Coups de coeur : Du jeune libraire

Ce que l'Amerique nous offre de mieux …

Les comics envahissent nos librairies de jour en jour. Heureusement pour faire du tri vous pouvez compter sur vos mystérieux libraires.

Avec cette selection de 3 albums qui ont pour point commun les USA. Avec 2 comics et une BD Franco-belge

Le film Avengers étant arrivé sur nos écrans, nous avons donc le droit au plein de comics marvel. On oublie pas non plus Urban comics qui fait un excellent travail d’édition en nous proposant une très bonne sélection de l’univers DC et Vertigo. A noter que le tome 2 (suite et fin) de Batman : Sombre reflet est sorti. Un titre à découvrir absolument pour tous les amateurs du  Chevalier noir.

Mais les comics, ce sont aussi de plus petits labels, qui cachent de grands trésors :

Turf – 2 tomes parus (histoire finie), chez Emmanuel Proust :

Les éditions Emmanuel Proust faisaient déjà du comics avant la vague 2012, la force de cette maison d’édition est d’aller chercher dans les plus petits labels US. Avec « The last day of american crimes » Emmanuel Proust prouvent qu’il a le flair pour nous ramener les petites perles oubliées d’outre-atlantique. Dernièrement ils ont publié le reboot de « La planète des singes », une bonne surprise. Chaque album est l’ocassion d’un très bon travail éditorial.

J’arrive enfin à « Turf », la vrai surprise comics du mois. Imaginez une série autour des  gangs de New York dans les années 20. Ajoutez-y des vampires et des extra-terrestres. Comment-ça je commence à vous faire peur ??? Je vous rappelle que la plus grande série comics est une histoire de Zombies. Alors maintenant plus rien ne me fait peur. pour vous rassurer, j’avoue que le concept gangs vs vampire vs E.T m’effrayait un peu. Résultat la surprise est totale. L’histoire est sombre, elle explore les travers humains et leur perversion, le pouvoir, l’argent, le trafique, la fin de l’humanité. Le tout servi avec une sympathique journaliste un peu fouineuse.

Bref, un vrai bluff que de parier sur ce meltingpot d’univers (Vampire vs Gangs vs E.T). Ce qui fait également la réussite de cet album est le dessin de Tommy Lee Edward, auteur trop peu connu en France. Ce virtuose du dessin a contribué au cinéma en créant les bibles graphiques de Men in Black 2, Superman Returns, Batman Begins, Indiana Jones IV… également connu pour ses illustrations de Star Wars, Tommy Lee Edward prend parfois le temps de signer quelques merveilleuses planches en BD. On y retrouve toute la magie de son dessin et de son trait gras qui apporte une atmosphère angoissante à chaque cases. Que se soit pour l’album en lui même ou juste pour le dessin il ne faut pas manquer cette petite pépite.

Superior – 1 – Le vœu magique :

Simon Pooni est un jeune garçon cloué dans un fauteuil roulant depuis l’apparition d’une sclérose en plaques. Il se raccroche à la vie grâce aux super-héros et à leur monde imaginaire. Mais sa vie va basculer lorsqu’il va devenir le héros qu’il adorait.

Mark Millar est l’un des plus grands scénaristes de sa génération, on lui doit entre autre : Ultimate-X-men, Ultimates, Civil War (la plus grande saga Marvel de tous les temps), Marvel knight spider-man, Wolverine Old man logan ou encore Superman RedSon (Le Superman communiste). Mais  tous ça n’est pas encore assez pour Mark Millar, désabusé par ses collaborations avec de gros labels, il souhaite avoir ses personnages. C’est à ce moment qu’il créé Millar World.  Il ce met à écrire ses propres histoires avec « wanted »: succès immédiat, puis arrive Kick-ass, énorme révolution et dernièrement Némésis. Avec Supérior il revisite à sa façon l’univers de Superman et de ces héros « boy-scout ». Il rend ses lettres de noblesses aux héros de l’âge d’or, à l’image irréprochable et au look invressemblable. Superior a d’ailleur les même pouvoirs que l’homme d’acier. Les points communs entre Supérior et Superman sont nombreux, des pouvoirs, aux relations qu’entretient le héros avec une jeune et jolie journaliste. En décortiquant tous les thèmes phares de l’époque le bien, le mal, l’équilibre… Un récit réussi pour tous ceux qui préfèrent Cyclope à Wolverine ou Superman à Batman et qui veulent retrouver de vrais héros « gentils », fini la mode des Bad boy (Batman, Iron-man…) et retour aux vraies valeurs. Coté dessin on retrouve Leinil Yu qui a illustré de nombreuses histoires Marvel. Mais pour ce récit il s’est surpassé. Seul petit bémole, l’édition en deux volumes, que propose Panini au lieu d’un seul.

O’boys -3- Midnight Crossroad :

Huck Finn est un jeune garçon qui a fuit sa maison pour échapper à un père violent. Dans son voyage il a emmené avec lui Charley Williams un noir,qui à une relation étrange avec sa guitare et un certain Lucius… Leur chemin sera long et périlleux…

Les auteurs n’ont pas pris le parti de nous raconter une belle histoire avec une fin heureuse. Mais une histoire forte remplie de réalité. Nos héros vont devenir de véritables Hobos et nous faire traverser les Etats-Unis, sur les routes désertiques, où, clandestinement ils avanceront de wagons en wagons, en quête d’un monde meilleur. Les BD ne parlent pas mais pourtant, dans cet album émane une chaleur et une musique, le dessin devient son. Steve Cuzor (Blackjack, Quintett) nous offre un grand moment de BD. En donnant vie à ses personnages il nous plonge en plein dans l’histoire avec un grand H. Ce 3eme tome marque la fin du premier cylce. Une excellente BD à mettre entre toutes les mains tant pour son fond que sa forme et ce n’est pas de 3 eme opus qui me fera mentir.

Et si la plus grande histoire du comics de tous les temps se dessinait sous vos yeux… Juste là, à la librairie !!!

Voilà un peu moins d’un an, deux nouvelles venaient bouleverser à jamais l’industrie du Comics, la première, venue des États Unis : DC comics annonce le redémarrage à 1 de toutes ses séries comics (chose jamais produite depuis 1938/39, date de la création de Superman dans Action Comics et Batman dans Détective Comics). La seconde nouvelle nous venait de France puisqu’on nous annonçait que Panini, l’éditeur de DC comics en France, allait passer le relais en Janvier 2012, à un nouvel éditeur Urban Comics. Voilà maintenant 5 mois qu’ils nous régalent de superbes éditions tant sur le contenu que sur la présentation.

Bref, l’événement de l’année, de la décennie, voire du siècle passé et à venir vient de commencer. Puisqu’Urban comics vient d’éditer les 3 premiers fascicules du nouvel univers DC comics.

Mais alors qu’est-ce que cela veut dire concrètement pour vous lecteurs de comics ??? Tout repart au numéro 1, il s’agit donc d’un point de départ idéal pour vous lancer dans l’univers de Batman, Superman, Green Lantern, Flash, Wonder Woman… Donc pas besoin de connaître les 75 ans de publications pour savourer pleinement  ces petits bijoux.

J’en reviens donc au titre de mon article : « Et si la plus grande histoire du comics de tous les temps se dessinait sous vos yeux… Juste là, à la librairie !!! » seriez-vous assez fou pour louper un tel événement ? En 1938, quand le premier Action Comics est sorti, de bons libraires comme nous (enfin j’espère) ont recommandé à leurs clients de le lire, aujourd’hui on s’arrache ce premier numéro à prix d’or 1 million  306 dollars soit près de 952 510 €. C’est une chance, pour nous lecteurs d’aujourd’hui, de pouvoir vivre un tel événement. Car DC comics a mis le paquet pour nous surprendre et nous séduire avec des scénarios irréprochables (je pense notamment à Scott Snyder sur Batman) et des artistes incroyables au dessin (Jim Lee, Greg Capullo, Georges Perez…).

Et pour ceux qui suivent depuis longtemps l’univers DC., n’ayez pas peur, les histoires ne nous racontent pas les origines des personnages, on passe directement dans de nouveaux récits palpitants. Mais il fallait quand même une exception pour confirmer la règle avec Justice Ligue qui lui, raconte la rencontre des héros. Enfin les fans purs et durs pourront au fur et à mesure voir les quelques éléments qui ont changé depuis la saga Flashpoint.

Donc récapitulatif des séries sorties :

DC Saga : Justice league #1 /Superman #1 / Flash #1 / Supergirl #1

Pourquoi ce fascicule est indispensable ? : L’histoire de Justice League dessinée par Jim Lee justifie à lui seul l’achat de ce fascicule et l’histoire de Superman de Georges Perez et Le Flash de Francis Manapul font de ce DC Saga un petit bijoux graphique. Et cerise sur la gâteau les histoires sont véritablement prenantes.

-Batman Saga : Batman #1 / Detective Comics #1 / Batman et Robin #1 / Batgirl #1

Pourquoi ce fascicule est indispensable ? : Le simple nom de Batman est gage de qualité depuis quelques temps. Et là, le chevalier noir s’apprête à vivre l’une des plus grandes histoires de son existence à ranger dans la catégorie chef-d’œuvre aux côtés de Batman Silence, de Batman un long halloween, Killing Joke ou L’asile d’Arkham. Detective comics et Batman & Robin apportent un plus indispensable que vous ne retrouverez pas dans la version reliée de Batman. Et pour Batgirl c’est la bonne surprise que l’on attendait pas forcement. Ah si j’oubliais, c’est Greg Capullo qui dessine les épisodes de Batman donc …

-Green Lantern Saga : Green Lantern #1 /Green Lantern Corps #1 / Green Lantern : Les nouveaux gardiens #1 / Red Lantern #1

Pourquoi ce fascicule est indispensable ?  Nous avons enfin droit en France à l’intégralité des comics Green Lantern. Bien meilleurs que le film, les comics de Green lantern ont révolutionné le monde de DC comics en relayant Superman en 3 ème vente après Batman et Green Lantern. Un coup de cœur personnel pour les nouveaux gardiens.

Bilan, Urban comics fait encore un superbe travail éditorial. Avec des choix intelligents et de bonne introduction. Et pour les fans, il n’oublie pas de sortir des variantes cover pour DC Saga et Batman Saga (petit bémol les variantes sont moins jolies que les classiques). Et si vous n’êtes pas fan de fascicules, les versions reliées et cartonnées de Batman (de Greg Cappullo), Justice league (de Jim Lee) et Green Lantern seront disponibles début Juin.

Et si jamais je peux vous convaincre de n’en prendre qu’un seul ce serait le Batman relié de Greg Capullo et Scott Snyder.

Rendez-vous en librairie pour en prendre plein les yeux.

3 Auteurs, 3 Noms, 3 Albums indispensables…

Dans nos articles nous vous parlons souvent des auteurs, ces hommes de l’ombre qui donnent vie aux histoires. Aujourd’hui je voulais vous en présenter trois que vous connaissez sûrement, de part leur nom ou leurs personnages voire leurs albums. Et si jamais vous ne les connaissez pas, voilà une bonne occasion de les découvrir.

Mon premier résume à lui seul la BD Franco-Belge, mon second a été à l’initiative d’une nouvelle vague de BD et mon troisième utilise la BD pour communiquer sur des thèmes forts, bref mon tout est trois auteurs qui ont chacun oeuvré pour faire de la BD ce qu’elle est aujourd’hui : variée et complète.

André Franquin :

Il est l’auteur de BD Franco-belge par excellence. Il s’est fait connaître en reprenant le personnage de Spirou après Rob Vel et Jijé. Mais Franquin est un créateur de génie et reprendre les aventures du groom ne le satisfera pas longtemps. Il crée alors Gaston Lagaffe dans les pages du magazine Spirou. Il crée également un autre emblême de la BD : le marsupilami. Et il ne s’arrêtera pas là puisque viendront ensuite les Idées Noires. Chaque album et personnage qu’il fait devient un trésor  de la BD.

Aujourd »hui les éditions Dupuis rééditent dans un tout nouveau format « Bravo les brothers », initialement paru à la fin de l’album « Panade à Champignac », il fait l’objet d’un livre unique reprennant l’intégralité de cette histoire courte et un supplément très détaillé sur l’histoire et la vie du magazine Spirou. Le supplément est accompagné des planches originales de Franquin en fac-similé noir et blanc. Un vrai trésor sorti tout droit des coffres secrets de chez Dupuis. Bref, une version indispensable pour cette histoire qui regroupe la plupart des personnages de Franquin, Gaston Lagaffe, Le Marsupilami et Spirou…

Lewis Trondheim :

Il fait partie de la nouvelle vague BD. Avec Joann Sfar et Manu Larcenet, il symbolise un nouveau genre de BD. Un dessin simplifié, qui n’est pas là pour en mettre plein la vue mais pour servir l’histoire. On pourrait croire que ces auteurs ne sont pas bon en dessin mais détrompez-vous. Ils ont cassé les codes pour ouvrir des portes à la nouvelle génération. Si le dessin n’est pas tape-à-l’oeil, la narration et le découpage sont de grande qualité ce qui donne cette agréable sensation à la lecture. Pour finir, Lewis Trondheim c’est : Approximativement, Lapinot et les Carottes de Patagonie, Les Petits riens de…, Donjon, Les aventures de Lapinot, Les aventures sans Lapinot et bien d’autres…

Aujourd’hui, c’est avec Ralph Azham qu’il nous revient, toujours aussi fort, toujours aussi drôle et toujours aussi rapide trois albums en un an. Avec cette série, il revient sur l’univers fantastique qu’il affectionne et qu’il avait développé avec Joann Sfar, mais ce dernier n’a pas trop de temps pour la BD en ce moment avec tous ses projets cinéma. Alors faute de pouvoir continuer de nous faire marrer dans Donjon, il créé un univers similaire avec de la magie, des châteaux, des jeunes héros maladroits et un humour désopilant. Bref si comme moi, vous êtes frustré de ne pas pouvoir lire de nouveau Donjon, sautez sur Ralph Azham. En plus ce 3° opus met fin au premier cycle, mais on peut compter sur Lewis pour nous régaler à nouveau très bientôt avec un nouveau cycle des aventures de cet apprenti mage héros malgré lui…

Philippe Squarzoni :

Il s’agit peut être du moins connu des trois. Et pourtant il fait partie de ces auteurs qui se servent de la BD pour faire passer des messages forts. On pourrait presque parler de journaliste BD. Il s’attaque à des thèmatiques très complexes. Comme la politique, l’écologie, les conflits dans le monde. Il n’est pas l’inventeur de ce procédé mais il y apporte sa touche. Pour chaque album, il devient incollable sur le sujet qu’il traite, il rencontre des gens pour lui expliquer ou en lisant le maximum de sources possibles. L’excercice n’est pas facile, comme expliquer dans un format BD des choses aussi torturées que la politique et l’écologie ??? Il fait un travail de vulgarisation. Pour le lecteur, l’album doit rester un plaisir, mais lorsque ce dernier lira la dernière page, il devra avoir compris tous les tenants et les aboutissants de l’oeuvre. On pourrait le comparer à Etienne Davodeau ou Joe Sacco, mais non…

Aujourd’hui il revient chez Delcourt avec Saison Brune. Sans être une suite, c’est néanmoins le prolongement de Dol, son album qui analysait les deux mandats de Jacques Chirac. En finisant Dol, il avait remarqué que l’écologie n’avait pas pris une place importante dans le mandat de cet ex-président, mais que le sujet devenait un point crucial de notre avenir et que les médias s’emparaient de plus en plus du sujet. Squarzoni n’est pas un bien pensant qui fait la morale à tout le monde, ni quelquun qui impose ses idées. C’est juste un homme curieux, qui veut partager sa curiosité et nous rendre curieux sur des thèmes qu’on entend tous les jours dans les médias mais dont notre seule connaissance se limite à ce que nous disent  les infos. Cet album dresse donc un bilan, sur l’écologie. Si vous aimez les histoires positives et les fins heureuses, ne lisez pas cet album. Si vous en avez marre de ne pas avoir d’avis sur les choses et de voir au-delà des médias, alors allez-y, foncez!

(photos : nous n’avons pas trouvé à qui les créditer, qu’ils se manifestent)

Le voyage extraordinaire, une mystérieuse BD pour une mystérieuse librairie

Bonjour à vous amis verniens.

Vous avez certainement cliqué sur cet article parce que la couverture vous a donné envie. Et bien moi aussi, en voyant cette couverture je me suis rué dessus. Vous connaissez notre goût à la librairie, pour l’univers de Jules Vernes, notre logo est l’un de nos plus beau porte parole.

Alors l’intérieur de cet album est-il aussi réussi que la couverture ?????

Histoire : Noémie et Émilien sont deux jeunes enfants qui ont passé la plupart de leur vie dans un pensionnat. Leurs parents étant toujours en voyages ou en affaire. Ils se sont créés une vie indépendante, tout en cultivant un goût certain pour la littérature de Science Fiction, telle que Jules Verne. En grandissant ils sont devenus de véritables génies de la mécanique et de la physique cantique. Ce qui leur a permis de réaliser toute sorte d’inventions tout droit sorties de romans fantastiques. Mais, les parents de Noémie vont soudainement faire leur apparition et sortir nos héros de leur pensionnat. Nos deux héros sont partagés sur le bien fait ou non de cette nouvelle situation. Et ce n’est pas la disparition du père d’Émilien qui va les rassurer…

Bilan : L’album tient toutes ses promesses. L’histoire ne manquera pas d’émerveiller les amoureux des machines à vapeur, des cabanes dans les arbres, des passages secrets et des grandes épopées verniennes. A la base écrit pour les enfants, les adultes ne manqueront pas de plaisir. Si l’histoire peut faire penser à « Steamboy » le film d’animation de Katsuhiro Otomo, le dessin de Silvio Camboni vous fera voyager dans un autre univers graphique. Avec son dessin maitrisé à la perfection, l’auteur n’hésite pas à glisser de magnifique « splash page » (pleine page) pour valoriser l’importance et la démesure des décors.

Si comme nous à la librairie vous aimez cet univers Steampunk, je ne peux que vous recommander les albums suivants.

-Les enfants du Capitaine Grant : Adaptation du Roman de Jules Verne, c’est un véritable bijoux. Même les pages de garde n’ont pas été laissées au hasards.

-Hauteville House : Des agents secrets dans un monde à vapeur. Découvrir Gavroche, une sorte de 007 qui ne conduit pas d’Aston Martin mais des Ballons dirigeables et a des gadgets dignes du Capitaine Némo. Dit comme ça, cela  peut paraitre un peu facile mais c’est une excellente série avec de véritables intrigues plongées dans une époque napoléonienne. A noter que le tome 8 vient de paraitre et qu’il y aura un tome 9 qui clôt le cycle, en fin d’année.

-Jour j -7- Vive l’empereur : Et si Napoléon n’avait pas perdu la guerre contre les prusses et que le règne des Napoléons n’avait jamais vu de fin. Au lieu d’une première guerre mondiale nous aurions droit au sacre de Napoléon 5. Et Tesla aurati été l’un des grands noms de l’histoire… On en avait déjà parlé puisque Gess était venu les dédicacer.

Avec ces quelques albums vous avez de quoi vous faire plaisir, mais si vous en voulez en savoir plus n’hésitez pas à venir à la librairie.

Notre Dame ou Batman : Amere victoire mon coeur balance

Peut-être êtes-vous en train de vous dire mais quels liens peut-il bien y avoir entre Batman et Notre Dame? Et bien aucun… ce sont juste mes deux coups de cœur de la semaine :

Commençons avec Notre Dame d’après Victor Hugo de Robin Reicht et Jean Bastide.

Que dire sur Notre Dame, le thème a déjà été traité dans tous les formats, comédie musicale (Garou, Ségara, Fiori…), films (1923 en noir et blanc, 1956 en couleur, 1999 réadapté avec Timsit et Richard Berry dans Quasimodo Del Paris) et je n’oublie pas l’un des plus mémorables: la version de Walt Disney en 1996.

Les livres quant à eux ont vu défiler de nombreux illustrateurs, tous plus talentueux les uns que les autres. On garde en mémoire une belle édition de Benjamin Carré chez Tourbillon. Plus récemment, c’est Benjamin Lacombe qui l’a adapté en 2 parties avec le texte intégrale, aux éditions Soleil dans la collection Métamorphose.

Mais, intéressons nous à cette nouvelle version BD. Si les auteurs prennent quelques libertés avec les origines de nos héros, dans l’ensemble ils restent très fidèles à l’œuvre et ses valeurs. Vous l’aurez donc compris, vous ne vous ferez pas surprendre par le récit, mais par l’incroyable duo de choc qui met en scène cette histoire. Tout comme dans une pièce de théâtre ou dans un film, il faut mettre en scène ses personnages, leurs donner vie. C’est là toute l’ambition d’un réalisateur ou dans le cas présent d’un Story-Boarder, en la personne de Robin Reicht. Il a découpé l’histoire de Victor Hugo case par case et plan par plan. Et le résultat est là puisque l’album est un véritable plaisir à lire. On nous entraine au fil des cases et des bulles dans cet univers festif, bruyant, tantôt beau, tantôt laid et par moment inquiétant. Vous l’aurez compris on plonge en plein cœur de l’intrigue. Mais ces plans et ces mises en scène ne seraient rien sans le dessin enivrant de Jean Bastide. Il nous dévoile la beauté et la laideur de la ville de Paris et ses habitants. Si les personnages principaux sont très réussis, les personnages de second plan sont également très présents. Si ces derniers n’interfèrent pas dans l’histoire, ils en sont quand même acteurs et Jean Bastide leur offre une vie et des sentiments que l’on peut lire sur chaque visage. C’est là un vrai plaisir de voire vivre l’espace d’une seconde ces personnages de l’ombre. Enfin, si vous vous attardez un peu sur l’une des cases ou Esméralda danse, vous pourrez peut-être entendre la musique endiablée qui rythme ses pas.

Pour conclure, je ne suis pas un grand fan des adaptations et j’aime à découvrir des histoires originales, mais pour cette fois je vous invite à vous laissez tenter, vous en prendrez plein la vue.

Changement d’univers et de registre avec l’ambiance des ruelles sombres de Gotham city.

Je vous en avait déjà parlé… mais quand c’est bien y a pas de mal à le dire ! Urban Comics fait un travail éditorial de premier ordre avec les titres de l’univers DC. Après DC comics anthologie, Batman : sombre reflet, Batman : La nouvelle aube, c’est au tour de Batman : Amère Victoire de Jeph Loeb et Tim Sale, de venir compléter la collection.

Cette histoire fait sans conteste partie de mon top 5 des indispensables de Batman à avoir lu au moins une fois dans sa vie. L’histoire fait suite à « un long halloween » du même duo qui était paru chez Panini. Dans la ligne direct de Batman year one de Frank Miller et David Mazzucchelli.

Jeph Loeb nous plonge dans un Gotham sombre et réaliste un an après l’arrestation du mystérieux tueur Holiday. Harvey Dent n’est plus et Double face a fait sont apparition. Batman fait équipe avec le commissaire Gordon pour mettre fin définitivement à la main mise des familles qui dirigent Gotham. Mais c’est sans conter sur l’arrivé d’un nouveau procureur qui voit d’un mauvais œil la collaboration de la police avec Batman…

Bien loin des clichés de Batman, cette aventure nous plonge en plein cœur d’une intrigue très réaliste. On y retrouve le chevalier noire que l’on aime. Pour ceux qui on comme référence les films de Nolan, (qui sont de très bons films) il faut savoir que « Un long halloween » et Amère victoire furent les livres de chevet de Nolan quand il a réalisé ces deux films. On retrouve des thèmes tels que le changement de Harvey Dent et le contrôle de la ville par les familles de Gotham, la difficulté qu’ont les magistrat à rendre justice et le rôle de Batman de faire ce que les autres ne peuvent pas faire, quitte à devenir l’ennemi public. Le dessin de Tim Sale est quant à lui des plus réussi. Avec ses masses de noir il fait ressortir toute la détresse de la ville de Gotham et d’un Batman qui doit rendre justice sans jamais dépasser la ligne infranchissable. On note également l’arrivé de Robin (mais pas le jeune faire-valoir de Batman au sens de l’humour désopilant, mais une version plus réaliste et plus torturée).

Un véritable bijoux. Et cette version d’Urban comics est très réussie. Si je vous invite à lire en premier « un long halloween », Urban a tout fait pour que vous ne soyez jamais perdu et la qualité du papier choisie met en valeur les dessins du grand maitre Tim Sale.

Le secret de la licorne (enfin révélé)

Le quatrième et dernier tome de la saga la licorne vient de sortir.

C’est l’occasion de faire le point sur cette série incroyablement spectaculaire.

 

 

 

 

 

 

Cette histoire se déroule durant la Renaissance, alors que la médecine est en pleine révolution.

L’histoire s’axe principalement sur le personnage d’Ambroise Paré, l’un des pionniers de la médecine moderne qui travaille de temps en temps pour la police afin de résoudre des enquêtes. Mais cette fois-ci, il va mettre les pieds dans une histoire bien plus complexe qu’il n’y parait. Dans cette aventure, il découvrira l’existence des « Primordiaux » créatures merveilleuses et mythiques capables de modifier leur morphologie et qui seraient liées aux mutations du corps humain. Un bien grand mystère pour Ambroise qui croit en la médecine moderne… Mais cette espèce est menacée par la « Vermine » (sorte de bactérie contre les « Primordiaux »). Et les seuls indices qui peuvent les aider se trouvent cachés dans 6 tapisseries sur lesquelles figurent une licorne. Ils devront les déchiffrer pour que l’aventure commence…

Sur un toile de fond historique, les auteurs nous plongent dans l’une des plus grandes périodes mais également la plus mystérieuse période qu’ait connue l’humanité. Des enquêtes et des mystères cachés dans des tableaux, un univers très proche de l’imaginaire de Léonard De Vinci.

Dans leurs quêtes fantastiques, nos héros iront à Paris, Milan, Venise… Si cette histoire est aussi réussie, c’est sans aucun doute grâce au talent inégalable d’Anthony Jean, véritable virtuose, qui a su dès le premier tome développer tout cet univers graphique extrêmement riche. Nous faisant voyager (Paris, Milan, Venise…) grâce à des décors somptueux. Les couvertures des albums expriment à elles seules la magie et l’univers dans lequel nous plongent les auteurs. Que ce soit dans des ruelles parisiennes, dans des souterrains renfermant un Kraken ou bien encore en plein Carnaval de Venise, il est impossible de ne pas se laisser envoûter par le dessin d’Anthony Jean, le grand architecte de ce récit. Qui je l’espère fera encore parler de lui très vite dans une nouvelle série.

Vous l’aurez compris ce duo d’auteurs s’est bien trouvé et a su créer une histoire qui restera parmi les  classiques de la BD des années 2000. Et ce n’est certainement pas ce 4 eme et dernier tome qui me fera dire le contraire. Car il s’agit d’un véritable feu d’artifice, les auteurs nous offrent leur bouquet final.

Alors vous aussi découvrez quel mystère se cache derrière la Licorne

Billy Bat le nouveau Urasawa

Kevin Yamagata, né en Californie en 1920, de parents japonais immigrés, est un dessinateur de comics dont la série phare, Billy Bat, remporte un grand succès aux États-Unis. Sa vie va changer quand un homme va lui dire avoir déjà vu son personnage dans un manga édité au Japon depuis des années. Notre héros ne supporte pas l’idée d’avoir plagié quelqu’un et part pour le Japon afin de rencontrer l’auteur du manga. Mais il va y découvrir bien plus que ça. Car son personnage est utilisé depuis de nombreuses générations dans différentes cultures. Qui ou quoi se cache réellement derrière cette chauve souris ???

Urasawa l’auteur de Monster, 20th Century Boys et Pluto revient avec cette nouvelle série. Au départ on trouve beaucoup de points communs avec 20th Century Boys: un mystérieux logo est le centre de l’intrigue et de multiples flashbacks nous aident à comprendre petit bout par petit bout cette histoire. Mais l’écriture tellement envoûtante de Urasawa nous embarque à chaque fois. En effet, sans savoir ni pourquoi ni comment, lorsque je lis l’un de ces albums, je me retrouve à ne plus pouvoir décrocher jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à lire. Peu importe l’histoire ou la thématique, il fait parti de cette grande lignée d’auteurs qui savent raconter des histoires, c’est un conteur moderne qui utilise les supports de son époque.

Si vous restez sceptique et que vous pensez relire encore le même genre de thriller que « Monster » ou « 20th century boys », vous vous trompez. Peut-être que le premier volume peut vous le faire penser. Mais dans le second, quand vous commencez à comprendre où l’auteur veut en venir, il change brusquement de direction pour vous faire découvrir autre chose… C’est en cela qu’il est fascinant, il ne se laisse jamais aller à la simplicité. Il nous laisse imaginer des millions de scénarios possibles entre la sortie de chaque album. Pour arriver à avoir des scénarios aussi denses, il plonge sa fiction dans des contextes réels, il est extrêmement documenté, ce qui permet au lecteur de pouvoir se projeter dans l’histoire. Cette caractéristique apporte également un grand plaisir à chaque relecture, car on découvre toujours un petit élément caché auquel on n’avait pas prêté attention.

Cette série a déjà toutes les qualités d’une grande série culte et on attend la suite avec impatience. Nul doute que chaque nouveau numéro sera un événement. Pour moi, cette série vient directement dans le panthéon de la BD tout comme « Monster », « 20th century boys » et « Pluto » qui s’adressent aussi bien aux amateurs de mangas, qu’aux amateurs de 9eme art.

La pépite cachée au fin fond de la mystérieuse librairie

Vous êtes vous déjà aventuré au fin fond de la mystérieuse librairie ???

Si ce n’est pas encore le cas, allez voir :  vous trouverez des albums surprenants. Comics ou Indépendants se cachent dans ce coin reclus. Alors osez l’aventure et osez vous faire surprendre avec des comics mais aussi des albums indépendants, petits éditeurs ou récits un peu loufoques, voire complètement barrés. Voilà ce qui se cache derrière le terme d’indépendant.

Voilà, tout ça pour dire que moi aussi j’ai osé m’aventurer dans ce rayon où je n’avais pas mis les pieds depuis un moment. Et surprise j’ai trouvé la pépite du moment

« Le soldat inconnu vivant » aux éditions Roymodus de Jean-Yves Le Naour et Mauro Lirussi :

Ne vous laissez pas refroidir par le couverture un peu sombre et inexpressive. Et ouvrez plutôt pour voir le talent du dessinateur qui illumine en noir et blanc cet album. Nous sommes à la fin de la première guerre mondiale, et les Allemands relâchent leurs prisonniers. L’armistice vient d’être sonnée. Dans les trains qui ramènent les déportés un homme reste sur le quai de la gare dans l’attente. Le chef de gare va l’emmener à l’hôpital. Mais l’homme n’est pas blessé ni fou, il est juste dans son monde et a occulté le malheur et les atrocités qu’il a vécues jusqu’à oublier tout souvenir de sa vie passée. Placé sous la protection du directeur d’un asile, nous allons suivre l’histoire de ce soldat inconnu vivant. Le plus étonnant dans ce récit n’est pas l’homme en question mais la folie des gens autour de lui. Une histoire vraie qui pour une fois ne parle pas de la guerre pendant la guerre mais de la reconstruction après ces drames. Et j’insiste encore une fois sur la qualité du dessin.

Asgard, un vent épique et nordique souffle sur nos rayons BD

Un vent épique et nordique souffle sur la BD en ce début Mars avec le premier tome du diptyque Asgard.

Le mois de février a eu de nombreuses actualités et principalement autour du comics comme en témoigne la plupart de nos articles…

Mais le mois de Mars commence avec deux énormes pointures de la Bande dessinée moderne à savoir : Xavier Dorison et Ralph Meyer.

Xavier Dorison est le scénariste de génie a qui l’on doit déjà « Long John Silver », « Le Troisième Testament », « Sanctuaire », « W.E.S.T » et bien d’autres…

Ralph Meyer, quant à lui, a su imposer son univers graphique grâce à la trilogie « Berceuse Assassine », si ce dessinateur excelle dans le polar, il ne fait pas de doute qu’il a plusieurs cordes à son arc et pour preuve il a illustré la tétralogie « Ian », une histoire résolument SF (Science-Fiction).

Mais nos deux compères ne sont pas à leur première collaboration. Ils ont déjà signé ensemble le premier spin-off de XIII, « XIII Mystery » : la mangouste (si il n’y en avait qu’un à lire dans la collection je vous recommande celui-là).

Maintenant que les présentations sont faites, intéressons-nous à l’histoire :

Chez les Vikings les traditions sont sacrées, si un enfant nait avec une malformation, il s’agit forcement d’une malédiction des dieux. Afin de leur éviter une vie de misère, la tradition impose le sacrifice de l’enfant. Mais le père d’Asgard notre héros n’a pas eu le cœur de tuer son fils. On le retrouve 40 ans plus tard. Il vit comme un mercenaire et son passé est pour le moins trouble. Il a du faire face seul à la dureté de la vie et est devenu un chasseur hors pair. Il vit en louant ses services au plus offrant. Et le hasard fait qu’en ce moment un monstre marin terrorise les villageois et les seigneurs de guerre, qui ne peuvent plus envoyer de vaisseaux conquérir les océans. Ces derniers vont devoir faire appel à Asgard pour régler leur problème. Mais ce monstre marin ressemble à un énorme serpent de mer, ce qui n’est pas sans rappeler « le serpent-monde » qui annonce la fin du monde dans les légendes Vikings. Asgard aura-t-il raison des traditions et des légendes ou est-ce simplement le début de ce que les Vikings appellent: Ragnarök… ?

Et voilà l’aventure est lancée. Si par certains aspects cette histoire peut faire penser à Thorgal ou à Moby Dick, on se fait littéralement embarquer dans cette fresque épique grâce au dessin de Ralph Meyer. Les récits d’aventure et de fantasy sont aujourd’hui marqués par deux grands noms de la Bande dessinée moderne à savoir Alex Alice (Troisième testament, Siegfried…) et Mathieu Lauffray (Long John Silver). S’ ils inspirent tous les deux de nombreux jeunes dessinateurs, qui copient avec plus ou moins de succès, leur mise en page et leur trait, et bien ce n’est pas du tout le cas de Ralph Meyer qui a sa propre mise en scène et ne cherche pas à ressembler aux autres. Des cases magnifiques et un récit qui laissent place au talent du dessinateur. Voilà un petit chef d’œuvre du neuvième art qui je l’espère restera dans les mémoires.

Enfin, bref, si vous aussi vous voulez vous prendre la claque BD du mois de Mars, sautez sur cet album.

A noter également la ressortie pour l’occasion de l’intégrale de « Ian » la saga SF de Ralph Meyer et Fabien Vehlmann. La première intégrale était en petit format et en noir et blanc, cette fois il s’agit d’un grand format couleurs qui met en avant une très bonne saga SF injustement méconnue du grand public. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je vous invite à regarder cette intégrale, qui pique un peu les yeux en termes de couleurs mais qui plaira à tous les amateurs de SF et d’intelligence artificielle.