et bien d’autres nous plonge dans son Gotham au côté d’un Batman tout juste revenu du monde des morts…

Pour finir voici la liste de 10 meilleurs récit de Batman selon moi :

1 – Batman Un long halloween / Amer victoire

2 – Batman Silence

3 – Batman The Dark Knight Returns

4 – Batman Year One

5 – Batman L’asile d’Arkham

6 – Batman The Killing Joke

7 – Batman Knightfall

8 – Batman Death in the family

9 – Batman RIP

10 – Batman sombre reflet

Certains titres ne sont plus dispo, mais plutôt que de les chercher dans leur version d’origine à des prix parfois abusés, je vous conseille d’attendre que Urban comics les réédite. Car jusqu’a aujourd’hui les éditions des grands classiques que sont Batman Année Un et Amère Victoire sont parfaites, un papier de qualité supérieure, des bonus en pagaille et un prix raisonnable. De plus les petits « éditos » en début d’album nous permettent de comprendre à quel moment de l’histoire nous nous trouvons.

Alors vous aussi découvrez l’univers sombre de Batman et de son univers.

Rions un peu

Et voilà que le chevelu est parti, nous laissant seuls tous les deux, le jeune et moi-même, du coup pour ne pas être trop tristes on se met à lire des BD humoristiques, mais cela n’empêche pas de s’instruire, j’en veux pour exemple Petite histoire du grand Texas de Gregory Jarry & Otto T. aux éditions Flblb (se prononce flblb). Ce sont les même auteurs qui nous racontent l’histoire des colonies, déjà 4 tomes de parus et un cinquième est à venir.

Si vous vous posez la question, pourquoi le Texas et pas un autre état, c’est une raison de plus pour lire ce livre car les répercussions de l’histoire du Texas sont hâchement importantes, du Mexique à l’Afghanistan. La mentalité américaine et sa politique sont les dignes héritières de ce que le Texas a pu vivre, cet ancien territoire mexicain est le tribu qu’il a fallu verser pour le massacre de fort Alamo, mais également le berceau des plus grandes fortunes américaines qui influent sur la mise en place des hommes politiques.

C’est avec un trait épuré et ton sarcastique que les auteurs arrivent à chaque fois dans leurs oeuvres à les rendre jubilatoires et accrocheuses, bien évidement si vous prenez tout au premier dégré je vous déconseille fortement d’ouvrir ce petit bijou, en revanche pour les autres voici une nouvelle fois l’occasion de réviser son histoire tout en rigolant comme des baleines et pour les plus vieux d’y voir peut-être les dignes héritiers de l’Alinéa, ce petit dessin animé d’Antenne 2, drôle et pertinent.

Le saviez-vous ? Un texan = 10 mexicains + 5 japonais + 4 indiens + 3 allemands. Etes-vous capables de citer au moins 5 présidents américains originaires du Texas ? Ce petit précis vous permettra de briller en soirée (y compris pendu à un arbre lors d’une K.K.K. party).

Restons dans le décalage et l’humour noir avec Dickie, espèce de Super Mario version Playmobil:

Le petit Dickie illustré de Pieter de Poortere, les oeuvres complètes de 2001 à 2011, publiées cette fois aux éditions Glénat.

Les aventures de Dickie, ce sont des histoires d’une à quelques pages, tout le temps sans paroles et qui revisite l’histoire de l’humanité à travers ses personnages emblématiques, les moments les plus banals de la vie de tous les jours comme les moments clés de l’Histoire mais aussi un savoureux détournement des personnages littéraires ou imaginaires.

Ainsi vous apprendrez comment l’homme de Néandertal a perdu ses poils, ou comment les satyres sont apparus. Qu’arrive-t’il aux pauvres aux quels Robin des bois donne de l’argent, quelles sont les clés pour remporter un concours de sosies d’Elvis Presley (la solution est valable pour d’autres artistes également). Dickie est également très sensible à la pauvreté et aux problèmes de famine dans le monde et ses solutions tombent toujours à point nommé, parfois elles tombent tout court mais toujours au bon endroit.

Vous l’aurez compris, Dickie c’est de l’humour, de la créativité et de l’interactivité avec ses double pages où vous pourrez vous amuser au jeu « où est Dickie ».

Et le petit dernier dans cette thèmatique « humour noir » n’est autre que Krrpk de Bill dans la collection Shampooing de Delcourt Krrpk doit mourir, c’est le titre de ce premier tome et on peut dire que c’est une destinée tragique pour cet extra-terrestre fraîchement débarqué chez les Grookos. C’est une chance pour nous que Bill soit le seul humain en mesure de traduire le Grooko, sinon nous n’aurions jamais pu apprécier cette histoire désopilante et grossière à la fois.

Krrpk est d’origine Pokkrann, entendez par là qu’il vient d’une région très reculé de l’univers où les habitants vénèrent une espèce de courgette géante sensée les aider à, un jour, dominer l’univers. Seulement pour l’instant, le représentant qui débarque est peu neuneu, il se fait avoir à tout les coins de rues aussi bien par les forces de l’ordre que par le premier roublard venu, l’un allant parfois avec l’autre. Sans oublier son logeur qui a une prédilection pour les films de genre amateurs où l’on s’enfonce un peu de tout à peu près partout anatomiquement parlant.

Le rejet de l’étranger étant une coutume locale, Krrpk va avoir du mal à trouver du travail, il va déprimer un peu, se faire de mauvaises fréquentations, il va se rabattre sur l’alcool qu’il supporte mal d’ailleurs, mais çà, il ne la savait pas encore.

Il va tenter de faire la manche et connaître la difficulté de l’exclusion avant de ô joie, trouver un job dans, devinez quoi ?

Vous le saurez en lisant la suite, la bonne blague

Bill est l’auteur de Zblu Cops et de Luchadores five, Krrpk lui offre une nouvelle occasion de se lâcher dans une collection qui reprend du poil de la bête (ou bien des plumes de canard étant donné que c’est Lewis Trondheim qui la dirige… la collection), avec des titres comme: Croisière cosmos, Fables nautiques ou encore le récent Big Crunch.

Un grand merci à lui pour mes fous-rires de ce week-end. Bonne lecture et bonnes vacances à tous, y compris au chevelu, tu nous manques déjà.

Petites histoires de vengeance et autres récits

Bonjour tout le monde, les cours se terminent pour certains, les départs en vacances se précisent pour d’autres et il y a ceux qui vont trimer encore un petit moment avant un repos sûrement bien mérité quand il se présentera.

Derrière les maisons d’éditions il se cache des êtres humains et eux aussi vont s’accorder un peu de repos, nous assistons donc aux dernieres nouveautés avant la petite trève estivale et avant de vous présenter quelques nouveautés manga, je vais m’attarder sur le nouvel album de Zidrou, La peau de l’ours, mis en images et en couleurs par Oriol, publié par Dargaud dans la collection Long Courrier. A savoir que c’est le coup de coeur de l’éditeur, et comme je le partage, je ne pense pas que c’est seulement un coup de marketting de leur part.

Vous le savez peut-être, Zidrou est le scénariste de l’élève Ducobu, mais c’est aussi celui du Montreur d’histoires que nous avons tant aimé l’année dernière, ainsi que d’autres petites perles telle La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis. Avec ce one-shot (histoire en un tome), nous voilà en Italie, sur une petite île, et bien que nous soyons au mois d’octobre, le soleil offre encore de magnifiques journées, ce qui rend bien agréable le trajet en vélo qu’Amadéo fait tous les jours pour se rendre à la maison de Don palermo. Le vieil homme attend chaque jour la lecture de l’horoscope en espèrant y entendre le message de son amour de jeunesse. C’est aussi l’occasion pour lui de raconter à Amadeo son histoire depuis le cirque ambulant de ses parents où il était montreur d’ours jusqu’à l’île de Lipari où il réside actuellement et comment il a rencontré Don Pomodoro, le mafieux qui chamboula sa vie à jamais. C’est un travail remarquable qu’ont réalisé les deux auteurs pour cette histoire à la fois dure et fraîche, un peu comme le film Le facteur où Phillipe Noiret interpétait le rôle de Pablo Neruda. Apparement c’est le premier album pour Oriol au dessin et ma foi, c’est un bon début et je lui souhaite une belle carrière à venir.

Passons au manga avec pour commencer, un nouveau Jiro Taniguchi sur un scénario de M.A.T., on le sait ses histoires publiées dans la collection Sakka de Casterman ont parfois un peu plus de mal à vous séduire que celles de la collection Ecritures. Avec Enemigo, saura-t’il vous entraîné dans cette aventure qui se déroule en Amérique du sud. Osamu Tezuka nous avait servi El gringo pour traité de ces multi-nationnales japonaises qui ont tenté de s’implanter à travers le monde, profitant parfois de pays émergeants d’une période de troubles révolutionnaires et qui souhaitentun redémarrage économique. La société Sechimo fait dans l’agro-alimentaire et une magnifique opportunité s’offre à elle au Naciendo de conquérir le marché mondial, le président, Yuji, tient à coeur de superviser les travaux, pour son malheur les guérilleros vont le kidnapper et demander une somme astronomique et le retrait de sa société du territoire. Est-ce une manipulation des gros trusts américain qui voient d’un mauvais oeil l’expension de la firme japonaise ou bien le gouvernement local ou ses opposants qui désirent spoiler cette firme étrangère, d’autres hypothèses sont oujours possibles.

Kenichi, le frère ainé de Yuji est contacté par la secrétaire de celui-ci, elle lui demande d’intervenir dans la libération sachant que cet homme ancien militaire et détective privé à présent aux Etats-Unis serait en mesure de porter secours à son patron.

C’est une politique-fiction pleine d’action, de combats dans la jungle, de tension bureaucratique et de rapports humains. A rapprocher peut-être de Sky-hawk, du Sauveteur ou de Garoden en terme de récit, on apprécie le travail de Jiro Taniguchi pour nous dépeindre la jungle et les décors de montagnes, bien différents du Sommet des dieux mais toujours aussi détaillés et agréables à regarder.

Il était attendu par un public curieux de l’actualité manga, voici que Prophecy tome 01 de Tetsuya Tsutsui est sorti aux éditions Ki-oon, il est en droite lignée d’histoires comme Ikigami, DeathNote ou encore Doubt et Judge. Ce sont des séries qui sont dans l’air du temps, entendez par là qu’elles abordent soit des sujets actuels ou bien qu’elles répondent à une certaine attente du public. Ce sont des récits à intrigue qui dressent souvent une série de portraits autour du sujet abordé ou des personnages principaux.

Prophecy débute avec la prise de fonction d’une cyber police qui suppléé celle déjà existante de surveillance de l’internet, seulement celle-ci agira sur le terrain et traquera les ciber-criminels. Un premier exemple sera fait avec l’arrestation d’un adolescent piratant les jeux informatiques et les rendant en accès libre sur le web. C’est effectivement le genre d’actualité que l’on relaye dans les médias pour vous informer des conséquences économiques que cela engendre: les droits d’auteurs et compagnie. Mais voilà qu’un phénomène bien plus préocupant et qui justifie un peu plus cette nouvelle structure policière voit le jour, « PaperBoy », un jeune homme masqué et apparement très doué en informatique pour brouiller les pistes, se met à faire des annonces en direct et se présente comme redresseur de tords, que ce soit des sociétés qui ont abusé de la confiance du public ou bien des particuliers qui ont nuit à autrui. Outre la sentence qui forcément est répressible par la loi, c’est le défi lancé qui a le don d’énerver les forces de police car le suspect annoce 24 heures à l’avance ses forfaits et parvient tout de même à déjouer les mesures mises en place.

Dans ce premier tome, vous aurez vraiment beaucoup d’éléments mis en place ainsi que beaucoup de réponses aux premières questions que vous pourrez vous poser, un premier volume bien écrit et qui suscitera quelques polémiques quant à la moralité de l’histoire, à suivre.

Trois petits derniers, le premier volet d’une nouvelle série, The mystic archives of Dantalian de Gakuto Mikumo et Chako Abeno aux éditions Soleil manga, les deux premiers tomes de Red Raven de Shinta Fujimoto chez Kana ainsi que Times killers, un recueil des premières histoires de Kazue Kato aux éditions Kaze.

The mystic archives of Dantalian, histoire fantastique autour du monde des livres mais pas n’importe lesquels, des ouvrages mystiques renfermant le savoir du diable, Huey est un jeune homme qui vient d’hériter de son grand-père une bibliothèque énorme dissimulée dans une pièce secrète où il croise une jeune fille aux allures de poupée, Dalian. Tous deux vont partir à la recherche de livres fantômes détenant des pouvoirs surnaturels, ce qui donnera lieu à une succession d’aventures et de portraits divers des personnes qu’ils vont croiser en chemin. L’une de ces nouvelles n’est pas sans rappeler Misery de Stephen King, où une fan séquestre son auteur préféré afin de lui faire écrire la fin parfaite de son oeuvre majeure. Une série intéressante dans son ensemble mais qui reste dans la lignée de récits comme Kaori yuki ou encore le studio CLAMP ont déjà pu nous servir.

Red Raven, les corbeaux rouges, cette nouvelle série somme toute classique dans l’écriture, on découvre Andy jeune homme mystérieux, le bandeau sur l’oeil à la Albator, parcours les chemins et les villes en tant qu’homme de main d’une société chargée de maintenir l’ordre en place. Le monde dans lequel il évolu est régi par les mafias, et si certaine d’entre-elles sont respectées c’est parce qu’elles ont réussi à instaurer une paix dans leur ville ou leur quartier et rendent services à leurs habitants. Seulement bien évidement certains veulent s’imposer et reprendre le pouvoir par la force. Les red Raven sont les quatre agents, juges et bourreaux, chargés d’intervenir dès que les choses se gâtent et l’histoire commence avec la remise en circulation d’armes prohibées car magiques et symboles d’un des plus grand massacre qui bouleversa tout le pays y compris au niveau politique.

Pour pimenter l’histoire, on va s’intéresser à Andy qui a été le sujet d’une expérience traumatisante qui a fait de lui une véritable arme vivante, bien évidement lié aux évènements en cours. Il est donc partagé entre sa mission et son désir de vengeance personnelle, l’histoire est ponctuée d’humour pour dynamiser l’ensemble.

Et pour finir, Time Killers, les premieres histoires de Kazue Kato qui s’excuse dans la préface des éventuelles erreurs dues à son inexpérience de l’époque.

Vous y retrouverez pêle-mêle, des mercenaires, des lapins, des petites frappes au grand coeur, des démons chasseurs de démons, des voleurs avec un bonnet-lapin, des extra-terretres, des indiens…

Toutes ces petites histoires abordent des thématiques différentes avec des ambiances variées, mais toujours avec une dose d’humour. Pour ceux qui connaissent sa série Blue exorcist, vous aurez l’opportunité de connaître les origines du personnage.

Bonne lecture.

 

Au Temps des Colonies…

Parfois, en bon amateur de BD, une qualité qu’il faut entretenir avec soin est la patience. Savoir ronger son frein dans l’attente de la suite espérée. Puiser dans la méditation zen les forces permettant de repousser la frustration de tout ce temps loin de ses héros… Souvent, les auteurs étant magnanimes, ils abrègent notre supplice au bout d’un an. D’autres, plus pervers, rallongent ce délai d’un an voire deux. D’autres enfin annihilent toute notion de temps.

Et puis il y a des séries qui sont hors de ces considérations bassement temporelles et réapparaissent un jour, dans la jubilation extatique suivant l’attente anxieuse ou l’indifférence la plus abyssale. Sasmira a fait partie de ces Arlésiennes de la BD, avec une épiphanie discutable. Les neuf ans d’absence entre les deux tomes de La Grippe Coloniale (éd.Vents D’Ouest) placent également cette série dans le palmares ! Mais ici, le tome 2 de ce récit poignant (et malheureusement véridique) sur l’épidémie de grippe espagnole qui frappa l’île de la Réunion ne déçoit pas. Appollo et Huo-Chao-Si évoquent le retour de ces gueules cassées parties défendre la patrie lors de la Der des Ders, accueillies avec peu d’égards, tant à l’aller qu’au retour. Ces deux auteurs qui ont vécu à la Réunion  mettent en avant le clivage, tant social qu’ethnique, qui dirigeait la vie de l’île et qu’un faux vernis de fraternité n’arrivait pas à réduire. Et tout cela est néanmoins raconté avec tant de légèreté ! Il a fallu mériter ce tome 2, mais une fois dans les mains, on ne peut que se satisfaire d’une telle réussite. Et si l’envie vous prend d’aller plus loin dans la connaissance de ce petit bout de France de l’Océan Indien, Appollo avait auparavant réalisé deux autres récits mettant la Réunion en avant : « L’Ile Bourbon » (avec Lewis Trondheim au dessin, éd.Delcourt) et « Fantômes Blancs » (avec Li-An, éd.Vents d’Ouest). Mais ce serait largement restrictif si nous omettions quelques unes de ses meilleures séries : « Commando Colonial  » et « Biotope » (les deux avec Brüno, éd.Dargaud)

 

Même période, autre territoire, « Les Quatre Coins du Monde » (éd.Dargaud) nous transporte dans les dunes, dans les Massifs du Hoggar – alors dans l’Algérie française – où un jeune soldat français, encore empêtré dans les habitudes, la discipline et le conformisme de la métropole, va intégrer les forces armées du Sahara. Sa difficulté a embrasser le métissage des cultures et des traditions qui se sont opérées entre les soldats et les nomades touaregs, la fraternité, l’amitié et la confiance qui les unissent, rappellent au chef Dupuy comment lui-même s’est comporté lors de son arrivée au Sahara, fraîchement émoulu de Saint-Cyr. Lorsqu’il a rencontré le célèbre capitaine Barentin en 1913…

Hugues Labiano, pour la première fois seul maître à bord de son histoire, nous offre un récit enchâssé de grande finesse : les recherches autour de la disparition du Capitaine Barentin et l’immersion du jeune soldat, mêlées aux souvenirs du vétéran lorsque lui-même était un bleu. Avec langueur et néanmoins dynamisme, il nous imprègne de ce mode de vie, de la réalité du terrain bien loin des décisions de Paris et surtout de l’amitié et de l’honneur qui se forgent entre ces hommes. Le dessin d’Hugues Labiano, à la fois réaliste dans son ensemble, mais très marqué lorsqu’il s’agit des visages, gagne encore en expressivité. Si j’avais adhéré immédiatement avec « Matador » (scé. Jakupi, éd.Glénat) puis « Dixie Road » (scé. Dufaux, éd.Dargaud), « Black Op » avec Desberg aux éditions Dargaud avait prouvé qu’il était capable de s’approprier tous les univers, y compris les récits d’espionnage. Je ne peux donc que vous inciter à vous plonger dans la chaleur étouffante de ce diptyque saharien  avec délice !

 

Pour finir, quittons les colonies pour revenir sur la notion de temps à savourer en parlant de « Holmes » (éd. Futuropolis) dont le tome 3 vient enfin de sortir ! Je ne vais pas une fois de plus vous faire le panégyrique de cette série, ni vous dire tout le bien que je pense de ce duo d’auteurs Luc Brunschwig et  Cecil, je vous encourage uniquement à ouvrir les pages de ce troisième tome, toujours aussi réfléchi dans ses couleurs, puissant dans ses dessins, inplacable dans son scénario et accompagner ce pauvre Watson sur l’enquête du plus grand des enquêteurs…